Peinture orientaliste, vide-greniers de Saint-Hilaire-la-Palud, Deux-Sèvres.
Photo T. Guinhut.
L’arbre du terrorisme et la forêt de l’Islam II.
Un défi politique français.
Aquila : Pour un monde sans Islam ;
Céline Pina : Silence coupable ;
Philippe de Villiers :
Les Cloches sonneront-elles encore demain ?
Aquila : Pour un monde sans Islam, Tatamis, 352 p, 20 €.
Céline Pina : Silence coupable, Kero, 256 p, 18,90 €.
Philippe de Villiers : Les Cloches sonneront-elles encore demain ?
Albin Michel, 320 p, 22,50 €.
Comment être entendu dans le silence des yeux grands fermés sur la réalité de l’Islam ? Sur sa forêt au-delà de l’arbre du terrorisme. Sinon en prenant le risque de prêcher dans le désert, d’être désavoué, ignoré, méprisé, voire pire… Une bouleversante Kabyle d’Algérie, Aquila, réfugiée en France, y retrouve ce qu’elle avait fui et plaide Pour un monde sans Islam. Alors que le monde occidental s’islamise à grands pas, y compris selon une femme politique socialiste, Céline Pina, dans un Silence coupable. Ainsi son réquisitoire rejoint celui d’un homme politique pourtant d’un autre bord, trop souvent désavoué, Philippe de Villiers, qui, avec Les Cloches sonneront-elles encore demain ? plaide également, et non sans un talent fou, pour un sursaut de l’identité française et occidentale.
Le vernis du non-dit craque avec grand bruit avec la confession d’une inconnue. Grâce à elle, l’essai de Gabriel Martinez-Gros sur le jihad[1] trouve sa confirmation inattendue dans un témoignage venu d’Aquila, que l’on devine être un pseudonyme, un prénom symbolique. C’est une femme, algérienne, Kabyle, réfugiée en France et qui avec raison craint de retrouver ce qu’elle a fui : « une sorte de bande annonce du film d’horreur qui vous attend ». L’autobiographie vaut le réquisitoire dans Un monde sans Islam, dont le titre exprime un vœu haletant vers un monde de paix et de liberté. Elle dénonce un mal qui dépasse tous les maux, un mal voué « à transformer ce monde en enfer ».
Une famille de mariages arrangés et consanguins, de femmes battues et voilées, de frère « messie » et « terreur de la famille », au prophétique prénom que l’on devine, quoique « les premiers bourreaux en terre d’Islam [soient] les femmes ». Un incessant harcèlement sexuel côtoie le « bourrage de crâne » des écoliers qui haïront tout ce qui n’est pas musulman, grâce à l’arabisation des Frères musulmans. Par on ne sait quel libre-arbitre originel, la jeune Aquila, farouchement attachée à la liberté individuelle, se refuse à tous les aspects de l’Islam.
Ne reste-plus, après la guerre civile contre le Front Islamiste (« les années Daech de l’Algérie »), qu’à quitter le « joug de la colonisation musulmane », le « goulag algérien ». Mais en 2004, Marseille est devenu un « guet-apens » algérien et musulman, le goulet d’une « invasion » ; la Seine Saint-Denis est devenue « la partie invisible de l’iceberg islamique en France », cette « république islamo-gauchiste »… Le sommet de l’abîme est peut-être le moment où Aquila, décidant de se convertir au Christianisme, rencontre un prêtre ignorant qui loue l’Islam comme « religion de paix et d’amour » ; ce qui donne lieu à une féroce dénonciation contre une religion (et son Pape lui-même) gangrénée par une « grave dérive religieuse et éthique ».
Poignant, effarant, choquant, hallucinant, le livre d’Aquila, mérite d’être lu et débattu sur les bancs du Parlement, sous les flashs des médias, par toutes les féministes, par toute humanité. Le pamphlet est aussi réaliste que virulent, livrant au jour le système tyrannique et corrompu de l’impôt islamique, qui finance le djihad, la stupidité du ramadan qui fait exploser le diabète, les accidents de la route, les violences, les intoxications alimentaires, les gaspillages, mais réduit l’économie au marasme, faute de quoi l’on est un mécréant, là où la « police des mœurs » est générale. Où l’islam est religion d’état, n’existent ni liberté individuelle, ni liberté de conscience. Grâce au voile, accepté et imposé par les femmes elles-mêmes, comme un « syndrome de Stockholm », c’est « un virus qui s’attrape par la tête », quand les « invocations satanistes » coulent des mosquées et des télés.
Trop réaliste pour les aveugles volontaires, Aquila voit arriver la déferlante islamiste en Occident, voit une « France algérienne » courir à la catastrophe, à la « vallée du carnage », au sous-développement, tel qu’il est endémique en Algérie, alors que les voiles sont « un signe de conquête islamiste en marche », que ses femmes manipulées sont des « idiotes utiles » ! Elle « accuse l’immigration musulmane légale et illégale encouragée et subventionnée par la lâcheté des politiques et la naïveté des peuples qui les élisent ». Aimant la France et l’Occident, elle se rêve en « Charles Martel au féminin », alors que la guerre islamique des années 90 en Algérie, « cette histoire d’ogres réels […] est en train de se préparer et de se reproduire chez vous ». Aquila n’y va pas avec le dos de la cuillère : il s’agit de « réveiller les larves que vous êtes devenues à cause du politiquement correct et des fortes doses de marxisme culturel qui relativisent tout. De peur d’être traités de raciste et d’islamophobe, vous vous couchez devant l’Islam et les Musulmans, prêts à être égorgés docilement comme des moutons sans rien dire, sans bouger, de peur de heurter la sensibilité de vos bourreaux ! Levez-vous ! »
Quelles solutions Aquila propose-t-elle ? Des solutions inaudibles, voire scandaleuses, peut-être sagaces, sinon inapplicables : « profilage religieux et culturel […] quarantaine, voire les déporter […] fermer toutes les mosquées, interdire le Coran, livre liberticide, antisémite comme Mein Kampf ». Vaut-il mieux plaider pour un Islam réécrit, modernisé, transcendé, débarrassé enfin de tous ses versets et hadiths violents, totalitaires et misogynes ?
Quelle est en effet la situation de l’Islam en France, de cette religion française, de cette France islamisée, voire de l’Europe islamisée ?
Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances de juin 2005 à avril 2007, chercheur en économie et sociologie, chargé de recherche du CNRS à l’université Paris-IV, ne cache pas selon lui le chiffre réel du nombre de Musulmans en France, quoique des chiffres plus modestes approchent de 4 millions : ils seraient de 15 à 20 millions. Cependant, si l’on estime, avec Hakim el Karaoui, de l’Institut Montaigne[2], qu’environ 50 % d’entre eux sont soit conservateurs, soit autoritaires, il serait légitime de s’inquiéter. Ajoutons qu’un sondage de l’hebdomadaire Le Point (3-11-2016) montre que 87,4 % des jeunes Musulmans ne se sentent pas Français…
Mercredi 28 septembre 2016, sur M6, un documentaire de l’émission « Dossier tabou », nourri de nombreux témoignages, a enfin montré sans dissimulation la réalité de l’emprise islamique sur le territoire français, grâce au talent d’investigateur du journaliste Bernard de La Villardière (d’ailleurs menacé par l’ire des censeurs et d’assassinat par des tweets assassins) : ainsi se dévoile le renoncement aux valeurs laïques et républicaines.
Souvenons-nous que, bien avant d'être assassinée, la rédaction de Charlie Hebdo avait fait l’objet de poursuites devant les tribunaux à l’initiative de la Mosquée de Paris et de l'Union des Organisations Islamiques de France, ramenant le péché de blasphème[3] au goût du jour et menaçant gravement la liberté d’expression, cette expression fût-elle discutable. Une religion, et la charia qui lui est constitutive, tente donc de prendre d’assaut le droit pénal républicain. Rappelons à cet égard que la Constitution, le droit français et la Convention européenne des droits de l’homme stipulent, aux termes de l’article 9 : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction. »
Ce qui n’a rien d’étonnant lorsque l’on sait que le Royaume-Uni a reconnu l’existence légale de tribunaux islamiques dans certaines de ses délicieuses contrées banlieusardes. Ces « Sharia Councils » prononcent les attendus de la loi islamique en plein Londres, dans l’East End, habité par 65 % de Musulmans, particulièrement, mais pas que, dans le cadre des affaires familiales. De plus, en Ecosse, la police accepte que ses policières puissent être voilée…
Chez Air France, on traque les islamistes parmi ses propres employés : on tague « Allahu akbar » sur des trappes à kérosène, avaries étranges, pannes récurrentes, des pièces sont trafiquées, des consignes de vol détournées... Les services de renseignements sont sur les dents, aux dires du Canard enchaîné. Selon le Journal Du Dimanche, le Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) atteint 15000 noms, surtout concentrés dans le Nord, l’Ile de France, le Lyonnais et de Marseille à la Côte d’Azur.
Quand des manifestations antisémites en faveur de la Palestine sont autorisées, des manifestations contre la charia (à Bordeaux par exemple) sont interdites par la Préfecture. Alors que le recteur de la Grande Mosquée de Paris, prévoyait en 2015 de bientôt doubler le nombre de mosquées, 2400 à cette dernière date en France.
Parmi un bon tiers des femmes musulmanes, en portant le hijab ou la burqa, l’on craint autant Allah que le regard, le désaveu et les pressions de l’entourage, de la famille et de la communauté des grands frères, tyrans en herbe et en ronces… Ecoles privées musulmanes et coraniques couvent dans la cocotte-minute. La haine du Juif, du Chrétien, du Gaulois, du mécréant, se répand comme poudre en feu. Plus largement, la conquête du territoire, au-delà de poches ghettoïsées de banlieues, par la charia, et au moyen d’une démographie et d’une immigration conquérantes, est un objectif vigoureusement affiché par des imams, des salafistes, des Frères musulmans, des quidams, des adolescents excités par la testostérone fanatique et totalitaire. Heureusement déjoué, à moins qu’il ne fusse que raté, le projet d’attentat aux bonbonnes de gaz près de Notre-Dame de Paris, montre que loin de n’être que des victimes souvent consentantes de l’Islam, le femmes peuvent être parmi les plus activistes, les plus forcenées, dans l’accomplissement du jihad.
Un parti musulman, L’Union des Démocrates Musulmans Français, a déposé une liste aux Régionales de 2015 en Île de France. S’il n’a provisoirement obtenu aucun élu, on notera qu’à Mantes-la-Jolie, avec 5,90 % des voix, il a dépassé le parti des Verts. Parmi son programme, le halal dans les cantines, le soutien à la finance islamique, l’arabe à l’école… Ce que ne désavouent pas tous les maires et politiques, qui préfèrent privilégier le clientélisme, achetant ainsi une paix sociale provisoire et des voix qui, espèrent-ils continueront de les faire élire. Car un tiers des Musulmans, selon un rapport de l’Institut Montaigne, ne se reconnaissent pas dans la République. Combien, parmi ceux qui sont dans la police, dans la gendarmerie ont déjà refusé d’obéir à des ordres contre leurs « frères », combien sont surveillés pour radicalisation, ou inaperçus, car selon une enquête de l’Institut Français des Relations Internationales, les effectifs de l’Armée française comptaient en 2005 entre 10 et 20 % de soldats musulmans, soit 10 % de l’effectif du porte-avion Charles de Gaulle, engagé face au Califat islamique. À Roissy, un agent de piste refuse de guider un avion d’Air France, puisque piloté par une femme. Combien, parmi ces jeunes surexcités par le sang du djihad, iraient à plaisir se gargariser d’une guerre civile ?
L’Allemagne et le Danemark tolèrent le mariage des enfants mineures de moins de quinze ans parmi les migrants. Au cours des six premiers mois de 2016, les migrants ont été impliqués en Allemagne dans 142.500 crimes et délits, selon l'Office Fédéral de Police Criminelle. Soit 780 délits par jour, une hausse d’environ 40% par rapport à 2015. Nota bene : seuls sont comptabilisés crimes et délits ayant donné lieu à l'arrestation d'un suspect.
En Suède, dans la ville de Södertälje, à l'ouest de Stockholm, des émeutes changent la ville en zone de guérilla pendant deux nuits d'affilée. Des jeunes migrants musulmans jettent de puissants pétards sur la police, attaquent les transports publics, incendient voitures, pneus et ordures dans les rues. Ainsi, parmi des dizaines de zones de non-droit où règnent charia et criminalité, la police voit ses fonctionnaires démissionner tour à tour.
En Bosnie (où la population compte 40% de Musulmans) Indira Sinanovic se présente intégralement voilée aux élections municipales.
En Autriche, une conférencière a été condamnée pour avoir mis en cause publiquement les mœurs de Mahomet. Les juges autrichiens ont sacrifié la liberté d’expression à l’interdiction du « blasphème », pour protéger la « sensibilité religieuse » des fidèles musulmans et « la paix religieuse ». Ce qui, de facto, revient à appliquer la charia ! L’affaire est à présent devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme à Strasbourg.
En France, environ une église est profanée par jour, tagguée, caillassée, vandalisée, pillée, incendiée, messe interrompue aux cris d’Allahu Akbar, même si quelques satanistes et gothiques sont de la partie. Dans l’indifférence générale ; alors que la moindre et rare profanation d’une mosquée, y compris avec simplement une tête de sanglier ou une tranche de jambon devant la porte fait pousser des cris d’orfraie, y compris devant les tribunaux, officialisant une fois de plus l’imaginaire délit de blasphème. La christianophobie, quand un génocide lessive le Moyen-Orient[4], est un mot inconnu dans le dictionnaire, quand l’islamophobie, pourtant juste peur et critique d’une idéologie, est l’objet d’une indignation officielle. « Je reste troublé par l’inquiétant spectacle que donne le trop de mémoire ici, le trop d’oubli ici », disait Paul Ricœur[5]…
En juin 2015, le Maire du Lavandou a suspendu la messe dominicale en plein air, pour ne pas irriter les Musulmans qui, eux prient couramment en pleine rue, contrevenant à la libre circulation… Dans quelques banlieues françaises, en particulier Sevran, les salafistes rôdent dans les rues de façon à éviter que la gent féminine circule au-delà de 18 heures. La polygamie permet à des familles aux nombreux enfants de recueillir de pléthoriques allocations familiales. Les conflits se multiplient dans les hôpitaux où les médecins et infirmiers hommes sont sommés de ne pas toucher les femmes de confession musulmane. Les universités, plus précisément Aix-en-Provence et Saint-Denis, voient leurs amphithéâtres se couvrir de voiles ; sans compter les contestations que l’on devine au sujet de la Shoah, du darwinisme, des Lumières...
À Birmingham, où les femmes en burqa sont nombreuses, la police prévoit d'en recruter par souci de représentativité des communautés qu'elle sert. On se demande alors quel mâle délinquant pourraient-elles appréhender, de surcroît si sa piété lui commande le terrorisme !
Chapelle St Antoni, XVIIème, Kägiswil, Obwald, Suisse.
Photo T. Guinhut.
Femmes et hommes politiques en responsabilité ont-ils compris ? Bien rares ils sont, à l’instar de Céline Pina, qui fut conseillère régionale PS Île de France, et de Philippe de Villiers. La culpabilité de l’Islam étant avérée, reste celle du Silence coupable, selon Céline Pina. Elle a compris que l’arbre du terrorisme islamiste cache la forêt de l’Islam : « les islamistes quiétistes ne sont pas moins dangereux pour nos libertés ». Aussi dénonce-t-elle parmi nos associations, nos médias, nos politiques, les « islamo-serviles » et les « islamo-gauchistes », a fortiori une « inculture abyssale ». Là où le « vivre ensemble » est un slogan, la réalité des hôpitaux, des écoles, surtout de la Seine Saint-Denis qu’elle connait bien, est celle d’une occupation idéologique bourrelée d’agressions et jetée à la face de la « paralysie du pouvoir ». Car nos élus, afin d’être réélus, préfèrent le clientélisme paillasson à l’action en faveur d’une culture libérale.
Celle qui fut évidemment traitée de raciste et d’islamophobe par ses congénères politiques, pointe le Salon musulman de Pontoise, consacré à la femme, pour ses intervenants, « tous plus obscurantistes et sexistes les uns que les autres », où l'irruption des Femen faillit se solder par un viol collectif. Alors que les politiques jouent au « qui ne dit mot consent » devant qui veut faire de la charia l’unique source du droit et « vise à islamiser le pays ». On préfère combattre sans risque le Front National, interdire les manifestations de Pegida, plutôt qu’affronter les tentacules de la théocratie.
De toute évidence, Céline Pina ne peut se sentir que concernée en ce défi de civilisation, car « la femme est l’obsession de l’islamisme politique ». En cela elle s’appuie sur des versets du Coran, montre que le voile, « arme de destruction massive des principes fondateurs de notre monde commun » est contraire à « l’histoire de l’émancipation de femmes ». Nettement elle est clairvoyante : « S’il y a de bonnes Musulmanes, les voilées, les autres, non voilées, sont de mauvaises Musulmanes, une offense à Dieu, elles ne méritent pas le respect de leur intégrité physique ». Elles ne sont que des « fornicatrices », des lits de « bâtards », dignes d’être violées, voire lapidées, comme le montra l’épisode de Cologne[6]. Alors, « le sexisme est légitimé par le divin ». De surcroît, s’appeler « ma sœur », « mon frère » est une « forme de fraternité et de sororité particulièrement perverse », une invitation à la soumission, qui enferme dans l’oumma, la communauté des croyants, et dénie tout individualisme.
Mais on recule, on demande aux femmes « d’intégrer une forme d’autocensure, comme si l’idéologie islamiste avait déjà réussi à contaminer nos façons de considérer le droit des femmes. Face à la violence des hommes, il est plus facile de contraindre les femmes que d’éduquer les mâles ». Ainsi « les politiques veulent exonérer les réfugiés de tout, pour ne pas perdre la face ». Céline Pina est une rare féministe, en fait réelle humaniste, à dresser son courage à la face de la tyrannie du silence devant une pire tyrannie.
Voilà qui ne l’empêche pas, à juste raison, de réfuter l’hypothèse selon laquelle elle ferait « le jeu du F N », en répondant : « Front National versus Islamistes, la guerre des identitaires ». Elle somme « ceux qui aspirent aux fonctions politiques qu’ils retrouvent le sens de la République », car « les islamistes (ici elle englobe tout l’Islam conquérant) ne font peur et ne sont grands que parce que nos élites sont à genoux ». En conséquence, conclue-t-elle, il faut « être impitoyable envers ceux qui sont acharnés à détruire ce que nous sommes. »
Cependant, malgré son inquiétude devant l’Islam « quiétiste », elle continue de vouloir séparer Musulmans et islamistes. Où est la cohérence ? Certes, bien des Musulmans ne le sont guère, voire restent respectueux de la laïcité et de la République, mais la vague de l’islamisation modifie les mœurs, étend sa nappe de ghettos, plante le décor pour l’islamisme rigoriste. Elle le montre assez pourtant…
Même si la construction de l’essai, un peu au fil de la plume et de l’indignation légitime, peut manquer parfois de rigueur, Céline Pina, ex-socialiste toutefois courageuse, pratique un discours sans langue de bois. Elle a le mérite insigne, une fois dessillée, de jeter aux yeux du lecteur, averti ou non, une vérité certes dérangeante et dommageable, mais, il faut l’espérer, si l’on sait se prémunir par la fermeté, salvatrice.
Ne nous égarons pas avec des préjugés sur Philippe de Villiers, avec des attaques ad hominem, en arguant de convictions politiques peut-être discutables : jugeons de facto son livre : Les cloches sonneront-elles encore demain ?
Porté par une belle plume lyrique et élégiaque, Philippe de Villiers rappelle les cloches des églises de son enfance, alors qu’il est outré par les propos du recteur Boubaker de la Mosquée de Paris, qui veut doubler le nombre des mosquées en France, donc plus de quatre mille : « un grand concours de minarets ». Il rappelle que la Révolution, en 1793, descendit et fondit les cloches, ce qui déclencha la révolte vendéenne et bretonne. Sa plume, non sans rester élégante, devient celle du polémiste : « pour amadouer les jihadistes, il est recommandé de se priver de nos symboles, de nos traditions, de nos affections. Au nom de la laïcité, on va supprimer les galettes des Rois dans les cantines scolaires au moment d’y faire entrer le halal ». On remplace alors les cloches par le muezzin... Plus loin, sa plume emprunte une ironie digne de l’humour de San Antonio, qui lui permet de brocarder « la position du soumissionnaire » en analysant la « dhimmitude » française, quand politiciens et évêques réclament d’intégrer des fêtes musulmanes. « Chez nous les pouvoirs publics se taisent mais savent très bien quel est le programme mondial des islamistes : génocider les Chrétiens en Orient et effacer en Occident toute trace de Christianisme. » Les Chrétiens là-bas comptaient pour 20 % de la population, ils ne sont plus que 2%.
In fine, il faudrait tout citer de l’essai de Philippe de Villiers tellement il est frappé au coin du bon sens et de la vérité. Ce non sans une réelle culture : il a lu et cite les nombreuses injonctions meurtrières du Coran (comme l’a fait le modeste auteur de cet article[7]), il a lu l’islamologue Gilles Kepel, Marc Fumaroli[8], Hannah Arendt[9] et le philosophe Rémi Brague[10]. Il n’ignore rien de la culpabilisation indue qui à l’occasion de l’islamophobie, se cache sous ce vocable[11]. « Colonisation », « défrancisation », les mots frappent juste. Les verts de l’Ecologie veulent « sauver la planète », les verts de l’Islam (car ce fut la couleur préférée de Mahomet) en extirper la civilisation libérale ! « Les villes basculent dans la France halal ». Les voiles font reculer les « souchiens », « notre langue recule », « Paris se met à l’unisson de La Mecque ». Non seulement Philippe de Villiers a le sens de la formule mais il a l’œil qu’il faut pour observer une mutation que l’on ne veut pas voir. Car le « Frankistan » est un objet de « conquête ». Car les centaines de millions de Musulmans de l’Afrique et du Moyen-Orient ont commencé de déferler, infiltrant des djihadistes, en France, en Europe, en Occident, passant par là où « le concierge était grec » : « Cette conquête est dans l’ADN de l’Islam ». En effet, « toutes les religions ne se ressemblent pas. C’est la grande erreur des Occidentaux de le croire ». La « mamamouchie Merkel » devient un « protectorat ottoman ». La « migration de remplacement » s’appuie sur un flagrant déséquilibre démographique, comme notre essayiste le note en s’appuyant sur les travaux de Michèle Tribalat[12]. Et notre Gauche politique, nos sinistres ministres, au premier chef « Najat » à l’Education, sont les « compagnons de route » de l’Islamisation, sont « une classe politique achetée », en particulier par les Qataris ! Le « ventre mou » français prépare un « nouvel Edit de Nantes » par le biais des « dhimmis de sacristie »…
« Ô ma France douloureuse »…
Arrêtons-là ce qui devrait être un déferlement de citations toujours pertinentes. Ces pages n’y suffiraient pas. Sachons que sans monotonie, la conviction, la verve polémique, mais tragique, de l’essayiste, ne faiblissent pas en 300 pages. Pensons à ce moment de satire redoutable autant que judicieuse : « Nous sommes passés de la « poule au pot », du roi Henri, venu de Navarre, aux « coqs halals » servis par nos dhimmis du Finistère, la crête tournée vers La Mecque ». Contre « l’Eurislam », il en appelle à la mémoire de la France et de l’Europe. Nous irons plus loin que lui, même s’il réprouve ce terme, il faut en appeler au libéralisme politique, économique et culturel contre la tyrannie théocratique galopante…
Ajoutons, pour nuancer le propos de Philippe de Villiers, que ce n’est pas seulement parce que cloches et églises sont une part de notre identité et de notre Histoire qu’il faut les protéger du viol par les mosquées, mais parce que l’Islam n’est pas une religion équivalente au Christianisme. À la différence de ce dernier, la mahométane est celle de la « salafisation », du totalitarisme appliqué aux mœurs et à la pensée, s’il en reste…
Les sociétés démocratiques n’auront-elles été « qu’une simple parenthèse de deux siècles ? » demande Gabriel Martinez-Gros. Et pour reprendre le titre de Philippe de Villiers, qui est probablement la personnalité politique la plus lucide sur l’islamisation en cours, Les cloches sonneront-elles encore demain ? Car, pour également reprendre Mohammed Sifaoui cité par Céline Pina : « Le problème n’est pas que la manifestation violente de l’islamisme, à travers le terrorisme, mais l’ensemble du corpus qu’il propose comme pensée anti-laïque, antirépublicaine, antiféministe, homophobe, misogyne, antisémite, et en somme, antimoderniste.[13] » À cette liste effarante, il faut tout simplement ne pas oublier « antilibérale ». En effet, face au roncier de la forêt de l’Islam, ce sont nos libertés qui sont en jeu. Que le lecteur réfute, s’il le peut, ou en prenne de la graine…
Thierry Guinhut
Une vie d'écriture et de photographie
[2] Hakim el Karaoui : Un Islam français est possible, Institut Montaigne, septembre 2016.
[5] Paul Ricœur : La Mémoire, l’Histoire, l’oubli, Seuil, 2000, quatrième de couverture.
[11] Voir : Sommes-nous islamophobes ?
[13] Mohammed Sifaoui : Angers mag, 27 Janvier 2016.
La Mecque. Alcoran de Mahomet. Traduction Du Ryer, Arkstée & Merkus,
Amsterdam, 1775. Photo : T. Guinhut.