traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Isabelle Reinharez,
Mnémos, 2020, 610 p, 35 €.
Ursula Le Guin : La Main gauche de la nuit,
traduit par Jean Baillache, Robert Laffont, 2022, 336 p, 22,90 €.
Ursula Le Guin : Les Dépossédés,
traduit par Henry-Luc Planchat, Robert Laffont, 2022, 400 p, 23,90 €.
Ursula Le Guin : Le Langage de la nuit. Essai sur la science-fiction et la fantasy,
traduit par Francis Guévremont, Aux Forges de Vulcain, 2016, 160 p, 12 €.
Ursula Le Guin de l'autre côté des mots,
Actu SF, 2021, 432 p, 30 €.
Si la fantasy, ainsi nommée en 1949, est un genre littéraire qui aime à recréer un passé mythique et un monde médiéval agrémentés de merveilleux et de magie, Ursula Le Guin, en est une des plus prodigieuses représentantes, quoique décalée. Au-delà La Source au bout du monde de William Morris, du Seigneur des anneaux de Tolkien, du Monde de Narnia de C. S. Lewis, d’Harry Potter de J. K. Rowling, elle tire avec brio son épingle du jeu. Ce qui ne l’empêche en rien d’être une soprano brillante de la science-fiction. Polymorphe et polygraphe, telle est l’impressionnante Ursula Le Guin (1929-2018), brassant la science-fiction avec La Main gauche de la nuit, où règne la « précognition sur commande » ; mais aussi l’utopie et la dystopie avec Les Dépossédés. Probablement La Vallée de l’éternel retour est un roman plus proche de la fantasy, sans la puérile niaiserie qui peut saturer le genre d’elfes, dragons et autres magiciens. Non content de son talent de romancière, elle sait également se faire essayiste, théorisant son art dans Le Langage de la nuit, au langage plus rationnel que celui des rêves obscurs.
Le roman commence lors d’une pérégrination familiale dans La Vallée de l’éternel retour, soit un paysage vallonné, paisible, où l’on croise villages et communautés accueillants du peuple Kesh, essentiellement constitué d’agriculteurs, sans industrie, même si progressivement apparaissent de ci de là électricité et informatique, traces enfouies d’une autoroute et pollution résiduelle. Cette société traditionnelle et utopique tient le partage pour parfait système. Peu à peu l’on devine que cela ressemble à la vallée de Napa (censée signifier l’endroit où l’on reviendra toujours, d’où le titre), en Californie, mais après un cataclysme qui l’inonda et en fit une île. Nous voilà projetés un demi-millénaire dans l’avenir, dans un espace un brin science-fictionnel, quoiqu’il ne soit guère technologique. Plus loin, dans les champs de lave, vit le peuple « Dayao », qui est l’opposé du précédent : le gouvernement monarchique du « Condor » est particulièrement autoritaire, le patriarcat est rigoureux, les castes compartimentées et l’on aime les guerres de conquêtes ; l’anti-utopie contribuant au manichéisme, quoique cependant utile à la démonstration.
À notre étonnement, le fil romanesque se fend, pour se disperser en un fleuve de nouvelles, de poèmes, de biographies, de récits, comme les « quatre contes romantiques », d’« Œuvres théâtrales », comme « L’homme qui hurle, la femme rousse et les ours », dignes d’une culture animiste et chamaniste. Néanmoins, outre le récit autobiographique de « Roche Qui Raconte », une femme Kesh, le personnage récurrent de Pandora est une sorte de guide parmi les arcanes de cette riche société : ainsi elle « converse avec l’archiviste de la bibliothèque de la loge du Madrone à Wakwaha-na » ; où les livres sont copiés, circulent et « sont mortels ». Là, si règne l’absence de censure, l’on s’interroge : « Dans un Etat, et même une démocratie, où le pouvoir est hiérarchique, comment pouvez-vous empêcher le stockage de données de devenir une source supplémentaire de pouvoir pour les puissants – un piston de plus dans la grande machine ? » Elle écrit également des poèmes : « Noble la Tour bâtie avec les pierres de la Volonté / sur le rocher de la Loi : éternelle cette habitation ».
Les plages documentaires pullulent. L’on découvre les « animaux de l’Obsidienne » ou « de l’argile bleue », l’on prend connaissance des structures de la parenté (un peu comme chez Lévi-Strauss[1]), des « lois interdisant l’inceste », des « pratiques médicales » ; mais aussi des « loges, sociétés, arts ». Parmi le volume souvent illustré s’étalent des partitions, des cartes géographiques. Les instruments de musique sont décrits, la « littérature orale et écrite » est transmise, jusqu’à des tableaux de « l’alphabet » et de « la syntaxe kesh ».
Cette édition, par rapport à celle parue chez Actes Sud en 1994, est enrichie d’une cinquantaine de pages, dont une belle « méditation kesh », lorsque l’on vient s’assoir dans « La Neuvième maison », celle « de la paix de l’esprit ». Au-delà du fameux cycle de Terremer, ce roman, que l’on peut lire de manière linéaire comme en libre arborescence, témoigne d’un art achevé. À la lisière de l’écoféminisme, de l’ethnofiction et de l’anthropologie que son père enseigna, l’œuvre d’Ursula Le Guin fait dialoguer les genres romanesques et celui de l’encyclopédie, répondant à une vocation borgésienne. Jusque dans ses plus infimes détails, elle sait efficacement construire un monde, certes imaginaire, mais qui peut être lu comme celui de nos démons et de nos aspirations, qui n'atteint jamais la complétude.
« La Vérité est affaire d’imagination », commence Ursula Le Guin dans La Main gauche de la nuit. Surprenant paradoxe, qui ne peut que contrarier les lois de notre monde pour proposer celui, plus qu’alternatif, de « Gethen », la planète glacée, également appelée « Nivose ». Là où les gouvernements ne sont guère soucieux d’adhérer à l’organisation interplanétaire et interstellaire qui est censée fluidifier et unifier les échanges commerciaux. La mission diplomatique du terrien du futur, Genly Aï, appelé « L’Envoyé », semble bien compromise.
Assistant à une procession immense au cours de laquelle le roi scelle la dernière arche d’un gigantesque pont, il observe une étonnante société où l’humanité suivit un curieux destin génétique. Androgynes sont les habitants, recourant à telle ou telle caractéristique sexuelle au gré des circonstances, en une sorte d’identité de genre fluctuante, ce qui fait d’Ursula Le Guin un précurseur de tels questionnements individuels et sociétaux. Le plus souvent asexués, c’est à la suite de cette période de « soma » qu'une mensuelle « poussée hormonale » ou « kemma » fait apparaître un sexe, ou l’autre.
Outre cette étrangeté sexuelle, le temps historique, « l’échiquier politique », les relations humaines, tout est pour Genly hors normes, alors que sa perpétuelle virilité passe pour une monstruosité, que son étrangeté passe pour une dangerosité dont les pouvoirs locaux se méfient. Cependant, à ses yeux, le « Palais d’Erhenrang » est « le produit de nombreux siècles de paranoïa délirante ». La disgrâce de son mentor, Estraven, le met dans une situation pour le moins inconfortable, face à un roi bougon, qui ne veut pas entendre parler de collaboration. Il ne lui reste qu’à traverser la planète vers les « citadelles »… Pour quelle destinée notre narrateur-personnage retrouvera-t-il Estraven le proscrit ?
En un roman d’aventure et d’amitié trépidant, par-delà les conditions humaines, roman à la fois politique et sociologique, le style d’Ursula Le Guin, du moins au travers de cette traduction, est étonnamment coloré, d’une efficacité narrative et conceptuelle redoutable, au service d’une réflexion ouverte sur les différences sexuelles, morales et civilisationnelles.
Autres proscrits, ceux de la planète Urras, envoyés vers sa lune Anarres, dans Les Dépossédés. Grâce au Docteur Shevek, physicien de son état, l’on voyage alternativement d’Anaress, où l’on vit selon un libertaire communisme, à Urras, où règne le capitalisme. Croit-on que le monde lunaire soit une parfaite utopie ? L’on risque d’être à cet égard déçu, ne serait-ce que parce qu’Ursula Le Guin qualifie son roman d’ « utopie ambiguë ». En effet, les velléités de prise de parole singulière du jeune Sherek sont remises en place au moyen d’un « Arrête d’égotiser ! ». On lui préfère « un récit commun, chacun parlant à son tour ». Pourtant, sans le savoir, il reprenait le paradoxe d’Achille et la tortue, venu de Zénon d’Elée.
Depuis cent soixante-dix ans le monde parfait d’Anaress méprise celui d’Urras, où les classes possédantes sont des oppresseurs, quoique qu’ils ne sachent rien de son évolution. L’idéologie égalitaire est visiblement inspirée de l’anarchisme de Kropotkine, Murray Bookchin et Paul Goodmann. Alors que le physicien Sherek travaille à développer une théorie temporelle générale, dont nous découvrons quelques aspects, le roman joue avec les retours en arrière. Outre l’enfance du chercheur, c’est le passé presque mythique d’Anaress qui est enseigné, mettant en scène une femme charismatique, Odo, qui fut à la tête d’une sédition ouvrière et anarcho-syndicaliste, et donna son nom à la révolution « odonienne », emprisonnée, exilée avant de pouvoir donner vie à la société « anarrestie ».
Quoique cette société ne soit pas censée comporter la moindre institution autoritaire et coercitive, l’on découvre comment une tyrannie s’installe insensiblement en l’éthique anarchiste[2]. Nonseulement l’existence y est rude, les ressources sont chiches étant donné l’aride climat, mais encore le mensonge règne quant aux réalités politiques et économiques d’Urras, l’ennemie ignorée. Un organisme prévaut : « Coordination de la Production et de la Distribution ». La vie est communautaire, l’ambition individuelle est laminée par un sourd conformisme intellectuel et comportemental : « vous devez travailler avec les autres, vous devez accepter la loi de la majorité. Mais toute loi est une tyrannie. Le devoir de l’individu est de n’accepter aucune loi, d’être le créateur de ses propres actes, d’être responsable. Ce n’est que s’il agit ainsi que la société pourra vivre, changer, s’adapter et survivre ». C’est ainsi que Sherek défend son droit à quitter son monde sclérosé. En cette société qui le désapprouve sans empêcher son transfert, un esprit d’élite comme Sherek a du mal à se déployer, contraint qu’il est par l’égalitarisme, car « il n’avait pas eu d’égaux », alors que sur Urras, « au pays de l’inégalité, il les rencontrait enfin » !
Grâce au voyage inédit de Sherek, qui a pour ambition de partager et de mettre à l’épreuve ses théories physiques, la société d’Urras est un perpétuel sujet d’étonnement, même s’il est un peu trop balisé par les autorités. Capitaliste et en conséquence extrêmement brillante, elle n’en exclut pas moins les femmes : « elles ne sont pas douées pour la réflexion abstraite […] ce que les femmes appellent penser, elles le font avec leur utérus ». Sur une planète qui cependant réunit différents Etats, des plus ou moins libres aux plus totalitaires, la prospérité est cependant générale. Et, ô surprise, « l’attrait et l’obligation du profit étaient de toute évidence un succédané de l’initiative beaucoup plus efficace qu’on le lui avait fait croire ».
L’on retrouve dans Les Dépossédés ce qui contribue grandement à l’intérêt de La Vallée de l’éternel retour, soit la dimension encyclopédique : histoire de la planète et de son satellite anarchiste, systèmes politiques et économiques, jusqu’à l’urbanisme, sans choir dans un manichéisme qui eût été dommageable et eût nui à la dimension narrative et dramatique. Et enfin spéculation sur le temps, les années lumières, et surtout sur la liberté. Le didactisme n’empêche en rien la vivacité et la profondeur morale des personnages, en particulier de l’attachant héros.
Photo T. Guinhut.
Le Langage de la nuit est celui des rêves et de l’imaginaire. Aussi, en ses « Essais sur la science-fiction et la fantasy » et autres conférences réalisées entre 1973 et 1977, selon le sous-titre, notre auteure a soin de réhabiliter la littérature fantastique et merveilleuse, autant de par les développements de leurs mythes que par sa réception chez les enfants. Car d’abord lectrice avant de devenir écrivaine, elle n’en n’oublie pas ses premières émotions, ses premiers emballements, face aux récits de Lord Dunsany par exemple. En ce sens ce recueil d’essais présente une dimension autobiographique bienvenue.
Ecrire, pour Ursula Le Guin, c’est continuer « à inventer des mythes ». Inventer aussi des îles, des archipels, comme ceux de la trilogie de Terremer[3], quoiqu’ils naissent sans plan préparatoire, au dur et à mesure de l’écriture de nouvelles, puis des romans. Au fil des voyages d’un jeune magicien, nommé Ged, se dessine son itinéraire initiatique, parmi dragons, sorciers et « haute-prêtresse du temple des Innommables », donc son expérience créatrice, à l’image du Prospéro de La Tempête de Shakespeare. Ainsi l’auteure confie son processus de création, permettant à la fantasy, qui n’a pas d’âge et s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes qui n’ont pas perdu leur capacité d’imagination, d’effectuer un voyage psychique et moral. Car il s’agit d’affronter notre part d’ombre, comme dans le conte d’Andersen[4] : « L’ombre est l’autre face de notre psyché, le frère sinistre de notre pensée consciente. C’est Caïn, Caliban, le monstre de Frankenstein, Mr Hyde », dit-elle. De même, la conscience des contraintes et de la philosophie du genre est-elle réelle chez notre auteure : « Presque toutes les grandes œuvres de la fantasy se construisent sur la base d’une dialectique morale très forte, le plus souvent sous la forme d’un combat entre les ténèbres et la lumière ». Mais ici le mal et le bien ont quelque chose d’inextricable. En dépit d’une « méfiance profondément puritaine par rapport à la fantasy », cette dernière « s’approche de la poésie, du mysticisme et de la folie, beaucoup plus que ne le fait la fiction naturaliste ». Le plaidoyer trouve sa justification et son acmé dans les qualités des aventures et des univers mis en œuvre par la romancière.
L’on ne s’étonnera pas que notre auteure s’intéresse à « la situation déplorable des femmes » dans ce genre littéraire a priori masculin qu’est la science-fiction, où « le mâle alpha trône au sommet ». De même le statut social du peuple n’y dépasse guère celui de la masse, les autres planètes étant de plus le plus souvent des colonies à exploiter. L’autre culturel ou racial est un alien dangereux à éliminer, faute de ce qu’elle souhaite être un « idéalisme humain ». Certes, ces remarques datent de 1975, et les choses ont passablement évolué à cet égard, grâce à des œuvres d’importance, plus somptueusement complexes, comme Hypérion de Dan Simmons, ne serait-ce que parce que Meina Gladstone y est la « Présidente de l’Hégémonie[5] ».
Confiant au lecteur l’origine et les réseaux de son imagination, Ursula Le Guin avance, en citant Virginia Woolf : « je crois que tous les romans commencent par un personnage ». En effet, ils ne sont pas pour elle des espaces doctrinaux, des modules théoriques. C’est d’ailleurs ce qui rend si humain et si empathiques les romans de notre auteure. Quelque soit le monde dans lequel elle nous entraîne, elle s’écarte en cela de nombre d’œuvres science-fictionnelles où les personnages sont bien moins marquants que l’espace et les vaisseaux. Il y a pourtant de rares exceptions, comme dans Nous de Zamiatine[6], qu’elle sait remarquable, de par son héros qui tente d’échapper à sa destinée de numéro dans une société affreusement dystopique. Au-delà des stéréotypes et des archétypes, une petite « Madame Brown », venue de Virginia Woolf, doit pouvoir vivre en science-fiction. Jusqu’à ce qu’elle soit remplacée par une intelligence artificielle capable d’émotions ? Cependant, au secours d’un personnage qui traverse un espace et un temps science-fictionnel, rien ne remplace pour l’écrivain, qui doit l’animer en un temps et des espaces, une vaste culture, de vastes lectures, de Shelley à Wells, de Marx à Kropotkine, ce géographe russe et libertaire, tous auteurs qui sont le creuset de la créativité et de la cohérence de la romancière…
Plus personnelle encore, Ursula Le Guin rapporte en confidence la visuelle impulsion qui accoucha de La Main gauche de la nuit : « deux petites figures, fort lointaines, perdues dans un immense désert de glace et de neige ». De là déboulèrent « tous les réagencements de la sexualité humaine, toutes les thématiques de trahisons, de solitude et de froid ». Deux titres nocturnes, romanesque et essayiste, se croisent…
Nous rencontrons, en Ursula Le Guin, une rare praticienne et théoricienne de ces genres jumeaux et frères ennemis que sont la fantasy et la science-fiction. La première nait en ce pays des chevaliers et des elfes, dont les références originaires sont La Source au bout du monde de William Morris[7] et Le Seigneur des anneaux de Tolkien, aux personnages plus complexes qu’il n’y parait. La science-fiction embrasse Frankenstein de Mary Shelley[8], les robots de Karel Capek[9]et Philip K. Dick, dans une expansion bientôt intergalactique. Or notre romancière et essayiste sait penser son art aux deux ambitieuses plumes : « Le but de l’art n’est pas de se détacher complètement des émotions, des sensations, du corps, pour s’envoler dans l’éther de la pure signification, ni de se fermer à la pensée pour se vautrer dans une irrationalité et une amoralité insensées ». Elle est ainsi indubitablement une créatrice de mythologies modernes.
C'est bien ce que confirme l'encyclopédique et enchanteur volume Ursula Le Guin. De l'autre côté des mots. De nombreuses entrées thématiques permettent d'explorer un univers décidément étendu, labyrinthique. Ecriture féministe, poésie et musique, questions de traduction ou réécriture de l'Enéide, l'on frétille d'intelligence parmi les essais de divers auteurs informés et les entretiens avec la grande dame. Réalisme, utopie, les catégories romanesques se fracassent et se caressent. Reste une question surprenante : « Ursula Le Guin est-elle la grand-mère d'Harry Potter ? »
Si nous lisons de la fantasy et de la science-fiction, c’est probablement parce que notre monde n’est pas satisfaisant, et qu’en d’autres mondes serait le meilleur ; à moins que cela soit par peur d’y voir les reflets du pire en de monstrueux mondes en lutte les uns contre les autres. Il n’en reste pas moins que chez Ursula Le Guin, la frontière est ténue, voire poreuse ente fantasy et science-fiction, tant, par exemple, les contes s’intercalent dans le récit, parmi les pages de La Main gauche de la nuit. Plutôt que de se complaire aux pays des elfes et des vaisseaux spatiaux, elle choisit avec brio de construire des modèles et des contre-modèles sociétaux qui s’inscrivent entre utopie et dystopie, interrogeant nos capacités, nos abîmes et nos avenirs politiques.
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Des livres publiés aux critiques littéraires, en passant par des inédits : essais, sonnets, extraits de romans à venir... Le monde des littératures et d'une pensée politique et esthétique par l'écrivain et photographe Thierry Guinhut.