Séducteur, ce Don Juan du roman norvégien l’est doublement, du point de vue thématique autant que stylistique. Cependant, que l’on se garde bien de croire que Jan Kjaerstad nous abandonnera aussitôt séduction faite. Relire son vaste opus en forme de trinité autour de son héros Jonas Wergeland nous assurerait un autre voyage, pas tout à fait symétrique de la première lecture, tant la composition est originale, complexe, mais avec charme et sans difficultés acérées. Nous redécouvririons alors Le Séducteur comme l’autre planète d’une vie, tellement l’écrivain sait entremêler les drames et les ravissements qui tissent la personnalité d’exception de son personnage artiste. Deuxième volet de l’entreprise colossale en forme de triptyque, Le Conquérant est à la fois une quête biographique, esthétique et philosophique, tant la beauté, l’ambition et le mal y sont tressés : plus encore un régal littéraire. Ce romancier bouillonnant et polymorphe nous avait naguère alertés avec un Aléa en forme de réseau narratif pour le moins surprenant, fort différent, quoique plus près encore des lisières du genre policier, cependant une fois de plus en forme de roman mosaïque.
Faut-il se conformer à l’habitude de la chronologie pour raconter une vie ? Le Norvégien Jan Kjaerstad saute allègrement par-dessus cette convention, écrivant l’histoire de Jonas à la manière d’une constellation tournant autour de son point nodal : la mort de son épouse. Que l’on se rassure, il ne s’agit pas d’un énième policier, gonflant dangereusement les rayons d’un genre avide de clichés ; de plus la fin nous laissera au même plan, en quelque sorte cinématographique, et en plan, car le mystère reste non résolue. Mais sachant que Le Séducteur n’est que le premier volet d’une trilogie d’environ 1500 pages, nous aurons tout le temps d’espérer maints développements à l’énigme et à l’explosion narrative dont l’écrivain - et le lecteur avec lui - est friand, malgré quelques pages, somme toute pardonnables, où l’écrivain se laisse emporter par un enthousiasme un peu bavard.
Ce sont en fait deux points nodaux au cœur du Séducteur : outre le cadavre sanglant de l’épouse, c’est leur rencontre, lorsqu’enfants, leurs bicyclettes se heurtent. Là est le « moyeu du récit » qui fait le lien entre école et maturité, et de la roue de l’existence.
Le tableau familial est le biais par lequel passe une satire de la Norvège toute entière, aux nouveaux riches incultes et péremptoires, clinquants et affreusement conventionnels. Heureusement, l’enfance et l’adolescence du héros, racontées par facettes au moyen d’un narrateur omniscient, parfois critique, toujours mystérieux, sont entourées par divers initiateurs. Sa sœur dont l’exposé didactique exhibe son sexe à sa vue, son ami Gabriel aux bavardages infinis à bord d’un bateau qui faillit heurter un ferry, sa complice Néfertiti grâce à laquelle Jonas joue Duke Ellington à l’harmonica et « se transforma psychologiquement en homme du grenier». De plus, autour de Jonas, de multiples figures de l’artiste éclairent sa mémoire et son espace : Ole Bull, le musicien virtuose du XIX° siècle, voyageant jusqu’au sommet des pyramides, le sculpteur Gustav Vigeland dont l’imagination gothique est « débridée », ou la peintre Dagny M., étrange et fascinante...
Après mille conquêtes et cent voyages, c’est avec son épouse Margrete, perdue et retrouvée, qui avait le don « de transformer le train-train de la vie de tous les jours en œuvre d’art », que Jonas, l’homme au « pénis miraculeux », donne toute la mesure de son inventivité, de son exploration du monde, à elle dédiées, au point que l’on puisse parler de memento mori pour qualifier cette brillante stèle romanesque.
« Lançant une vague de créativité dans le pays », Jonas Wergeland réalise pour la télévision norvégienne des documentaires, loin du réalisme, qui est « l’antipode de l’art ». Il émeut, suspend, transcende ses spectatrices et ses spectateurs. Ainsi les épisodes de la série filmée par Jonas, titrée « Thinking Big », qui bien souvent magnifient d’emblématiques artistes, permettent-ils à Nora de se percevoir « comme une voyante, c’est-à-dire une visionnaire », dans un mise en abyme particulièrement riche de sens. De même, Jonas ressent un frisson, « un fil d’argent dans le dos » s’il rencontre la beauté, ce qui lui permet de découvrir aussitôt de neufs talents, comme celui du peintre Jens Johannessen.
Le temps de l’œuvre d’art qu’est Le Séducteur n’est pas linéaire. Il est fait de cercles concentriques, d’archipels reliés par la dynamique du conteur, en tous cas tissé de motifs comme la trame d’un tapis, ou les pelures de l’oignon, pour reprendre les métaphores du narrateur. Un complexe et délicieux système d’écho (comme entre l’orgue du père et celui de l’opéra de Sydney) relie les récits, suspendus et repris tour à tour, surprenants, nantis de titres évocateurs, parfois cosmiques, pour un roman indubitablement philosophique : « Le nez de Cléopâtre », « Rhetorica Norvegia », « La troisième possibilité », « Le code des planètes », « L’homme qui racontait des histoires », « Imago dei »... Jan Kjaerstad répond ainsi à la question de savoir quelles strates nous composent. L’épique aux gorges du Zambèze, lors du sauvetage de Veronika, le lyrisme d’une vie qui « était un conte de fées sans fin », côtoient le tragique avec la mort de « la jeune fille aux plus longs cils du monde »… Mais aussi le comique, lors de l’hilarante et blasphématoire comparaison entre la langue de Nina sur son gland et au-devant de l’hostie, ce qui « méritait le nom de sacrement » ! Sans omettre que l’érotique est une spécialité toute en finesse et intensité sous la langue de Jan Kjaerstad, si l’on songe (entre autres abondances) au « yoni mathématique » de Christine A.
Qui est le narrateur, qui nous donne la sensation tout connaître de son héros et offre son récit encyclopédique au service de la Norvège ? Pourtant son « omniscience a des limites », en particulier lors du respectueux abord du « Mont de Vénus » de Margrete. Qui sait s’il s’agit d’un double de l’écrivain, celui qui a le pouvoir de remodeler une histoire changeante, et qui permet que l’on s’interroge sur les structures, les erreurs et les joies de notre propre vie, certes plus modeste. En ce sens la littérature est une réalité augmentée pour celui qui est capable de changer en contes les faits divers de l’existence : « Le meurtre des sept amants », ou « Le prix de la beauté », n’étant que quelques-unes parmi les dizaines de séquences ébouriffantes du roman.
Le Conquérant ne manque pas d’amplifier les thématiques affleurant dans ce précédent Séducteur. C’est encore Jonas Wergeland. Nonobstant la filiation étroite des deux opus, le second peut se lire seul. De plus il ne s’agit pas d’une répétition du premier volume, quoique les échos pullulent, mais d’une recréation de l’énigme Jonas, cette fois centrée sur l’ascension du personnage, et racontée par un narrateur perplexe disposant de nombreux éclairages et témoignages sur l’ascension et la carrière de l’objet d’étude dont l’a chargé son éditeur. En ce sens, et toujours en forme de puzzle brouillé, il s’agit d’un roman de formation monté à l’occasion de la mise en examen pour meurtre de Jonas sur la personne de son épouse Margrete, quoique l’on ne soit sûr de rien. Dans l’attente du procès à sensation, tant Jonas est en cette Norvège célèbre, l’on découvre que le narrateur, un « professeur » reçoit, dans son bureau encombré de documents sur l’affaire, une femme, qu’il appelle « ma muse », et qui distille ses révélations non sans une motivation étroitement personnelle, intéressée, voire dangereuse : « Je ne suis pas omnisciente, mais je sais beaucoup de choses. Je détiens notamment la clé de l’énigme ». Tout cela en vue de « la biographie définitive de Jonas Wergeland ».
Quoique le récit progresse par fragments, sans linéarité, l’intérêt du lecteur ne cesse de croître, recomposant mentalement les facettes, les contradictions et la complexité toujours ouverte du personnage. L’ambition et l’imagination sont les cordes de l’arc qui propulse la vie de ce « conquérant » vers diverses femmes autant qu’à la conquête de la Norvège entière et de ses Norvégiens remarquables, magnifiés dans sa série télévisuelle « Thinking Big ». Sans compter les voyages lointains vers Istanbul où ses parents le conçurent, en admirant « la vue sur la mosquée du Conquérant », jusqu’en Arménie. Mais à l’heure de son silence en l’attente de son procès, le voici adulé, disculpé par les uns et vilipendé par les médias. Car le conteur, cinéaste, metteur en ondes, qui réalisait des œuvres cinématographiques aussi fascinantes en soi que flatteuses pour le nationalisme norvégien, offrant au public de quoi légitimement admirer, comme à l’occasion de cette incroyable patineuse qui dessine sur un lac gelé, se voit frappé par ce ressentiment que peut susciter le trop de gloire. Aussi recherche-t-on « les trous noirs dans la vie de Jonas Wegerland ».
Sont-ils parmi les multiples personnages satellites, comme le petit frère de Jonas, nommé Bouddha, parmi les condisciples de Jonas adolescent qui violèrent avec son concours une jeune fille dans ce bois qu’ils appelaient « La Transylvanie » après avoir vu le film Dracula Prince des Ténèbres ? Ainsi faut-il « penser que de tous les criminels, le spectateur était le plus coupable », formule à double sens tant les Norvégiens sont les spectateurs de ses émissions.
Faut-il les chercher parmi ses conquêtes, souvent des jeunes femmes ardentes qui accèderont à un brillant avenir, l’une dans le domaine militaire, l’autre « première critique norvégienne d’envergure internationale », dont il vit « le clitoris rougeoyer » ?
L’obsession sexuelle est d’ailleurs est des moyeux du récit et des êtres, à l’occasion des « pulsions primaire suscitées par les armes de séduction aux formes rebondies », Jonas poursuivant à cet égard bien des rêves de conquêtes puis collectionnant leurs réalisations racontées avec un réel et délicieux luxe rhétorique. Quant à son frère Daniel, marxiste-léniniste reconverti dans la théologie, il fait de la masturbation « une science » une « recherche de l’orgasme parfait ». Les seins et leurs aréoles étant l’objet de sa « fascination haletante […] une sorte de mandala pour la méditation ». La scène du vieux matelas « Paradis » laissant échapper au vent ses « anges » pornographiques de papier glacé est à cet égard hilarante. Alors que des femmes exceptionnelles sont magnifiées en ses documentaires, comme l’écrivaine et Prix Nobel Sigrid Undset, la première Norvégienne à parvenir dans les pages de Playboy, Ingeborg Sorensen, est l’égérie de Daniel, décrite avec in enthousiaste quasi-déiste. Car « l’érotisme est fait de métaphores ».
Le mal gît probablement quelque part, en cette tête que les serpents orangés cernent sur la couverture : « un nid inhabituellement peuplé, avec au moins cinquante, voire cent reptiles - des couleuvres à collier sûrement, ainsi que des orvets, et même des lézards et des crapauds. Tous enchevêtrés en un énorme tas ». Et si notre douteux héros est malade, son corps est « envahi de serpents, de rubans qui ondulaient, s’entrelaçaient, des rubans qui lentement le faisaient basculer dans un univers abstrait, une réalité où des ornements sinueux remplaçaient un monde connu ». La métaphore est filée à de nombreuses reprises. Ainsi lorsque Jonas frappe violemment Margrete : « il avait un serpent dans chaque œil ».
Est-ce la jalousie ? Tant Jonas craint que Margrete ait un amant, elle qui, dermatologue et spécialiste des maladies vénériennes, en connait un rayon sur les conséquences malignes du désir et de l’amour. Pire, « à cause d’elle, il se trouverait mêlé à un sombre scandale ».
Malgré l’aveu soudain de Jonas au cours de son procès, le meurtrier n’ayant su se départir de la jalousie et de la colère, saura-t-on enfin l’entière vérité sur la mort de Margrete, au bout de l’ultime volet du triptyque ? L’énigme d’une personnalité d’exception sera-t-elle soluble au sortir de l’examen de toutes ses émissions documentaires et de tous ces chapitres disposés comme une mosaïque dont il faudrait trier et ranger les tesselles ? Qu’importe. Car les vives couleurs, le brio du style et de la pensée, les innombrables tableaux fouillés de ce retable romanesque ne peuvent que nous séduire, nous conquérir, sans relâche. Au point que l’on puisse compter Jan Kjaerstad parmi les grands du monde littéraire.
Il faut se souvenir que l’artifice ténu de l’argument policier dans Le Séducteur et Le Conquérant servit déjà d’appât plus nettement évident pour un précédent roman, hélas négligé, de Jan Kjaerstad. Quoique d’une pagination moins impressionnante, une stratégie également expérimentale animait Aléa. Une bonne demi-douzaine de personnages sont assassinées : il semblerait que le fil qui les relie soit leur rencontre fortuite avec le narrateur, informaticien expert de son état. Est-ce un « aléa » ? Ou, comme dans Le Séducteur, une « vague de créativité » étant données les affinités aléatoires avec, tour à tour, un architecte, un anthropologue des banlieues collectionneur de représentations d’Hamlet, une typographe adepte d’un « alphabet entièrement nouveau », un Péruvien passionné de bonzaïs, une musicienne, corniste tuée par l’oreille… L’inspecteur Theo Zakariassen parvient à arrêter un suspect. Cependant le lecteur seul apprend bien plus tôt de quelle manière le narrateur est impliqué. Comment le meurtre peut-il mener à la connaissance de l’ « âme » des victimes ? L’assassin essaie-t-il de « prendre la place de Dieu » ?
La première conversation avec l’architecte « transformait le monde autour » du narrateur, dont l’emploi consiste à veiller au fonctionnement du « système total » de l’information. Sciences exactes et sciences humaines se croisent, en un réseau complexe, comme pour donner un équivalent de l’univers, à travers une composition romanesque qui est aussi l’équivalent des systèmes informatiques. Entre examen psychologique et spéculation intellectuelle, les menus faits du quotidien ainsi que les biographies fouillées des victimes laissent deviner les failles par lequel un sens inconnu de l’univers peut surgir : « un projet différent, une tentative de rénover les sens, une sorte de reconstruction du monde ». En effet, trois victimes ont visité l’archipel des Tonga, toutes sont juives, comme si le meurtrier reconstituait un puzzle absolument imprévu au moment des crimes. Plus loin jaillit « une théorie selon laquelle les meurtres matérialisaient les détails d’une peinture de Bosch intitulée L’Enfer »…
Notre narrateur, dont la personnalité jubilatoire parait incroyablement dissociée, vit avec Ingeborg, hôtesse de l’air qui connait « le sésame de l’érotisme », « comme si sa langue caressait les replis des parois de [son] cerveau ». Au restaurant il compare sa fourchette « à la main de Dieu sur le point de détruire la tour de Babel ». L’on a compris que, nonobstant la traduction, et grâce à cette dernière, parmi un récit introspectif, lent, irrigué de méandres conceptuels, la langue de Jan Kjaerstad, faite de « tourbillons de pensées » est toute de précision scrupuleuse et de métaphores suggestives. Arborescente, parfois à la limite de l’essai philosophique, la structure du récit fouille avec gourmandise l’incompris, les libertés et les déterminismes de l’aléatoire, comme à la recherche d’une clef universelle. Ce qui fut de l’ordre du hasard deviendrait de l’ordre de la préméditation, en une énigme cosmologique.
C’est avec une élégante perversité que Jan Kjaerstad mène l’intrigue, dont l’intensité va croissant, de son roman une fois encore philosophique. Theo, l’enquêteur à l’ironique prénom, en un quiproquo stupéfiant, devient ami avec notre criminel qu’il qualifie de « génie ». Employé au service informatique de la police, ce dernier devient avec lui un enquêteur profondément studieux lorsque grâce aux fichiers informatiques il ouvre « un éventail de possibilités », « une sorte d’écriture sacrée, ayant autant trait au mystère de l’existence humaine que la parole biblique ». Jorge Luis Borges[1] aurait aimé ce réseau de correspondances, cette ironie de la construction polymorphe dans laquelle le meurtrier est, de toute bonne foi, l’enquêteur.
Né en 1953, Jan Kjaerstad, grand voyageur, vit à Oslo. Spécialiste de théologie (on l’aurait deviné en le lisant), il publia des nouvelles, puis un roman, Miroirs : une série de lectures du vingtième siècle, dans lequel son héros David Dal traverse une Histoire occidentale en forme de puzzle jeté à la face du lecteur. L’édition française n’avait, avec Aléa, fait qu’une tentative un brin avortée pour affirmer le nom de notre déjà essentiel romancier. Alors que Le Séducteur fut en Norvège publié en 1993, nous ressentons comme un irritant, impardonnable retard la traduction à venir de l’ultime volet de la trilogie : L’Explorateur. Qand l’écriture de ce romancier artiste au talent polymorphe reste aussi suggestive, bardée de péripéties, de métaphores filées, de pensée au sens fort du terme le lecteur sera emporté pour longtemps dans un monde d’actions et de rêveries innombrables, mais aussi parmi un miroir kaléidoscopique de soi-même et de l’univers. Il ne reste plus qu’à souhaiter que le succès de ce Séducteur puis du Conquérant engage l’éditeur Monsieur Toussaint Louverture[2], dont les couvertures, le papier, les polices, jusqu’aux marque-pages, sont à nul autre pareils, reconnaissables entre tous, inquiétants parfois, ravissants enfin, comme à l’occasion de Gavelis[3] ou de Petrosyan[4], à non seulement rééditer Aléa, mais de surcroît, ne mégotons pas, à nous offrir l’œuvre entière du bouillonnant et inventif Norvégien, dont la « poétique combinatoire », le roman mosaïque, a tout du postmodernisme coruscant d’un « baroque norvégien », pour reprendre le titre d’un de ses chapitres.
Thierry Guinhut
La partie sur Le Séducteur a été publiée dans Le Matricule des anges, février 2017.
Merci pour ce commentaire. Selon la réponse que j'ai reçue de l'éditeur aux Editions Monsieur Toussaint Louverture, le roman "L'Explorateur", qui constitue la fin de la trilogie de Jonas Wergeland, ne paraîtra pas avant 2025-2026, car ce n'est pas encore planifié. J'espère vraiment qu'il sortira car je me méfie des trilogies étrangères traduites en français.<br />
Plusieurs fois je me suis fait avoir:<br />
Soit le premier tome a été traduit mais pas les autres, soit (et le comble!, celle de la trilogie de Kim Karlsen de Lars Saabye Christiensen, les éditions ont traduit et sorti le premier "Beatles...et le troisième "Obsèques", sans avoir traduit le deuxième que j'attends toujours!
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Des livres publiés aux critiques littéraires, en passant par des inédits : essais, sonnets, extraits de romans à venir... Le monde des littératures et d'une pensée politique et esthétique par l'écrivain et photographe Thierry Guinhut.