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25 juillet 2023 2 25 /07 /juillet /2023 17:01

 

Col de La Pierre Saint-Martin, Arette, Pyrénées-Atlantiques.

Photo : T. Guinhut.

 

 

 

 

LE PASSAGE DES SIERRAS

 

& autres récits pyrénéens et espagnols.

 

 

I

Un Etat libre en Pyrénées

 

 

 

 

Pourtant ce fut un drôle d'été. Ou, au lieu de me gaver de montagne, la montagne me fut trop souvent retirée. Ou j'usais  des  camps  d'adolescents  qui m'embauchaient comme animateur pour atteindre et vivre des lieux... J'aimais cette  activité  de  compagnie, de jeux et de  randonnées, où je pouvais de plus espérer de féminines rencontres  parmi  les autres moniteurs et monitrices. Mais ceci serait une autre histoire, d'autres histoires... Après quelques   bribes de vies diverses, j'allais retourner dans les Pyrénées !

Un  train  de nuit  nous déversa, masse fluctuante bousculée de bagages, sur les quais de la gare de Pau. Puis, un bus, exagérément matinal, dans lequel, absorbé par la cohorte des adolescents bavards, par un réveil général vaseux, et par le soupçon  d'éclats montagneux  pâles au travers des masses brisées du temps couvert, je ne faisais guère attention au groupe des autres animateurs, particulièrement discret et gris me semblait-il. Les balancements nauséeux du bus nous hissaient  rapides dans les brouillards de mon souvenir et  d'une route estivale et verte dans le blanc sale du sans jour. Plus haut, après les panneaux et les murs des Eaux-Bonnes, puis au-dessus de larges lacets, de forêts lourdes d'humidité, l'on y vit quelque chose. C'étaient des bâtiments de crépi et d'ardoise, comme une caserne égarée pour soldats de zinc, jetés sur un étroit pré mal foutu, au surplomb d'un torrent invisible, entre deux versants noirs de rochers et de bois, une cuvette étranglée sous un ciel gonflé, gris bourgeonneux, obstrué d'en haut, sur les côtés et d'en bas. Quant à la route, elle  n'abordait ce site  bruyant  de  vapeurs d'eaux que  par le rejet  de l'extrémité  d'une  épingle à cheveux, à regret de devoir le desservir. Mais c'était tout de même la montagne, son souffle, sa puissance, sa liberté d'itinéraires et de moi possibles, et moi, inconscient que j'étais, j'exultais.

Nous étions là pour trois semaines, autant dire une libérale abondance de journées de marche, de campements et de cabanes, de vallées et de sentiers, de mers de nuages et de neiges estivales ; à toutes crêtes. Je brûlais d’initier ces jeunes gens à la montagne, de faire gémir le cuir neuf de mes lourdes chaussures, de hisser mon sac à dos neuf au crochet des refuges, de faire sonner la pointe vierge de mon nouveau piolet. Un équipement qui, soit dit en passant, avait laissé mon portefeuille aussi plat que l'anorexie d'une plaine d'en bas. Il faudrait bien ces trois semaines de joyeux travail pour le regonfler un peu. Et, puisque nous étions aux Eaux-Bonnes, ce séjour ne pouvait être que simple et clair, sûrement je me bonifie­ rais en coulant des jours limpides et vifs... Mais au rêveur un destin passablement contraire allait s'imposer.

Cette journée inaugurale se passa dans la petite euphorie fébrile de l’installation, des bagages défaits, des déjeuners et dîners, du moins avec les adolescents, car dans une apparente libéralité on ne leur attribuait pas d’animateur fixe. Les comportements bon enfant promettaient des jours heureux, animaient des groupes prolixes et joyeux sur les bancs de la maigre esplanade au-dessus du chaos fermé de brouillards. Quelques moments d’apparente clarté me permirent de descendre avec une poignée d’adolescents dans un pré qui trouait les bois autour d’un instant de torrent calme. Quelques demi-siestes où refaire le monde, jeux d’indiens pour les plus gamins, barrages et baignades allaient pouvoir fleurir…

Autour de la barbe discrète, et jusque-là  silencieuse, voire fuyante, du Directeur, la réunion vespérale du programme d'animation s'ouvrit :

Ce furent d'abord, adressées à lui-même plus qu'aux cinq ou six animateurs falots que nous étions, de malhabiles et banales phrases de bienvenue ou résonnaient plus souvent qu'à leur tour l'adjectif « pédagogique » et les expressions, apparemment anodines dans un tel  contexte : « collectivité », «vie communautaire »... Je me foutais royalement de ces oiseux préambules et n'écoutais que d'une oreille, attendant  le plat  de résistance,  le  programme  des  réjouissances, les projets de randonnées1 de refuges et de camping qui nous éloigneraient de ce lieu misérable et nous conduiraient  vers les vérités de la montagne.

Je n'avais plus qu'un quart d'oreille pour ses balbutiements - visiblement l'aisance oratoire n'était pas son fort - quand il parut, haussant le ton, vouloir galvaniser ses troupes :

- Comme vous le savez, c'est inspirés par le Front de Recherches Pédagogiques des Jeunesses Communistes Révolutionnaires que nous ouvrons la session d'août de ce camp.

Il respira, satisfait, tournant  sa langue dans sa  bouche comme dans un moulin à sirop, pendant qu'en un instant je me remémorai que cette colonie de vacances émanait du plus banal ministère qui soit, celui des Affaires Sociales, même sous un gouvernement assez paisiblement  de droite alors...

Il reprit, plus incisif :

- Donc, ce sera à vous d'instaurer avec moi, ici en Pyrénées, un Etat libre. Dans lequel aucun adolescent, aucun apprenant au collectivisme, ne sera soumis à un chef, dans lequel aucune activité ne sera obligatoire et s'inscrira seulement dans un forum journalier et  libertaire. Ici, sur une enclave pyrénéenne, un mode de vie communiste est enfin installé pour le bonheur de tous et en dissidence avec l'infâme gouvernement bourgeois français...

J'en restai bouche bée ...

Il  poursuivit en présentant ses acolytes, assis en ordre à sa droite et à sa gauche, son « amie », pâle, les cheveux, nez, menton très courts, le regard effacé, qui faisait  fonction  d'intendante  et  d'infirmière,  visiblement plus soumise qu’une brebis - à moins que  mégère maniaque dans le privé -, ensuite D, lui-même Directeur. Puis B, casque de  cheveux  frisés,  gros  doigts,  traits  de passionaria  assagie, et  deux ou trois figures si anonymes et  que  j'oserais a peine nommer, de C à E, F, et peut-être G. Il ne  restait au groupe que deux inconnus : mon voisin et moi. A nous somma de dire qui nous étions, bien que le contrat d'engagement dont il avait eu le double eût du suffisamment le renseigner, et ce  que  nous pensions, pédagogiquement et politiquement. En une  bête provocation post-adolescente, riant, je lançai :

- Oh, moi, tout ça m'indiffère un peu. Ce sont les montagnes et le développement des adolescents qui m’intéressent. Pour le reste, je suis un libéral tempéré.

D. s'était étranglé d'un cri de rage rentré... Il se reprit et poussa son attaque :

- Mais c'est incroyable ! D'où sort-il celui-là ?  Du  musée  de l'Histoire ? Tu es donc un valet du capitalisme ? Un suppôt de la tyrannie droitière ? Un capo scout des places boursières ? Un aristo décadent ? Un étrangleur du peuple des travailleurs ? Réponds !

- Je n'aurais pas cru possible la violence de tels clichés, de cette lèvre inférieure gonflée, tordue par la bave du mépris...

- Non, rien de tout ça, tentai-je de me maladroitement défendre. Je ne tiens qu'à ma liberté d'entreprendre et de penser...

- Peuh, sembla-t-il s’affaisser, déçu, fatigué. Là, dans un râle, il prétendit à l’adresse de ses comparses prudemment silencieux :

- Il ne peut pas savoir ce que c’est… Liberté !

            - C’est ma liberté que de penser autrement que vous, rétorquai-je, légèrement excédé.

Je crus avoir couru tout droit à l'orage, à la rupture... D. ne fit que rentrer la tête dans les épaules et affecter un air  de méditation supérieure :

- De l'autre côté les libéraux aussi défendent la vieille momie de  Franco. On dit qu'elle est  gravement malade. Qu'elle va bientôt crever. Que la pourriture de sa vie ne lui vient plus que par des tuyaux... L'Espagne fasciste est prête à s'écrouler, mûre enfin pour la revanche populaire. Qu'il passe l'arme à gauche et c'est la révolution. Qui balaiera du même coup son fils incestueux, ce roi pantin de Juan Carlos...

- Et pourquoi  pas  Juan  Carlos ?  C'est  peut-être  ce  qui  pourrait  arriver de mieux à l'Espagne. 11 y a bien des monarchies constitutionnelles, comme en Suède.

Là, je le  provoquai. C'était sûrement une erreur. Mais il s'était tassé sur lui-même :

- Peuh... La monarchie. Une image fossile de l'oppression, une figurine de plomb à abattre.  Hélas,  il  y  encore des gens et  des peuples pour ne pas connaître la  vérité de l'Histoire. Que peut­on faire pour eux ? Sinon malgré eux ? En attendant, qu'on le veuille au non, entre France et  Espagne, entre Giscard et  Franco, c'est ici une enclave, un Etat libre en Pyrénées !

- Comme l'Andorre...

Que n'avais-je pas dit là ! Je lui avais redonne du poil de la bête. Il éclata en vitupérations baveuses sur sa barbe :

-Les Andorrains ! Des marchands. Des outres à figues sèches. Des fils de  contrebandiers entre  deux  frontières qui  détaxent et détroussent en vendant du Pernod et des cigares à bas prix pour dévaloriser ceux du peuple cubain et sans souci pour la santé publique ! Des égoïstes sans la moindre culture politique qui bétonnent  leur vallée pour mieux y ratisser les poches des touristes sans conscience internationale. Un furoncle de marchands à la  jointure de deux impérialismes !

Il s'arrêta d'un coup, hébété, comme vide. Il parcourut d'un regard morne ses  troupes mutiques, ses acolytes pétrifiés qui semblaient ne rien regarder, évitant de faire paraitre la moindre expression, sinon la soumission. Il se tourna alors vers mon voisin, un dénommé H... du moins, moi, Paul Duchêne, je n'avais pas retenu son patronyme - et lui demanda de prendre la parole :

- Oh, répondit-il avec hésitation, je suis un peu dérouté. Je ne m'attendais pas à ça... Je ne suis pas un communiste... Je ne fais pas de politique... Je ne sais pas trop ce que vous voulez... Je suis là pour apprendre la vie en communauté aux adolescents et  favoriser leurs activités. Je vais voir. Laissez-moi le temps...

- Bien.  Nous  verrons,  sembla  se  satisfaire  D.  Quant  à  toi,  m'asséna--il dans son dernier sursaut d'énergie de la soirée, ce n'est que par égard pour ton camarade que je te laisse la possibilité de rentrer dans le rang. Dès demain matin, si tu veux, tu peux faire tes bagages, ça vaudrait mieux pour toi et  pour la communauté !

Et sans transition, ils passèrent a des conciliabules sur l'organisation matérielle du camp, les transports et l'intendance, à des propositions d'ateliers qui paraissaient réglées et connues depuis toujours, bien que farcies avec des « si on », comme s'il s'agissait d'inédites et géniales trouvailles aux vertus pédagogiques initiatiques. De tout cela, je n'entendais guère. C'étaient des échanges à voix basse et qui ne m'étaient visiblement pas adressés. L'on ne parla pas un instant de montagnes. Où sont les montagnes, me criais-je en moi­-même, pour  me  sauver  avec  le  vert  de leurs  herbages  et  l'acuité de leurs roches, où sont la paix menaçante des névés et la boursouflure des orages que les crêtes font résonner ?

La  réunion  fut  close sans cérémonie. Le  traditionnel  goûter  du soir entre adultes n’avait  vu  passer que quelques croutes de pain et de fromage, méprisées à la fin des repas.

J'allai me coucher dans les affres de l'indécision. Partir ? Sans montagnes et sans argent, que ferais-je? Je craignais plus que tout de me voir revenir comme un chien battu chez mes parents, en août, dans une lointaine ville de plaine et de replaine. Rester ? Ma conscience politique comme il disait, n'était guère aiguisée, mais je me voyais mal jouer leur  jeu de militants obsessionnels, tristes et revanchards, leur fiction dangereuse. Car je sentais bien que D. avait, sinon le  pouvoir  de virer manu militari, au moins celui de m'emmerder jusqu'à la lie.

 

Pic de Cézy, Vallée d'Ossau, Pyrénées-Atlantiques.

Photo : T. Guinhut.

Sur la carte, au-dessus du torrent du Valentin au nom charmant, la « Cola »  était  située  au lieu-dit  « d'Asperta »,  bastion  en  devers  de  la  route et en travers de la gorge, nom que j'étais prêt à changer en Desperta, en Désespoir... Je m'endormis je ne sais comment. Me réveillai à la lueur du brouillard qui obscurcissait la fenêtre et le plafond si peu montagneux. À ma surprise, dès le café-tartines, fut négligemment acceptée ma proposition d'emmener un groupe d'adolescents enthousiastes édifier un barrage, un fort et un jardin zen plus bas dans le torrent, ce qui nous prit toute la journée, seulement coupée par un repas fruste et bourratif. Enfin la  veillée chansonnettes, passa comme une fleur, au  bon plaisir des adolescents et du mien, sans intervention aucune de D.

Il n'y eut  pas de réunion du soir. Ce que j'avais craint m'accordait un sursis. Etait-ce, pour le Directeur D., la  patience d'avant l'attaque ? Ou étais-je quantité si négligeable pour me laisser dans le jus de pluie menaçante et ne pas plus s'en préoccuper ? Je me disais lâchement qu'un orage évité était toujours ça de gagné et  qu'en faisant le mort, le temps allait  jouer en ma faveur. Mais surtout, curieusement, je n'y pensais pas plus que ça, dans une capacité de distance, d'insouciance qui m'étonne encore aujourd'hui. J'aimais mieux rire et  bavarder avec les adolescents. Projeter avec eux des balades sur les cartes que je leur apprenais à lire.

Le lendemain donc, après que j'eus commencé avec les adolescents la construction d'une cabane dans un hêtre écroulé au-dessus de notre torrent avec barrage et jardin zen, j'attendais avec une poignée d'entre eux le repas de midi, sur l'esplanade,  jouant avec une craie et  cailloux à déplacer pour former le premier une ligne dans un carre aux huit triangles... D. me jaillit dessus :

- Qu'est-ce que tu fais ? Ce jeu débile. Quel est  ton objectif ?

- Je ne comprenais rien. Je balbutiai. Alors que les gamins, discrètement choqués, s'écartaient.

- Tout animateur digne de ce nom doit soumettre toute action à un objectif. Es-tu si ignare que tu ne connais pas la pédagogie par objectifs ? La socialisation et l'apprentissage d'une technique collective !

Et, derechef, il éloigna sa barbe frêle et sa silhouette hésitante...

Encore un mauvais coup pour moi, me dis-je. Qu'est-ce que c'était que ces billevesées ? Alors que la passionaria languide aux cheveux noirs crépus, au nez camus, continuait placidement son atelier macramé, ses tortillages de ficelles et cordages pour exécuter de splendides créatures artisanales, dignes des plus  tristes salles des fêtes soviétiques, suspensoirs à pots de fleurs, panier ventral  pendouillant  et  autre hamacs et dessus de table, chefs-d'œuvre de l'ingéniosité humaine comme  j' en  avais vu dans une exposition de l'association France-URSS, clichés extenués d'art populaire  pour  propagande.  Elle  devait  surement  habiller  la chose  de  concepts prétentieux tels que « découverte de l'artisanat populaire traditionnel » ou « initiation à la création manuelle »... Comme ceux qui derrière moi passaient leurs journées aux sports, ping-pong, volley et foot dans le seul pré plat, ces « éducations a la motricité et à l'esprit d'équipe », que je prenais plutôt pour enrégimentement, agitation fonctionnelle, empêchage de pensée singulière…

Aussitôt le dessert avalé, un ciel plus clair se levant soudain, j'embauchai un animateur pâle et timide autant que sa syntaxe, une tête aussi blanche qu'un poireau grêle, c'est tout ce que j'ai pu retenir de lui, puis une douzaine d'adolescents, pour une balade d'après-midi. Par la route, par des sentes qui en coupent les lacets, nous montâmes à Gourette, laide station de ciment, goudron et  téleskis, pour accéder au sentier du lac d'Anglas. Lac que nous n'aurions pas le temps d'atteindre... Le petit bois de Saxe dépasse, le torrent franchi, nous étions lancés en pleine montagne, vallée torturée par les géologies du calcaire, mais point par l'homme encore. Même si nous eûmes le temps de  nous étonner devant l'effilement de l'arête de Pène Sarriere, un défi de la roche au ciel un instant bleu, à l'équilibre, je sentais trop que j'étais au bout d'une laisse, celle du temps imparti par la rancune de la caserne ou l'on aimait tant les mots d'ordre et les injonctions, et où, je m'en rendais compte peu à peu, l'on ne faisait rien en fait.

Il  n'y eut pas plus  de  réunion  ce  soir-là. Les  bruits  de  randonnées à programmer restaient remis à cause d'une  incertaine  météo. Ou  à cause de  la  flemme, de  la  léthargie  grise des  esprits,  du  ressentiment  assagi...

Je restais deux ou trois jours à trainasser dans l'oubli de la hiérarchie absente, sous le ciel couvert ou pluvieux, à jouer à notre cabane de torrent ou à suivre les adolescents aux bistrots et boutiques des Eaux-Bonnes, pendant que le Directeur D emmenait  tour  à tour des groupes « en  ville »,  en  camionnette, à Laruns, pour les  faire participer au projet  d'intendance,  excursions auxquelles je n'étais pas convié, et dont je ne souhaitais pas être.

Il fallait bien occuper pourtant des jours franchement pluvieux. Je ne pouvais les faire jouer à l'Indien sous le wighwam de fougères détrempées. II fallait bien  s'abriter  de l'averse  dégoulinante  dans l'abri  de la caserne de tôle et de ciment. Usant d'une de mes passions d'alors, je lançai dans la cantine un atelier d'initiation à l'art abstrait. Qui marcha assez bien. Entrainant à barbouiller de l’abstraction  lyrique et de  l'expressionnisme abstrait une douzaine de gamins. Les œuvrettes nous parurent assez variées, colorées et réussies pour qu'on en scotche les feuilles sur le mur qu'ainsi chamarré j’appelai pompeusement « Galerie d'Art » sur un panonceau de carton. Les adolescents virent cette  appellation  comme  le  couronnement  de  leur  fierté  et  attendaient de pied ferme l'arrivée des autres.

Quand D. entra, de retour de son escapade qui, prétendument, était destinée à chercher des lieux de camping, en fureur, et m'apostropha, quoique sans me regarder dans les yeux :

- Quoi ! "Galerie d'Art"? Tu veux faire le lit du système capitaliste, de l'art pour l’élite financière, de l'appropriation privée de l'art par des privilégiés au lieu de le rendre à tous ? Offrir aux mains rapaces de l'argent et de la spéculation des motifs décoratifs et  vides de  sens ?  Non ! C'est à l'Etat communiste et collectiviste de permettre à l'art prolétarien d'être produit par tous et utile à tous...

Il sortit aussi rapidement qu'il avait surgi, comme s'il ne voulait pas se laisser le temps d'entendre ma réponse. Peut-être me serais-je tu. Pour ne pas plus irriter son ire, étrange puisqu'elle ne se  portait plus vers moi que par intermittences, aussitôt retirée. Etait-ce  incontrôlé ? Pensait-il ainsi mieux me blesser ? Ou mieux m'épargner? Quant au sujet de discorde, un de  plus, je pensais à part  moi que l'on savait à quel art  officiel, à quel médiocre stéréotype la mainmise de l'Etat mène... Une fois de plus les ados s'étaient éclipses. Il n'en restait qu'un ou deux pour décrocher avec moi les œuvrettes que nous voulions protéger de la destruction, de la censure...

Ma mémoire, de cette semi-privation de montagne (elle était et je n'allais pas à elle), de cette saynète sociale obligée, n'a finalement guère retenu. Des  journées  vides  restent  vides.  Ma  chance,  peut-être, face à de tels obtus idéologues, heureusement dénués du pouvoir de nuire plus avant, était de les  presque instantanément effacer par une incroyable et gamine faculté d'oubli, de considérer la montagne, même depuis la prison des fenêtres au-delà de la médiocre esplanade, d'examiner ses  troncs, ses falaises, ses ciels bouchés et ses pluies. Sans compter ses innombrables, toujours changeants, ballets de vapeurs, averses, brumes et brouillards qui balayaient comme vanité le théâtre minable de notre colonie, même jeune, même communiste, même révolutionnaire. Finalement, D. et sa troupe, du moins l 'espérais-je, n'avaient pas assez de poigne pour châtier plus violemment mes dissidences et  risquer ainsi de transgresser les lois du ministère et de l'Etat qui les payait.

Déjà, une semaine était largement passée. Sans qu'il se soit rien passé. Il n'y avait eu ni expulsion du gris purgatoire de D. ni haute montagne. D. continuait de passer  parfois  près de moi sans paraître me voir. Pourquoi si  menaçant, si intransigeant,  n'usait-il plus de son maigre pouvoir de roquet ? Etait-ce au fond un craintif, ou, retors, guettait-il l'occasion de me prendre réellement en faute et me tomber dessus ? Cependant, tout animateur ayant droit à une journée de congé par semaine, la chose fut vite réglée : il suffisait de s'inscrire sur un tableau après une informelle concertation avec ses pairs. La perspective de marcher enfin seul le lendemain dans et sur la montagne me faisait vibrer comme une comète... Jusque-là, promener sa viande molle autour du casernement des animateurs et ados, qui avaient déjà des habitudes de grand-père,refaisant les mêmes maigres trajets sans couper le cordon du camp, ne m'avait laissé qu'un goût de gris dans la bouche, sans le secret affolement du désir.

J'espérais une radieuse aurore pour ce jour de liberté. Hélas, la pluie avait pris en otage la montagne. Elle tenait aux branches comme par des menottes et  ses  lourds  nuages encapuchonnaient les falaises comme  des bures d'ascètes castrés.

Je n'allais pas m'avouer vaincu. J'engloutis le petit déjeuner en chaussures de montagne avant de voir l'œil étrange de D. considérer mon départ sous une pluie battante, sonore, tenace, qui me dégoulinait déjà du nez au menton et du menton au cou. J'avais vu de pires départs qui s'étaient ouverts sur l'éclaircie, du moins sur le silence des écharpes de brumes entrouvertes. Ou sur une magique neige estivale.

Par Gourette, plus laide encore sous le déluge qu'elle salissait, je montais, par  prairies et  sous-bois, faisant l'inventaire  des flaques,  rigoles,  boues et  rochers  glissants,  mousses  aqueuses  et  feuilles spongieuses, écoutant la galopade ininterrompue des gouttes sur ma capuche, faisant gicler terre et eau dans la soupe du sentier. En deux heures,  j'arrivai à la cabane de Bouy dont l'alpage  courbe  aurait dû largement dominer  la  vallée du Valentin et  la microbienne  colonie tout en se laissant survoler  par les arêtes calcaires du Ger et les aiguilles des Quintettes au nom si musical, fabuleux. J'avais cru pouvoir entendre en la montagne un aérien et  joyeux quintette de Haydn. Alors que je ne pouvais percevoir que le  néant des  gris, la collante et monocorde sonorité de la pluie universelle. Trois heures durant, a demi-abrite  contre la cabane fermée,  je restais à scruter l'attente d'un miracle qui ne vint pas. Je connaissais jusqu'à l'intime la mâche de la pluie, le fumet de la forêt, le crépitement des gouttes dans la pelouse. Touchant le grain particulier d'une roche mouillée, il  n'y avait plus de mes sens que la  vue qui restait frustrée. Même si l’expérience de transporter en marchant et autour de soi comme une grotte de brume ou n'apparaissaient que les premiers troncs, les seuls objets proches, semblait fort limitée, cette aventure me prenait toujours d'une sorte de joie de sanglier au tr avers de la gorge. Je préférais le goût rauque de cette goulée de montagne sur mes tartines à la cantine de la caserne.

Dans l’abri précaire de l’encoignure de la cabane d’altitude, je prêtai soudain attention à la froideur croissante de la pluie, à son évanescence lourde, à ses virevoltants duvets : il neigeait ! C’était ténu, le sol blanchissait à peine, par plaques. Il aurait fallu pouvoir bivouaquer là, trouver au matin la vue dégagée sur un cirque fluorescent de montagnes enneigées…

Je dus redescendre,  rejoignant Les Eaux Bonnes par un sentier forestier adjacent, forant le nuage comme un geai. Dans la brumeuse et mobile cellule heureusement individuelle qui m'avait été allouée pour la route,je sentais l'animal, le cuir de chamois rebelle, le  jus d'écorce et de bouillasse, le sperme en puissance, l’intellect d'homme libre...                                                                                

(...)

Thierry Guinhut

Une vie d'écriture et de photographie

 

Haute vallée d'Ossau, Pyrénées-Atlantiques.

Photo : T. Guinhut.

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26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 18:14

 

Puerto de Manquillo, Sierra de la Demanda, Burgos.

Photo : T.Guinhut.

 

 

 

 

 

Le Passage des sierras.

 

III

 

Vihuet, une disparition.

 

(…)

      Pourtant, si j’avais eu la veille une intensité du dénivelé et de la distance, la pierre cristalline et fractale de la haute montagne, dans ses démultiplications minérale, végétale, aérienne de la beauté, je cherchais au matin sur la route une autre intensité. L’homme est-il tant ingrat, me dis-je, avec tout ce que j’ai croqué, mâché, à peine digéré sous la dent de beauté, que je demande encore plus et autre ! Mon corps, lui, marionnette d’os, de chairs et de tendons endoloris, réclamait une journée plus calme. J’allais flâner de village en hameau, souvent à flanc, sans montée intempestive. Et contempler dans la lumière catalane des églises aux pierres frustes et précises comme une orfèvrerie : les deux de Tahull, où, en vue des six étages du clocher de Sant Clement, une terrasse de café diffusait un merveilleux raga indien animé d’une voix féminine. Là, dans mon carnet, faute de coucher dans mes bras une belle danseuse de pierre venue des temples de Kajuraho, je couchais sur le papier le premier jet de cet épisode que le chemin de Salardu m’avait permis de concevoir. Puis j’enchaînais routes, pistes et sentiers, souvent plats, et en pentes légères, pour croiser parmi la pléthore de verts de la vallée de Noguera de Torr. Glissade contemplative aux perspectives sud éclatantes, pendant lesquelles mes yeux perdaient toute mesure, avaient du mal à s’imprégner assez de la folle marquèterie des points de vue…

      Poursuivant le versant, remontant une épaule charnue de roches et de prés, j’avais labouré un parcours plus long qu’imaginé. Quand, plus bas, à Sarroquetta, où l’on aurait pu m’ouvrir une grange pour la nuit, on m’apprit que Vihuet, à moins d’une heure de là, était totalement abandonné, ouvert à tous vents et baladins de montagne. Je pouvais alors stimuler ma fatigue pour atteindre un lieu fantôme…

     Devant Vihuet, le « Tchagalda » (ce que faute d’autre mot j’éructai quand me frappait le sublime) me frissonna de la nuque aux orteils. Sous une falaise grise, en forme de pointe de flèche, une quinzaines de maisons blanchâtres, parfois écroulées, et le clocher rural d’une fruste église disposaient encore leurs rectangles maladroits. Au-dessous, des pentes ensauvagées de végétation brillaient d’un sourd éclat vert de gris autours de carrés de prés émeraude. Au-dessus, un ciel au bulldozer, encombré de rapides nuages de catastrophe, gris comme le front d’un rhinocéros paranoïaque. Le raide sentier d’accès était barré d’herbes folles, de ronces qui me sciaient le pantalon, de caillasses qui roulaient sous mes pas malhabiles, courbaturés. La fatigue accumulée de dix jours de marche se faisait rudement sentir. Et je voyais bien cette nuit en village abandonné comme le final et le couronnement de l’aventure. Car demain, j’allais devoir rentrer en France, en ville et en île pour d’autres peaux de vie.

      Montant, je trouvai d’anciennes terrasses dévorées de sureaux, de noisetiers, de buis, de murets écoulés et reconquises par les orties, les genets épineux, les figuiers, en un cataclysmique mélange et chaos de végétations de moyenne montagne et de versant méditerranéen.

       Je butai sur de premiers pans de murs arasés avant d’accéder à un replat. De là, le touchant presque, je pouvais considérer, sous sa monolithique falaise, l’organisation d’ensemble du village de Vihuet : deux rangées de façades irrégulières sur deux niveaux et orientées plein sud, les crépis clairs, l’ocre des pierres de coins, le bleu écaillé qui entourait parfois les ouvertures, les fenêtres souvent comme orbites vides auxquelles on avait ôté les yeux. Je trouvais encore des portes, des vitres, des volets à certaines bâtisses, qui paraissaient devoir s’ouvrir sur le corps, les vêtements et le visage d’un habitant…

Alano,  Huesca, Alto Aragon. Photo : T. Guinhut.

 

      Soudain, mollets et cuisses tétanisées par l’impatience de la montée, je me trouvai devant une seule vraie rue, d’herbe et de terre, quelques dizaines de mètres bardés de maisons plus vides que la coquille d’une huitre mangée par une génération précédente. D’ailleurs, sous sa roche grisâtre, presque surplombante, à l’unisson du ciel, le village rendait cette sonorité particulière aux coques vidées de l’intérieur, bateaux de pierres et de poutres, condamnés à ne plus embarquer aucun être humain pour le voyage de la vie. Des crépis s’écaillaient, avaient chu par plaques sur le sol. Des fenêtres s’étaient abattues. Je voyais au travers du squelette de certaines maisons sans voir la moindre trace de d’organe de chair ou de mobilier. Sinon des pierrailles, des bois éclatés et enchevêtrés.

      Mais la plupart des maisons paraissaient intactes, comme entretenues par la main négligente et ironique du fantôme de l’humanité. Je pénétrai dans l’une d’elle, poussant une porte récalcitrante. Le plancher était couvert de minces gravats. Une ruine de chaise somnolait dans la poussière que je réveillai devant l’âtre aux noirs débris. Sans prendre un moment de repos, j’explorais toutes les maisons. Une seule était fermée, paraissant receler la possibilité qu’un habitant, même saisonnier, la fasse frémir d’une vie sédentaire. Dans l’une, des placards ouvraient leurs ailes plumeteuses de toiles d’araignées, sur une demi-douzaine d’assiettes crasseuses, une cruche de faïence verdâtre et fendue. Dans l’autre, un escalier me parut assez confiant pour que je monte dans des chambres où des journaux mangés des souris jonchaient les courbes des planchers sans laisser lire le moindre fragment daté.

      Un court sentier de roches et de verdure montait à l’église miniature, à son clocher bancal, à son plâtre sur le pavé, à son autel où la nappe s’était lassé de rêver de lavandières, à son placard sacré, porte pendante, déserté des objets du dieu, à ses bancs où s’assoir encore, mais pour quelle cérémonie sinon l’envol des chauve-souris, à son bénitier sec…

      Il me restait quelques demeures à fouiller, autant pour choisir le plus potable des gites nocturnes possibles, que par passion d’archéologue de pacotille penché sur les témoignages d’un passé qui avait à peine l’honneur d’un demi-siècle. Car c’était après la seconde guerre qu’un exode massif avait dépeuplé nombre de villages parmi la Catalogne montagneuse et le Haut Aragon. L’une, apparemment costaude, s’ouvrait sur les ruines de l’étage et du toit effondrés dans lesquelles les ronces poussaient déjà. L’autre m’ouvrit sa porte couinante grâce à la rouille d’un loquet. La pièce du bas, intacte, avait une large cheminée qui lui tenait lieu de mur nord. Une table sans pied était debout contre un mur de côté. La poussière avait acquis ici une odeur presque fraîche, d’une paisible acidité. Dans la niche d’une fenêtre et au bord de sa vitre marronne, il restait un vase de verre dont la paroi et le fond disaient qu’une fleur à grande tige était morte là, laissant une infime et longue croûte verdâtre s’écailler dans un temps dont les battements s’étaient ralentis jusqu’à frôler l’absolu de l’éternité. Pourtant, parfois, lorsque s’écroulait brusquement quelque toit sous l’insidieuse action de l’entropie, le temps avait une éruption qui reléguait un monde dans le néant du passé.

      L’escalier avait une rampe tremblante. Et c’est un sacré coup de « Tchagalda » que je me pris devant la grande chambre : des boiseries en forme d’arcades, peintes de bleu et de blanc, abritaient une paire de lit du même matériau, leurs extrémités surmontées de boules patinées. Deux matelas jaunâtres reposaient là, dans le silence. Rien d’autre. Hors une petite fenêtre que je pus ouvrir sur les quelques toitures houleuses, sur la vallée verdâtre. Compressée sous un fort plafond nuageux, la lumière de fin de soirée eut un dernier feu étrange pour mieux éclairer mon gite tout trouvé. Probablement ce mobilier complet devait-il son abandon à son imposante dimension et au fait d’avoir été conçu pour cette seule pièce. Peut-être un ancien, retiré près de la chaleur humaine d’un village voisin et vivant, un berger, un baladin de hasard, venait-il quelquefois dormir sur un de ces lits, sur leurs toiles tachées…

      Je dus allumer ma lampe, une bougie tirée du sac-à-dos. Précautionneux, je dépliais mon duvet et son sac protecteur sur le lit de droite. Un baladin comme moi, danseur de marche en montagnes, bouffon ambulant, philosophe de guingois, poète de prose malhabile, ne pouvait songer à négliger l’occasion de dormir dans le meilleur lit du village, du moins dans l’un des deux, étant donné mon état de solitude. Ce dont je ne m’étais pas plaint depuis dix jours. Au contraire. Mais là je regrettais qu’un compère, ou mieux une allante et charmante compagne, ne profite de l’aventure et de ma joie. Dans la nudité nocturne, fenêtre ouverte, où les hulottes criaient, je me sentais le roi du village, malgré la sournoise oppression du vide, la déliquescence régnante.

(…)

Thierry Guinhut

Extrait de « Vihuet, une disparition »,

Le Passage des sierras et autres récits pyrénéens et espagnols

Une vie d'écriture et de photographie

Guaso y sierra de Galardon, Huesca, Alto Aragon.

Photo : T.Guinhut.

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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 10:08

 

Cañon de Balces y Monte Perdido, Sierra de Guara, Alto Aragon.

Photo T. Guinhut.

 

 

 

 

Le Passage des sierras

 

et autres récits pyrénéens et espagnols.

 

Prologue.

I Un état libre en Pyrénées.

II Vihuet, une disparition.

III Le Passage des sierras.

IV Une mort en Cotiella.

 

 

III

 

Le Passage des sierras.

 

 

      Coupant le cordon ombilical du pays maternel, je m’élançai dans le névé glacé de la pente espagnole. Vers quelles aventures de la vision, de la pensée ? Vers des plateaux gonflés de bubons, ravagés de lits d’érosion, vers des falaises cannelées, des gorges rainurées, des scintillements de lointains sud. Peu de marcheurs avaient choisi ce côté. Parmi des pentes rocheuses, des alpages désertiques, je trouvais des vagues et des flèches de calcaire étranges, d’une beauté lunaire, où je n’osai poser la main tellement elles étaient acérées. Des ruisseaux naissaient et s’interrompaient. Des chardons faméliques se desséchaient parmi une herbe d’anémie. En début d’après-midi, je débouchai à l’aplomb du canyon d’Ordesa. Au bord duquel un troupeau de brebis et son berger paraissaient un semis de pollen blanc sur l’herbage. Je ne m’arrêtais qu’un instant au refuge de Goritz, pour boire une boite sucrée et demander renseignement quant à une certaine cabane que j’avais surprise sur ma carte. Bientôt je vis s’élargir la courbe du canyon qu’alimente la cascade de la Colla de caballo. Et, méprisant le sentier boulevard du fond du cirque, je glissai sur le côté pour m’aventurer entre deux étages de falaises, sur la Faja de Pelay.

      Très vite, d’animée de promeneurs, la Faja se fit austère et théâtrale, étonnante cage de résonnance entre les colosses des parois et les profondeurs des sapinières. Sur ce balcon piqueté de points noirs, parmi le fil d’un sentier perché entre deux immenses tabliers rocheux, troué d’aplombs vertigineux, bruns et verts, je me faisais peu à peu une image de femme qui, à ma rencontre courait la montagne.

      Je la voyais grande, un short chamois au-dessus de ses longues jambes, une poitrine aussi forte qu’émouvante sous la chemise scout. Et surtout, à l’aplomb magnétique du visage, cette lèvre supérieure bombée qui légendairement traversait mes songes et ma biographie… Je lui dessinais et gonflais de longs cheveux bruns, moussus et attaché sur la nuque. Sans compter un nez légèrement retroussé sur le frémissement des narines, une peau de suave pain d’épice, des yeux piquants et noirs, souvent inquiets, agités, cherchant, à la mesure de leur quête ardente, des objets passionnés, de grands projets sauvages et doux…

      Evidemment, je ne croisais rien de tel sur le sentier de la Faja, parmi les flammes blanches de ses falaises, les verts de ses gouffres et les bois torturés de ses pins. Aurais-je croisé la silhouette qu’avait peinte mon rêve que je n’aurais eu ni le temps ni l’adresse de la retenir. C’était bien le fruit d’une insondable et ridicule idéalisation romantique, à peine digne du plus conventionnel roman rose de cinéma. Car si peu crédible. Pas à mon aspiration, pas à mon désir, pourtant. De bonne foi, en une compensatoire séquence, je la voyais fouler les rocs de la Faja, et me rencontrer. A ses yeux, j’aurais pu offrir ce nid d’édelweiss dans le dévers caillouteux…

      Sous un dévalement d’eau claire, je pus remplir ma gourde. Et marcher encore une heure attentive avant de toucher les rondins dont ma cabane était faite. Ce n’était pour deux ou trois personnes accroupies qu’un fruste abri, largement ouvert sur une clairière de conifères et sorbiers des oiseleurs aux baies rouges penchés sur l’abîme du canyon. Ce serait bien suffisant pour coucher un solitaire qui dormirait avec le respiration des fossiles d’oursins et de mollusques pris dans les roches rousses et claires des cirques  et des gradins environnants jusqu’au Mont Perdu. Sur le gazon du songe d’une nuit d’été, j’attendis que les cuivres montent aux couleurs de la Fraucata, rugueuse et verticale falaise séparée de mon belvédère par la gorge cendreuse  et comme vue de parachute.

      La nuit venue, je me couchai sous l’écorce de mes rondins et contre ma naïve fiction. Dans un souffle qui happait, en même temps que le sommeil de tant d’enjambées, la jambe subtile et la lèvre supérieure bombée du fantôme de mes pensées, je la nommais Karina. Sous les deux mille étoiles violemment visibles, je croyais ingérer aux yeux de Karina une aspiration à d’autres mondes. Ces yeux agités de l’inquiétude de la passion, de l’appétit de la connaissance et d’une farouche liberté. Sûrement, avec elle, que je créais étrangement idéale, ma semblable, même à mes dépens, ma double, ma sœur sensuelle et solitaire, sensible et curieuse, cependant si différente, si irréductiblement elle-même pour justifier l’allant et la poursuite de ma passion autant intellectuelle qu’érotique, j’aurais pu marcher pendant des années, que dis-je des ères géologiques entières, parmi le renouvellement des sierras.

      Je ne me réveillai pas avec le corps satisfait de mes rêves près de moi. Mon lecteur -ou ma lectrice qui peut-être en Karina se reconnaîtrait- me fera justice en m’accordant d’être resté raisonnablement serein devant ce peu de porosité que nous connaissons entre le rêve et la réalité.

      Cependant, la réalité du matin n’avait rien d’indigne : canyon d’ombre, hauteurs poreuses d’avec la matière claire et bleue du ciel, isards soudain venu visiter mon campement, tourelles de calcaire ivoire et velours des sapinières insondables dans l’ombre encore. Face à ma contemplation, là-bas, la lumière du jour traversait pour les rendre presque transparentes les parois de la Brèche de Roland qui, hier, avaient consenti à me laisser passer sans tempête.

      Sur la Faja, une fois jeté le sac sur mon dos, les marcheurs commencèrent d’affluer, jusqu’au refuge, vitres brisées sur le sol, son mirador ouvert sur les pointes bleues et ocres du massif de la Tendenera. Mais une fois rejoint la gouttière pierreuse et ascendante du sentier des chasseurs, parmi les squelettes dansants des pins morts, les raides traces pierreuses, éprouvantes, les à-pics et éboulis mêlés, j’eus la sensation de retrouver cette fureur de découverte personnelle qui me guidait aux premières sierras. Irrésistiblement, Karina était mentalement et fantastiquement en ma compagnie lorsque je pris pied sur la crête de Diazas. D’où un autre panorama de vallées et de monts indigo m’attirait dans l’orbite tournoyante des sierras giflées de lumière.

      Ce fut une longue descente de larges lacets poussiéreux où pour la première fois je me frottais à ces genets épineux que l’on nomme ici « erizon » et dont le coussinet est gonflé des cruelles défenses de l’animal rétracté sur lui-même. Passé une chapelle dans une éclaircie des forêts, puis un pont rugissant, je pus observer à une terrasse de bar de Torla qu’un groupe de gamines espagnoles n’allait pas jusqu’à compter le visage de Karina. Je n’en avais pas moins d’application à observer les formes du village, ses ruelles, son clocher rustique contre l’arrière-plan massif des falaises d’Ordesa. Mais, me dis-je, je n’étais pas là pour faire du tourisme. Et enfiler des perles mollement pittoresques, avec une midinette fictionnelle au bas du cervelet ! La courbe de la route, qui n’échappais de la banalité que par ce que je collais d’hispanité aux verts des prés de la vallée, me fit glisser jusqu’au bourg de Broto où l’hôtel Pradas me fournit l’antithèse de l’abri de rondins : lambris vernis, tentures et courtepointe fleuries composaient une chambre où j’aurais tremblé de frôler le bleu des veines sous les seins de Karina.

      L’inconnu des cartes commençait là. Des traits reliaient des points nommés sur des ombres. Comme sur le délicat dessin veineux où j’aurais voulu lire le battement de mon destin, je devais me confier à une manifeste imprécision, à un flou filigrané de vagues et minces cours d’eau, peints de verts poussiéreux et ponctués de villages aux noms musicaux, mais ne me renseignant en rien sur leurs qualités, importance ou ravitaillement. Sans compter une présence humaine à mettre en doute.

 

Trujillo, Extremadura. Photo T. Guinhut.

 

 

      Vers le sud, puis vers le sud-est, je marchais toute la journée, d’abord sur la route. De son clocher, neuf et sans grâce, Sarvise témoignait que nombre de ses murs avaient été détruits lors de la guerre civile par l’avancée des troupes du Général Franco. Derrière moi, au-dessus d’un petit oratoire à Saint-Georges tuant le dragon -sûrement ce dernier avait-il été parmi les Républicains puisque ceux-ci avaient décimé des religieux et exhibé des cadavres de bonnes sœurs- la montagne d’Ordesa se couvrait de nuages écroulés et lumineux. J’avais échappé à des bandes temporelles ; soixante ans plus tôt, sous le feu franquiste et aujourd’hui sous le brouillard de là-haut, je n’avais pas été. En vertu de quel hasard ?

      Cependant, dans le couloir de la vallée, les sierras m’étaient cachées, hors à droite et à gauche, leurs contreforts boisés de chênes verts et de pins. Fâché de me traîner sur l’anonymat du goudron, je piquai au travers des graminées sauvages et passai le rio Ara par un gué instable et bouillonnant. Sur une piste de pollens, tour à tour claire et ombrée de feuillages mobiles, je retrouvais l’allant du marcheur, l’allant de qui conquiert le jour et les volets ouverts des paysages. Par des raccords de sentes discontinues et des embrouillaminis végétaux où je dus me frayer un passage en brassant des bras et des jambes, je me branchai sur une autre piste qui me conduisit -il n’y avait aucune difficulté d’orientation- à Fiscal dont le bar me fournit la conversation d’un ramasseur de champignons. Il détailla sous mon odorat ses cèpes et ses lactaires délicieux, sans qu’une omelette s’en suive…

      Etait-ce le peu d’effort de ce trajet, sa lumière de vallée spectacle qui me faisait cultiver encore plus l’évocation de Karina ? Je me laissais imaginer que, travaillant dans la publicité, elle allait fait faire à mes livres et à ma personne -excusez du peu- justement de la publicité, que nous poursuivions ensemble les chemins adjacents de l’amour et du succès, selon des modes intimes et théâtraux inédits… Doué d’une puérilité inavouable, je me laissais aller à de charmants et étonnants châteaux en Espagne. Pourquoi développons-nous ces fictions de midinettes en en connaissant la naïveté ? L’attrait de l’éros et de la beauté, des destinées clinquantes et hors-pair est-il donc si puissant qu’il passe ainsi les barrières du surmoi, des banales, médiocres et courantes vies, des conventions sociales et réalistes ? Je ne me conformais qu’à une autre convention, celle des clichés de magazines de stars de cinéma et romans roses de supermarché. Où les personnages brillent du miroir aux alouettes des valeurs vulgaires d’une société habile à projeter un rêve éveillé compensatoire par-delà ses déboires. En une narration qui renouvelait et répétait sans cesse ses moyens pour toujours parvenir au même but, je me nourrissais du désir de sucer ce symbole du succès, de l’élite et de l’amour comblé : la lèvre supérieure bombée de la haute et belle Karina en l’intime responsabilité de ma fiction. Désir qui prenait un tour métaphysique et incomblable, comme celui de saisir une galaxie spirale à mains nues, ou de fixer au firmament, avec le sperme qu’avec tendresse elle m’arracherait, au moins l’éternité d’une nouvelle constellation signifiante à laquelle je donnerais son nom.

      A ce point de mon délire, la vallée s’était considérablement élargie, me rendant visibles les contours bleutés de sierras. L’intérêt du marcheur allait pouvoir se tourner vers autre chose que d’inconsistantes bulles de savon mentales. Le village duquel je m’approchais sous la chaleur vibrante n’avait rien de vivant, ni même de l’émotion sensible des vieilles pierres polies et envahies par le temps naturel. Les maisons de Janovas étaient des cadavres, pans de murs ocres et noirs, dépecés de leur poutres, de la moindre apparence de mobilier et de menuiserie, conspués de graffitis et bombages : « Bandido Barbastro », « Pantano, no ! » et autres têtes de morts de goudron et drapeaux noirs, tandis que le « Viva la muerte » du Caudillo Franco avait visiblement recouvert une faucille et un marteau rouge de sang.

      Je compris en observant au bout de la rue vide le verrou d’arides sierras barrer la vallée en ne laissant se faufiler que les flots du rio. Comme un peu plus au sud, où plusieurs vallées des pré-Pyrénées avaient été noyées par de vastes barrages, l’on avait ici projeté depuis des décennies un monument d’hydroélectricité qui n’avait pas été construit, mais restait au programme. C’était un de ces maillons encore manquant de la politique des grands travaux franquistes pour lequel on n’avait pas hésité à dynamiter le village de Janovas après l’expropriation. Fallait-il désapprouver le légitime besoin d’énergie et de réserves d’irrigation du bassin de Saragosse ? Imaginer une alternative nucléaire ? Et déplorer que la vie d’une vallée disparaisse sous les eaux, laissant par exception apparaître la pointe ruiniforme d’un clocher…

      Je ne me voyais pas passer la nuit dans de tels ossements du passé rural. J’aurais au moins rêvé ici de bombardements, de guerre civile où communistes et fascistes purifiaient également par le feu, les balles, les geôles et les tortures. Il me restait encore suffisamment d’heures de jour pour m’éviter ce cauchemar et marcher libre sur le sol d’une démocratie qui avait su, sous l’égide discrète d’un roi, pacifier l’après-Franco. Je ne me voyais pas non plus, dans des ruines qui mimaient celles de la guerre civile, partout ailleurs rebâties, déposer la vivante impulsion d’une  Karina que sa liberté de mœurs aurait, sous le franquisme, condamnée.

      En cette région enclavée de Sobrarbe, la poche républicaine de 1938 se vit augmentée de groupuscules anarchistes incontrôlés qui saccagèrent des églises et donc une grande partie du patrimoine artistique local. Bielsa et Sarvise furent bombardées, les colonnes de fuyards vers les cols français mitraillées. Une répression sauvage suivit la victoire des troupes franquistes qui durent encore lutter une dizaine d’années contre d’idéalistes, têtus et parfois criminels maquisards tapis dans les sierras. Me trompais-je si je croyais voir des traces de mitrailles sur une pierre d’angle de Janovas détruite ?

    Quittant cette désolation qui m’avait semblé une image encore chaude des exactions franquistes, je découvris sur la rive d’un ravin une délicieuse fontaine où deux serpents étaient taillés dans la pierre. Devais-je y voir ces deux monstres ennemis : fascisme et communisme, qui, une fois changés en pierre historiques pour les conjurer, laissaient au voyageur la jouissance d’une eau libre…

       A l’entrée des gorges, je négligeai une passerelle de câbles et de planches qui conduisait à la route, puisqu’une sente sinuait et tressautait parmi les rochers du défilé. Au-delà, dans le bruit montant du rio, s’élevaient les ossatures calcaires de l’anticlinal de Boltana, comme les dents démesurées d’un peigne courbe au front de la sierra vaporisée par l’altitude et la chaleur. La gorge se fit plus étroite, torturée, à tel point que l’écho de mes pas sur la roche me parut renvoyé par les plis raides et également broussailleux de l’autre versant. Sous une famélique cascade, je me laissais rafraîchir avant de louvoyer encore dans la rocaille chaude. Sur une piste je débouchai enfin pour voir la vallée s’adoucir et descendre vers un pont routier. Ce qui me permit de claquer mes semelles endolories sur un dernier goudron avant d’atteindre le bourg de Boltana : j’avais fait aujourd’hui plus de trente kilomètres.

      La chambre de tourisme rural, où la maîtresse de maison restait laconique devant mes velléités de conversation, était d’une désarmante banalité. Des deux lits jumeaux, je ne pouvais utiliser qu’un seul. Et je ne pouvais imaginer y recorporer la fade serveuse dont la liste de desserts était si longue et si rapide que j’y perdis mon espagnol. Quant au dessin de la pensée pure, il n’avait pas plus le pouvoir d’y matérialiser les odeurs intimes de dentelle, de peau mûre et de brune toison qui feraient de Karina les prémisses d’une femme réelle. On se demande d’ailleurs comment une intrépide marcheuse pouvait tirer de son sac à dos et d’une salle de bains sans chichis de telles fragrances, à moins d’un seul et noir soutien-gorge finement brodé… Je n’eus pas le temps de résoudre une si cardinale question, assommé par la fatigue de la journée.

      Sous la ruine d’un château médiéval où les sorcières passaient pour se réunir les samedis soirs, je quittai Boltana, où aucune visite vénéneuse et femelle n’était venue troubler ma nuit. Et, renouant avec le pont de la veille au soir, je me lançai à l’assaut des sierras, à l’aide du ruban ascendant d’une route méchamment déserte. Passeur de sierras solitaire, j’avais toujours avec moi mon interlocutrice mentale. Et j’en avais bien besoin, au vu de la longueur et de la roideur des courbes et des lacets goudronnés sous le solide soleil du matin. Bien sûr, ma Karina ressemblait moins à une sorcière qu’à une poupée Barbie sur laquelle mon désir aurait soufflé pour lui donner la chair spéciale et personnelle de la vie. Vie que je ne voulais pas assimiler à un Prince charmant féminin, dont la fade joliesse et la contradiction m’écœure. Je la voulais, dû-t-il m’en coûter, libre, capable d’opposition, passablement féministe, cultivée et critique, peut-être sauvagement indépendante.

Thierry Guinhut

Extrait de Le Passage des sierras et autres récits pyrénéens et espagnols (A paraître)

Une vie d'écriture et de photographie

 

Caceres, Extremadura. Photo : T. Guinhut.

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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 16:25

 

Pierre Besson : Un Pâtre du Cantal, illustrations de Robida, Delagrave, 1936.

Photo : T. Guinhut.

 

 

 

 

 

 

Le Recours aux monts du Cantal

 

et autres récits en Massif Central.

 

Actes Sud, 1991.

 

 

 

 

Loin des mirages de l'exotisme ou de l'exploit, voici qu'un amateur de marches, de paysages, d'observation, de photographie (et peut-être de méditation) nous propose quatre échapées en solitaire, mais non sans rencontres insolites, voire philosophiques, dans la gloire et la modestie des sentiers du Massif Central.

 

I : Le recours aux monts du Cantal

II : Une comédie à Sylvanès, Aveyron

III : Lecture de Thomas Bernhard en Livradois-Forez

IV : Orages d'été en Margeride

 

 

I Le recours aux monts du Cantal.

Traversées.

Extrait, p 34-35.

Je voulais cependant, accédant à la crête sommitale, sur le Puy Brunet, par le biais et le haut de ces montagnes, devenir plus, devenir autre. Parvenir à cette montagne équivaudrait à une ascèse, me disais-je. Et, cette ascèse, je la voulais aussi pure que définitive, celle d’où je n’aurais plus que des pensées depuis le haut, comme un survol des humains… Elle serait claire et suave autant que mon sommeil de la nuit, passée dans la paille d’un buron à mi-chemin, avait été opaque et fruité. Elle serait l’altitude et le filé de l’esprit, la transparence à l’infinitude accordée à mes sens, la diaphanéité, la complétude fine et déliée du moi.

À la réflexion, je ne tardai pas à réaliser mon erreur. En quoi consistait cette « hauteur spirituelle » dont on parlait quant à la montagne ? N’y avait-il pas là une imposture, une mythologie ; n’était-ce pas puéril d’associer la hauteur physique des monts à celle de l’esprit ? Ce que je ressentais était une légèreté (hors la fatigue), une exaltation lyrique, une vibration de la béatitude, une euphorie due à la visibilité élargie sur le proche et le lointain (le mouvement calme et altier du paysage), tout cela dû peut-être à la pureté de l’air, à la raréfaction, pourtant à peine sensible à mille huit cents mètres, de l’oxygène… Mais de là à croire que je penserais plus et mieux, que je saisirais le fin du fin de quelque sagesse ou zen intérieur, il y avait loin. Suffisait-il de lieux neufs pour se changer ? Suffisait-il de monter pour s’élever ?
      Et qu’était donc cette altitude spirituelle, ce moi transmué et évacué, ce blanc de la perfection, sinon le vide cristallin jusqu’au silence et lumineux jusqu’à l’aveuglement ? Si cette « ascèse » allait me nettoyer des scories du monde, elle allait en même temps (illusoire combien) me laver jusqu’à l’os, me dissoudre jusqu’à la moelle, me souffler jusqu’aux atomes, me réduire à rien, ou au « pur esprit », ce qui est la même chose. Pur, unique (à la bien improbable condition d’y parvenir), au-dessus des impuretés et des divers du monde, essence parmi les existences, les substances et les matériaux, je ne serais plus rien qu’abstraction, cadavre sec, fétu d’air effacé au moindre souffle du vivant, rien et vide…
      Être un marcheur des montagnes me suffisait. Même dans la mauvaise grêle qui me fouettait sous le Plomb, brusquement, chue d’un court nuage noir. Même avec l’insipidité des quelques nourritures qui me restaient dans le sac. Même avec ce moment de platitude vulgaire du paysage sur le sommet du Plomb, mince monticule posé sur la crête et piétiné par un troupeau de touristes que le téléphérique avait déversé sur une bande convenue et élimée de la montagne (« leur vilain paillasson », me disais-je). J’étais à mille lieux des rocs proche de l’Arpon du Diable où tournaient et plongeaient les milans noirs et royaux. Je mis rapidement le large entre cet endroit (le « sommet » et ses abords) et moi. Sur le puy du Rocher, à peine moins haut, je me sentis à l’abri, reprenant le cours de ma traversée. 

 

 

 

 

 

Le recours à la montagne.

 

Extrait, p 41-45.

 

 

« Je ne suis rebelle envers l’homme ou l’Etat

que s’il est mon agresseur et celui de la montagne »

      C’était un de ces jours poignants, de demi-hiver encore, congères défaites sur la route, haillons, taches, véroles et traînées de neige sur le jaune de la montagne, avec les seuls sommets intacts en leur blanc, les bourgeons d’en bas couleur de bois mort...
      « J’aurais élevé un livre à ces lieux », me disais-je déjà, sans y trouver le sens salutaire et définitif que d’aucuns auraient pu y voir. Pétrarque escaladant le Ventoux avait pu se tourner vers « le terme de sa quête », c’est-à-dire « Dieu » et la « vraie certitude ». Pour moi, sur les monts du Cantal, il n’y avait plus rien des défroques de l’absolu et de la métaphysique. J’avais lavé la montagne des dieux, ôté à mes ascensions tout enjeu transcendant, nostalgie de l’origine, fiction de l’essence et de l’Un. Je gardais l’enjeu suffisant de vivre, de n’être rien ni avant ni après, de traverser. Cela seul m’était une joie, calme et assurée. Ma quête ne prenait pas sens dans un Graal qui l’aurait terminée, mais dans son mouvement même, dans sa dispersion. En ce sens, j’avais retourné les termes de l’initiation et l’avais rendue au divers du monde.
      J’en étais là de mes réflexions, assis sur une borne du hameau de Rudez, au-dessus de Mandailles, quand un homme m’aborda. Il me demanda d’où je venais, qui j’étais et où j’allais. Un instant, de telles questions, comme venues tout droit du tableau de Gauguin du même nom, me semblèrent une injonction métaphysique. Il n’en était rien. Je me repris et répondis :
      - D’Aurillac par le sentier des crêtes, Paul Dechêne, sur une botte de paille d’un buron pour y passer le nuit.
(J’aurais pu tout aussi bien répondre : « Du néant et d la matière, Paul Dechêne dans les monts du Cantal, vers ailleurs, puis le néant… »)
      Nous parlions de la pluie et du beau temps, des sentiers et des cols, l’air de rien, l’un observant l’autre. C’était un homme trapu, vêtu à la va-comme-je-te-pousse, bleu de travail et veste de chasse, visage massif, pupille infiniment mobile… Je n’étais quant à moi qu’un simple jeune homme à chaussures de montagne et sac à dos, et d’apparence fort banale probablement. La conversation roula sur les itinéraires possibles et déliés des sentiers balisés, sur l’hiver finissant, sur ses bêtes qui trépignaient dans l’étable. Il finit par m’inviter pour la nuit dans sa grange, derrière et au-dessus de Rudez, et à sa table, puisque l’heure du repas était venue.
      Devant l’âtre énorme qu’animaient deux souches incandescentes, il servit un repas rustique. Notre faim apaisée, la conversation, de presque distraite qu’elle était, changea brusquement de ton quand j’en vins à dire que j’écrivais.
      - Alors, regardez ! me dit-il vivement. L’homme (qu’on me permette ici de taire son nom) se dirigea vers une armoire et l’ouvrit. Il y avait quelques livres là : des Jünger dont Le Traité du rebelle ou Le Recours aux forêts, Walden ou la vie dans les bois, le Journal et La désobéissance civile de Thoreau, La Fin de la peinture de paysage de Jürgen Becker, les Scènes de la vie d’un faune d’Arno Schmidt, mais aussi Fenimore Cooper, Whitman, Melville, Stevenson, Hesse, Stifter et quelques autres. Sans compter d’abondants ouvrages de botanique, d’entomologie, de zoologie, de géologie et d’agriculture (y compris d’anciens almanachs à destination de l’éleveur et du jardinier). Et toutes sortes de monographies sur le Massif central. Il y avait aussi, dans une maie, un jeu complet des cartes au 1/25 000 du Massif central. Il avoua enfin qu’il avait la même bibliothèque en caisses de plomb dans des caches de la montagne.

Illustration de couverture : Miles Hyman.

      - Croyez-vous qu’une inquisition policière veuille aujourd’hui saisir une telle bibliothèque ? lui demandai-je.
      - Non, je vous l’accorde. Mais que sait-on de demain, du feu qui peut brûler ma maison, de la mort du paysage, de l’apocalypse humaine et nucléaire répandue sur la moitié ou l’entier du monde ?
      - Mais une telle apocalypse épargnerait vos livres sans épargner l’homme !
Il eut un sourire matois :
      - J’ai aussi des caches pour l’homme dans la montagne… Où quelques vivants s’enterreront plus profond que les morts pour survivre et vivre. Avec équipements et réserves pour plusieurs années… Je veux aussi pouvoir à tout instant me délivrer des trop doucereuses commodités de la société organisée.
      - Cette société a pourtant produit ces livres, ces nourritures et ces objets que vous accumulez pour pouvoir vous en affranchir…
      - La société doit servir l’homme, si solitaire soit-il, mais en aucun cas l’homme ne doit être le serf de la société.
      - Pouvez-vous concilier cela avec le fait que vous payez des impôts, ce dont je ne doute pas ? lui demandai-je.
      - Oui, je paie mes impôts. Et l’électricité, les assurances… Je pourrais tout aussi bien cesser à l’instant de payer, et recourir à la montagne.
      - Voulez-vous dire que vous êtes capable de mener dans la montagne, avec vos caches et vos réserves, une vie de paria, une vie de gibier parmi vos semblables attachés à votre perte ?
      - Je ne resterais pas terré dans une cache. Enraciné, certes, en plusieurs points de la montagne, mais mobile toujours, du moins jusqu’à ma mort, mort d’homme autant que de bête… Et pourquoi ce gibier ne serait-il pas aussi chasseur ? Il n’y a pas de gibier qui ne soit armé à sa manière. Et je peux compter sur ma montagne, si je ne peux compter sur les fluctuations et les convulsons des sociétés. Et loin de vivre ce retrait sur les hauteurs comme le citron qui se racornit et moisit sur le haut du buffet, je serais le vif milan noir au-dessus des planèzes…
      Il se tut un instant pendant lequel je pus me demander si j’étais avec un fou ou avec une façon insolite de sage. Il reprit pourtant, rêveusement d’abord, puis avec vindicte :
      - Même ici, dans le retrait des montagnes de Haute-Auvergne, les espaces de nature et de liberté se rétrécissent de plus en plus. Il faut un permis pour chasser, il faudra bientôt un permis pour la cueillette des champignons, sinon des myrtilles, des mûres ou des orties. Il faudra sans doute acquitter un droit de passage sur les sentiers d’en haut, comme on paie son ticket pour prendre le téléski et les pistes de fond. Il y a des itinéraires balisés, « conseillés », « difficiles », il y aura sous peu les « déconseillés », sinon les « interdits » parmi les forêts acides… Je veux pratiquer le hors itinéraire absolu, lors d’inhospitalières demi-saisons, lors de ces vagabondes traversées que vous pratiquez, bien qu’en dilettante…
      - Pourquoi « dilettante », lançai-je ?
      - Parce que vous vous baladez pour le plaisir et le bien du corps et de l’esprit, en esthète de la nature, petites fleurs, petits oiseaux, belles montagnes, en rêveur et songeur de métaphysique.
      Estomaqué, tombé de mon piédestal intérieur, je balbutiai.
      - Je…
      - Vous êtes jeune, dit-il. Avec ce quelque chose du mûrissement intérieur. Mais trop uniquement intérieur encore… Dites-moi où est la montagne là-dedans, sinon dans la joliesse du paysage et sa solitude ? Vous ne vivez la montagne qu’en spectateur sympathique et sympathisant, qu’en citadin venu s’ébaudir dans le tristement nommé « Parc naturel régional des volcans d’Auvergne ». Le sens que vous donnez à la montagne est bien trop frêle encore, trop allégorique…
       - Croyez-vous que le sens à donner à la montagne soit celui de la rébellion contre les hommes, d’une vie de rôdeur nocturne et poursuivi ?
      - Je ne suis rebelle envers l’homme ou l’Etat que s’il est mon agresseur et celui de la montagne. Et qui sait jusqu’où je devrais aller si la liberté du remembreur-pollueur-aménageur saccage ma liberté dans l’univers ?
       Il resta méditatif, les trait animés par les lueurs rauques du foyer ; puis se leva brusquement pour sortir dans la nuit. J’étais comme hébété, balloté par le remous de ses paroles, hésitant entre le rejet et l’adhésion, allant de la connivence à la répulsion.
      Il revint apaisé, comme loin de tout auditeur…
      - Allez, brisons là, me dit-il tout à coup. Il est largement temps d’aller se coucher. Faites ce que vous voudrez de ce que je vous ai dit. Vous prendrez là-haut la première chambre.

Thierry Guinhut

Le Recours aux monts du Cantal et autres récits en Massif Central, p 41-45

© Actes Sud, 1991

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Métamorphoses du colonialisme

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Couleurs, cochenille, rayures : Pastoureau

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Dandysme

Brummell, Barbey d'Aurevilly, Baudelaire

 

 

 

 

 

 

Danielewski

La Maison des feuilles, labyrinthe psychique

 

 

 

 

 

 

Dante

Traduire et vivre La Divine comédie

Enfer et Purgatoire de la traduction idéale

De la Vita nuova à la sagesse du Banquet

Manguel : la curiosité dantesque

 

 

 

 

 

 

Daoud

Meursault contre-enquête, Zabor

Le Peintre dévorant la femme

 

 

 

 

 

 

 

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Bestiaire de Derrida et Musicanimale

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Dick

Philip K. Dick : Nouvelles et science-fiction

Hitlérienne uchronie par Philip K. Dick

 

 

 

 

 

 

 

Dickinson

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Dostoïevski par le biographe Joseph Frank

 

 

 

 

 

 

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Umberto Eco, surhomme des bibliothèques

Construire l’ennemi et autres embryons

Numéro zéro, pamphlet des médias

Société liquide et questions morales

Baudolino ou les merveilles du Moyen Âge

Eco, Darnton : Du livre à Google Books

 

 

 

 

 

 

 

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Greenbomber, écoterroriste

Archéologie de l’écologie politique

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Naomi Klein : anticapitalisme et climat

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Révolutions vertes et libérales : Manier

Kervasdoué : Ils ont perdu la raison

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Ernest Callenbach : Ecotopia

 

 

 

 

 

 

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Monsieur Toussaint Louverture

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Allan Bloom : Déclin de la culture générale

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Destin des prisons et angélisme pénal

 

 

 

 

 

 

 

Fragoso

Le Tigre de la pédophilie

 

 

 

 

 

 

 

France

Identité française et immigration

Eloge, blâme : Histoire mondiale de la France

Identité, assimilation : Finkielkraut, Tribalat

Antilibéralisme : Darien, Macron, Gauchet

La France de Sloterdijk et Tardif-Perroux

 

 

 

 

 

 

France Littérature contemporaine

Blas de Roblès de Nemo à l'ethnologie

Briet : Fixer le ciel au mur

Haddad : Le Peintre d’éventail

Haddad : Nouvelles du jour et de la nuit

Jourde : Festins Secrets

Littell : Les Bienveillantes

Louis-Combet : Bethsabée, Rembrandt

Nadaud : Des montagnes et des dieux

Le roman des cinéastes. Ohl : Redrum

Eric Poindron : Bal de fantômes

Reinhardt : Le Système Victoria

Sollers : Vie divine et Guerre du goût

Villemain : Ils marchent le regard fier

 

 

 

 

 

 

Fuentes

La Volonté et la fortune

Crescendo du temps et amour faustien : Anniversaire, L'Instinct d'Inez

Diane chasseresse et Bonheur des familles

Le Siège de l’aigle politique

 

 

 

 

 

 

 

Fumaroli

De la République des lettres et de Peiresc

 

 

 

 

 

 

Gaddis

William Gaddis, un géant sibyllin

 

 

 

 

 

 

Gamboa

Maison politique, un roman baroque

 

 

 

 

 

 

Garouste

Don Quichotte, Vraiment peindre

 

 

 

 

 

 

 

Gass

Au bout du tunnel : Sonate cartésienne

 

 

 

 

 

 

 

Gavelis

Vilnius poker, conscience balte

 

 

 

 

 

 

Genèse

Adam et Eve, mythe et historicité

La Genèse illustrée par l'abstraction

 

 

 

 

 

 

 

Gilgamesh
L'épopée originelle et sa photographie


 

 

 

 

 

 

Gibson

Neuromancien, Identification des schémas

 

 

 

 

 

 

Girard

René Girard, Conversion de l'art, violence

 

 

 

 

 

 

 

Goethe

Chemins de Goethe avec Pietro Citati

Goethe et la France, Fondation Bodmer

Thomas Bernhard : Goethe se mheurt

Arno Schmidt : Goethe et un admirateur

 

 

 

 

 

 

 

Gothiques

Frankenstein et autres romans gothiques

 

 

 

 

 

 

Golovkina

Les Vaincus de la terreur communiste

 

 

 

 

 

 

 

Goytisolo

Un dissident espagnol

 

 

 

 

 

 

Gracian

L’homme de cour, Traités politiques

 

 

 

 

 

 

 

Gracq

Les Terres du couchant, conte philosophique

 

 

 

 

 

 

Grandes

Le franquisme du Cœur glacé

 

 

 

 

 

 

 

Greenblatt

Shakespeare : Will le magnifique

Le Pogge et Lucrèce au Quattrocento

Adam et Eve, mythe et historicité

 

 

 

 

 

 

 

Guerre et violence

John Keegan : Histoire de la guerre

Storia della guerra di John Keegan

Guerre et paix à la Fondation Martin Bodmer

Violence, biblique, romaine et Terreur

Violence et vices politiques

Battle royale, cruelle téléréalité

Honni soit qui Syrie pense

Emeutes et violences urbaines

Mortel fait divers et paravent idéologique

Violences policières et antipolicières

Stefan Brijs : Courrier des tranchées

 

 

 

 

 

 

Guinhut

Une vie d'écriture et de photographie

 

 

 

 

 

 

Guinhut Muses Academy

Muses Academy, roman : synopsis, Prologue

I L'ouverture des portes

II Récit de l'Architecte : Uranos ou l'Orgueil

Première soirée : dialogue et jury des Muses

V Récit de la danseuse Terpsichore

IX Récit du cinéaste : L’ecpyrose de l’Envie

XI Récit de la Musicienne : La Gourmandise

XIII Récit d'Erato : la peintresse assassine

XVII Polymnie ou la tyrannie politique

XIX Calliope jeuvidéaste : Civilisation et Barbarie

 

 

 

 

 

 

Guinhut

Philosophie politique

 

 

 

 

 

 

Guinhut

Faillite et universalité de la beauté, de l'Antiquité à notre contemporain, essai

 

 

 

 

 

 

 

Guinhut

Au Coeur des Pyrénées

 

 

 

 

 

 

 

Guinhut

Pyrénées entre Aneto et Canigou

 

 

 

 

 

 

 

Guinhut

Haut-Languedoc

 

 

 

 

 

 

 

Guinhut

Montagne Noire : Journal de marche

 

 

 

 

 

 

 

Guinhut Triptyques

Le carnet des Triptyques géographiques

 

 

 

 

 

 

Guinhut Le Recours aux Monts du Cantal

Traversées. Le recours à la montagne

 

 

 

 

 

 

 

Guinhut

Le Marais poitevin

 

 

 

 

 

 

 

Guinhut La République des rêves

La République des rêves, roman

I Une route des vins de Blaye au Médoc

II La Conscience de Bordeaux

II Le Faust de Bordeaux

III Bironpolis. Incipit

III Bironpolis. Les nuages de Titien 

IV Eros à Sauvages : Les belles inconnues

IV Eros : Mélissa et les sciences politiques

VII Le Testament de Job

VIII De natura rerum. Incipit

VIII De natura rerum. Euro Urba

VIII De natura rerum. Montée vers l’Empyrée

VIII De natura rerum excipit

 

 

 

 

 

 

 

Guinhut Les Métamorphoses de Vivant

I Synopsis, sommaire et prologue

II Arielle Hawks prêtresse des médias

III La Princesse de Monthluc-Parme

IV Francastel, frontnationaliste

V Greenbomber, écoterroriste

VI Lou-Hyde Motion, Jésus-Bouddha-Star

VII Démona Virago, cruella du-postféminisme

 

 

 

 

 

 

Guinhut Voyages en archipel

I De par Marie à Bologne descendu

IX De New-York à Pacifica

 

 

 

 

 

 

 

Guinhut Sonnets

À une jeune Aphrodite de marbre

Sonnets des paysages

Sonnets de l'Art poétique

Sonnets autobiographiques

Des peintres : Crivelli, Titien, Rothko, Tàpies, Twombly

Trois requiem : Selma, Mandelstam, Malala

 

 

 

 

 

 

Guinhut Trois vies dans la vie d'Heinz M

I Une année sabbatique

II Hölderlin à Tübingen

III Elégies à Liesel

 

 

 

 

 

 

 

Guinhut Le Passage des sierras

Un Etat libre en Pyrénées

Le Passage du Haut-Aragon

Vihuet, une disparition

 

 

 

 

 

 

 

Guinhut

Ré une île en paradis

 

 

 

 

 

 

Guinhut

Photographie

 

 

 

 

 

 

Guinhut La Bibliothèque du meurtrier

Synospsis, sommaire et Prologue

I L'Artiste en-maigreur

II Enquête et pièges au labyrinthe

III L'Ecrivain voleur de vies

IV La Salle Maladeta

V Les Neiges du philosophe

VI Le Club des tee-shirts politiques

XIII Le Clone du Couloirdelavie.com.

 

 

 

 

 

 

Haddad

La Sirène d'Isé

Le Peintre d’éventail, Les Haïkus

Corps désirable, Nouvelles de jour et nuit

 

 

 

 

 

 

 

Haine

Du procès contre la haine

 

 

 

 

 

 

 

Hamsun

Faim romantique et passion nazie

 

 

 

 

 

 

 

Haushofer

Albrecht Haushofer : Sonnets de Moabit

Marlen Haushofer : Mur invisible, Mansarde

 

 

 

 

 

 

 

Hayek

De l’humiliation électorale

Serions-nous plus libres sans l'Etat ?

Tempérament et rationalisme politique

Front Socialiste National et antilibéralisme

 

 

 

 

 

 

 

Histoire

Histoire du monde en trois tours de Babel

Eloge, blâme : Histoire mondiale de la France

Statues de l'Histoire et mémoire

De Mein Kampf à la chambre à gaz

Rome du libéralisme au socialisme

Destruction des Indes : Las Casas, Verne

Jean Claude Bologne historien de l'amour

Jean Claude Bologne : Histoire du scandale

Histoire du vin et culture alimentaire

Corbin, Vigarello : Histoire du corps

Berlin, du nazisme au communisme

De Mahomet au Coran, de la traite arabo-musulmane au mythe al-Andalus

L'Islam parmi le destin français

 

 

 

 

 

 

 

Hobbes

Emeutes urbaines : entre naïveté et guerre

Serions-nous plus libres sans l'Etat ?

 

 

 

 

 

 

 

Hoffmann

Le fantastique d'Hoffmann à Ewers

 

 

 

 

 

 

 

Hölderlin

Trois vies d'Heinz M. II Hölderlin à Tübingen

 

 

 

 

 

 

Homère

Dan Simmons : Ilium science-fictionnel

 

 

 

 

 

 

 

Homosexualité

Pasolini : Sonnets du manque amoureux

Libertés libérales : Homosexualité, drogues, prostitution, immigration

Garcia Lorca : homosexualité et création

 

 

 

 

 

 

Houellebecq

Extension du domaine de la soumission

 

 

 

 

 

 

 

Humanisme

Erasme et Aldo Manuzio

Etat et utopie de Thomas More

Le Pogge : Facéties et satires morales

Le Pogge et Lucrèce au Quattrocento

De la République des Lettres et de Peiresc

Eloge de Pétrarque humaniste et poète

Pic de la Mirandole : 900 conclusions

 

 

 

 

 

 

 

Hustvedt

Vivre, penser, regarder. Eté sans les hommes

Le Monde flamboyant d’une femme-artiste

 

 

 

 

 

 

 

Huxley

Du meilleur des mondes aux Temps futurs

 

 

 

 

 

 

 

Ilis 

Croisade des enfants, Vies parallèles, Livre des nombres

 

 

 

 

 

 

 

Impôt

Vers le paradis fiscal français ?

Sloterdijk : fiscocratie, repenser l’impôt

La dette grecque,  tonneau des Danaïdes

 

 

 

 

 

 

Inde

Coffret Inde, Bhagavad-gita, Nagarjuna

Les hijras d'Arundhati Roy et Anosh Irani

 

 

 

 

 

 

Inégalités

L'argument spécieux des inégalités : Rousseau, Marx, Piketty, Jouvenel, Hayek

 

 

 

 

 

 

Islam

Lettre à une jeune femme politique

Du fanatisme morbide islamiste

Dictatures arabes et ottomanes

Islam et Russie : choisir ses ennemis

Humanisme et civilisation devant le viol

Arbre du terrorisme, forêt d'Islam : dénis

Arbre du terrorisme, forêt d'Islam : défis

Sommes-nous islamophobes ?

Islamologie I Mahomet, Coran, al-Andalus

Islamologie II arabe et Islam en France

Claude Lévi-Strauss juge de l’Islam

Pourquoi nous ne sommes pas religieux

Vérité d’islam et vérités libérales

Identité, assimilation : Finkielkraut, Tribalat

Averroès et al-Ghazali

 

 

 

 

 

 

 

Israël

Une épine démocratique parmi l’Islam

Résistance biblique Appelfeld Les Partisans

Amos Oz : un Judas anti-fanatique

 

 

 

 

 

 

 

Jaccottet

Philippe Jaccottet : Madrigaux & Clarté

 

 

 

 

 

 

James

Voyages et nouvelles d'Henry James

 

 

 

 

 

 

 

Jankélévitch

Jankélévitch, conscience et pardon

L'enchantement musical


 

 

 

 

 

 

Japon

Bashô : L’intégrale des haïkus

Kamo no Chômei, cabane de moine et éveil

Kawabata : Pissenlits et Mont Fuji

Kiyoko Murata, Julie Otsuka : Fille de joie

Battle royale : téléréalité politique

Haruki Murakami : Le Commandeur, Kafka

Murakami Ryû : 1969, Les Bébés

Mieko Kawakami : Nuits, amants, Seins, œufs

Ôé Kenzaburô : Adieu mon livre !

Ogawa Yoko : Cristallisation secrète

Ogawa Yoko : Le Petit joueur d’échecs

À l'ombre de Tanizaki

101 poèmes du Japon d'aujourd'hui

Rires du Japon et bestiaire de Kyosai

 

 

 

 

 

 

Jünger

Carnets de guerre, tempêtes du siècle

 

 

 

 

 

 

 

Kafka

Justice au Procès : Kafka et Welles

L'intégrale des Journaux, Récits et Romans

 

 

 

 

 

 

Kant

Grandeurs et descendances des Lumières

Qu’est-ce que l’obscurantisme socialiste ?

 

 

 

 

 

 

 

Karinthy

Farémido, Epépé, ou les pays du langage

 

 

 

 

 

 

Kawabata

Pissenlits, Premières neiges sur le Mont Fuji

 

 

 

 

 

 

Kehlmann

Tyll Ulespiegle, Les Arpenteurs du monde

 

 

 

 

 

 

Kertész

Kertész : Sauvegarde contre l'antisémitisme

 

 

 

 

 

 

 

Kjaerstad

Le Séducteur, Le Conquérant, Aléa

 

 

 

 

 

 

Knausgaard

Autobiographies scandinaves

 

 

 

 

 

 

Kosztolanyi

Portraits, Kornél Esti

 

 

 

 

 

 

 

Krazsnahorkaï

La Venue d'Isaie ; Guerre & Guerre

Le retour de Seiobo et du baron Wenckheim

 

 

 

 

 

 

 

La Fontaine

Des Fables enfantines et politiques

Guinhut : Fables politiques

 

 

 

 

 

 

Lagerlöf

Le voyage de Nils Holgersson

 

 

 

 

 

 

 

Lainez

Lainez : Bomarzo ; Fresan : Melville

 

 

 

 

 

 

 

Lamartine

Le lac, élégie romantique

 

 

 

 

 

 

 

Lampedusa

Le Professeur et la sirène

 

 

 

 

 

 

Langage

Euphémisme et cliché euphorisant, novlangue politique

Langage politique et informatique

Langue de porc et langue inclusive

Vulgarité langagière et règne du langage

L'arabe dans la langue française

George Steiner, tragédie et réelles présences

Vocabulaire européen des philosophies

Ben Marcus : L'Alphabet de flammes

 

 

 

 

 

 

Larsen 

L’Extravagant voyage de T.S. Spivet

 

 

 

 

 

 

 

Legayet

Satire de la cause animale et botanique

 

 

 

 

 

 

Leopardi

Génie littéraire et Zibaldone par Citati

 

 

 

 

 

 

 

Lévi-Strauss

Claude Lévi-Strauss juge de l’Islam

 

 

 

 

 

 

 

Libertés, Libéralisme

Pourquoi je suis libéral

Pour une éducation libérale

Du concept de liberté aux Penseurs libéraux

Lettre à une jeune femme politique

Le libre arbitre devant le bien et le mal

Requiem pour la liberté d’expression

Qui est John Galt ? Ayn Rand : La Grève

Ayn Rand : Atlas shrugged, la grève libérale

Mario Vargas Llosa, romancier des libertés

Homosexualité, drogues, prostitution

Serions-nous plus libres sans l'Etat ?

Tempérament et rationalisme politique

Front Socialiste National et antilibéralisme

Rome du libéralisme au socialisme

 

 

 

 

 

 

Lins

Osman Lins : Avalovara, carré magique

 

 

 

 

 

 

 

Littell

Les Bienveillantes, mythe et histoire

 

 

 

 

 

 

 

Lorca

La Colombe de Federico Garcia Lorca

 

 

 

 

 

 

Lovecraft

Depuis l'abîme du temps : l'appel de Cthulhu

Lovecraft, Je suis Providence par S.T. joshi

 

 

 

 

 

 

Lugones

Fantastique, anticipation, Forces étranges

 

 

 

 

 

 

Lumières

Grandeurs et descendances des Lumières

D'Holbach : La Théologie portative

Tolérer Voltaire et non le fanatisme

 

 

 

 

 

Machiavel

Actualités de Machiavel : Le Prince

 

 

 

 

 

 

 

Magris

Secrets et Enquête sur une guerre classée

 

 

 

 

 

 

 

Makouchinski

Un bateau pour l'Argentine

 

 

 

 

 

 

Mal

Hannah Arendt : De la banalité du mal

De l’origine et de la rédemption du mal : théologie, neurologie et politique

Le libre arbitre devant le bien et le mal

Christianophobie et désir de barbarie

Cabré Confiteor, Menéndez Salmon Medusa

Roberto Bolano : 2666, Nocturne du Chili

 

 

 

 

 

 

 

Maladie, peste

Maladie et métaphore : Wagner, Maï, Zorn

Pandémies historiques et idéologiques

Pandémies littéraires : M Shelley, J London, G R. Stewart, C McCarthy

 

 

 

 

 

 

 

Mandelstam

Poésie à Voronej et Oeuvres complètes

Trois requiem, sonnets

 

 

 

 

 

 

 

Manguel

Le cheminement dantesque de la curiosité

Le Retour et Nouvel éloge de la folie

Voyage en utopies

Lectures du mythe de Frankenstein

Je remballe ma bibliothèque

Du mythe européen aux Lettres européennes

 

 

 

 

 

 

 

Mann Thomas

Thomas Mann magicien faustien du roman

 

 

 

 

 

 

 

Marcher

De L’Art de marcher

Flâneurs et voyageurs

Le Passage des sierras

Le Recours aux Monts du Cantal

Trois vies d’Heinz M. I Une année sabbatique

 

 

 

 

 

 

Marcus

L’Alphabet de flammes, conte philosophique

 

 

 

 

 

 

 

Mari

Les Folles espérances, fresque italienne

 

 

 

 

 

 

 

Marino

Adonis, un grand poème baroque

 

 

 

 

 

 

 

Marivaux

Le Jeu de l'amour et du hasard

 

 

 

 

 

 

Martin Georges R.R.

Le Trône de fer, La Fleur de verre : fantasy, morale et philosophie politique

 

 

 

 

 

 

Martin Jean-Clet

Philosopher la science-fiction et le cinéma

Enfer de la philosophie et Coup de dés

Déconstruire Derrida

 

 

 

 

 

 

 

Marx

Karl Marx, théoricien du totalitarisme

« Hommage à la culture communiste »

De l’argument spécieux des inégalités

 

 

 

 

 

 

Mattéi

Petit précis de civilisations comparées

 

 

 

 

 

 

 

McEwan

Satire et dystopie : Une Machine comme moi, Sweet Touch, Solaire

 

 

 

 

 

 

Méditerranée

Histoire et visages de la Méditerranée

 

 

 

 

 

 

Mélancolie

Mélancolie de Burton à Földenyi

 

 

 

 

 

 

 

Melville

Billy Budd, Olivier Rey, Chritophe Averlan

Roberto Abbiati : Moby graphick

 

 

 

 

 

 

Mille et une nuits

Les Mille et une nuits de Salman Rushdie

Schéhérazade, Burton, Hanan el-Cheikh

 

 

 

 

 

 

Mitchell

Des Ecrits fantômes aux Mille automnes

 

 

 

 

 

 

 

Mode

Histoire et philosophie de la mode

 

 

 

 

 

 

Montesquieu

Eloge des arts, du luxe : Lettres persanes

Lumière de L'Esprit des lois

 

 

 

 

 

 

 

Moore

La Voix du feu, Jérusalem, V for vendetta

 

 

 

 

 

 

 

Morale

Notre virale tyrannie morale

 

 

 

 

 

 

 

More

Etat, utopie, justice sociale : More, Ogien

 

 

 

 

 

 

Morrison

Délivrances : du racisme à la rédemption

L'amour-propre de l'artiste

 

 

 

 

 

 

 

Moyen Âge

Rythmes et poésies au Moyen Âge

Umberto Eco : Baudolino

Christine de Pizan, poète feministe

Troubadours et érotisme médiéval

Le Goff, Hildegarde de Bingen

 

 

 

 

 

 

Mulisch

Siegfried, idylle noire, filiation d’Hitler

 

 

 

 

 

 

 

Murakami Haruki

Le meurtre du commandeur, Kafka

Les licornes de La Fin des temps

 

 

 

 

 

 

Muray

Philippe Muray et l'homo festivus

 

 

 

 

 

 

Musique

Musique savante contre musique populaire

Pour l'amour du piano et des compositrices

Les Amours de Brahms et Clara Schumann

Mizubayashi : Suite, Recondo : Grandfeu

Jankélévitch : L'Enchantement musical

Lady Gaga versus Mozart La Reine de la nuit

Lou Reed : chansons ou poésie ?

Schubert : Voyage d'hiver par Ian Bostridge

Grozni : Chopin contre le communisme

Wagner : Tristan und Isold et l'antisémitisme

 

 

 

 

 

 

Mythes

La Genèse illustrée par l'abstraction

Frankenstein par Manguel et Morvan

Frankenstein et autres romans gothiques

Dracula et autres vampires

Testart : L'Amazone et la cuisinière

Métamorphoses d'Ovide

Luc Ferry : Mythologie et philosophie

L’Enfer, mythologie des lieux, Hugo Lacroix

 

 

 

 

 

 

 

Nabokov

La Vénitienne et autres nouvelles

De l'identification romanesque

 

 

 

 

 

 

 

Nadas

Mémoire et Mélancolie des sirènes

La Bible, Almanach

 

 

 

 

 

 

Nadaud

Des montagnes et des dieux, deux fictions

 

 

 

 

 

 

Naipaul

Masque de l’Afrique, Semences magiques

 

 

 

 

 

 

 

Nietzsche

Bonheurs, trahisons : Dictionnaire Nietzsche

Romantisme et philosophie politique

Nietzsche poète et philosophe controversé

Les foudres de Nietzsche sont en Pléiade

Jean-Clet Martin : Enfer de la philosophie

Violences policières et antipolicières

 

 

 

 

 

 

Nooteboom

L’écrivain au parfum de la mort

 

 

 

 

 

 

Norddahl

SurVeillance, holocauste, hermaphrodisme

 

 

 

 

 

 

Oates

Le Sacrifice, Mysterieux Monsieur Kidder

 

 

 

 

 

 

 

Ôé Kenzaburo

Ôé, le Cassandre nucléaire du Japon

 

 

 

 

 

 

Ogawa 

Cristallisation secrète du totalitarisme

Au Musée du silence : Le Petit joueur d’échecs, La jeune fille à l'ouvrage

 

 

 

 

 

 

Onfray

Faut-il penser Michel Onfray ?

Censures et Autodafés

Cosmos

 

 

 

 

 

 

Oppen

Oppen, objectivisme et Format américain

Oppen

 

Orphée

Fonctions de la poésie, pouvoirs d'Orphée

 

 

 

 

 

 

Orwell

L'orwellisation sociétale

Cher Big Brother, Prism américain, français

Euphémisme, cliché euphorisant, novlangue

Contrôles financiers ou contrôles étatiques ?

Orwell 1984

 

Ovide

Métamorphoses et mythes grecs

 

 

 

 

 

 

 

Palahniuk

Le réalisme sale : Peste, L'Estomac, Orgasme

 

 

 

 

 

 

Palol

Le Jardin des Sept Crépuscules, Le Testament d'Alceste

 

 

 

 

 

 

 

Pamuk

Autobiographe d'Istanbul

Le musée de l’innocence, amour, mémoire

 

 

 

 

 

 

 

Panayotopoulos

Le Gène du doute, ou l'artiste génétique

Panayotopoulos

 

Panofsky

Iconologie de la Renaissance

 

 

 

 

 

 

Paris

Les Chiffonniers de Paris au XIX°siècle

 

 

 

 

 

 

 

Pasolini

Sonnets des tourments amoureux

 

 

 

 

 

 

Pavic

Dictionnaire khazar, Boite à écriture

 

 

 

 

 

 

 

Peinture

Traverser la peinture : Arasse, Poindron

Le tableau comme relique, cri, toucher

Peintures et paysages sublimes

Sonnets des peintres : Crivelli, Titien, Rohtko, Tapiès, Twombly

 

 

 

 

 

 

Perec

Les Lieux de Georges Perec

 

 

 

 

 

 

 

Perrault

Des Contes pour les enfants ?

Perrault Doré Chat

 

Pétrarque

Eloge de Pétrarque humaniste et poète

Du Canzoniere aux Triomphes

 

 

 

 

 

 

 

Petrosyan

La Maison dans laquelle

 

 

 

 

 

 

Philosophie

Mondialisations, féminisations philosophiques

 

 

 

 

 

 

Photographie

Photographie réaliste et platonicienne : Depardon, Meyerowitz, Adams

La photographie, biographème ou oeuvre d'art ? Benjamin, Barthes, Sontag

Ben Loulou des Sanguinaires à Jérusalem

Ewing : Le Corps, Love and desire

 

 

 

 

 

 

Picaresque

Smollett, Weerth : Vaurien et Chenapan

 

 

 

 

 

 

 

Pic de la Mirandole

Humanisme philosophique : 900 conclusions

 

 

 

 

 

 

Pierres

Musée de minéralogie, sexe des pierres

 

 

 

 

 

 

Pisan

Cent ballades, La Cité des dames

 

 

 

 

 

 

Platon

Faillite et universalité de la beauté

 

 

 

 

 

 

Poe

Edgar Allan Poe, ange du bizarre

 

 

 

 

 

 

 

Poésie

Anthologie de la poésie chinoise

À une jeune Aphrodite de marbre

Brésil, Anthologie XVI°- XX°

Chanter et enchanter en poésie 

Emaz, Sacré : anti-lyrisme et maladresse

Fonctions de la poésie, pouvoirs d'Orphée

Histoire de la poésie du XX° siècle

Japon poétique d'aujourd'hui

Lyrisme : Riera, Voica, Viallebesset, Rateau

Marteau : Ecritures, sonnets

Oppen, Padgett, Objectivisme et lyrisme

Pizarnik, poèmes de sang et de silence

Poésie en vers, poésie en prose

Poésies verticales et résistances poétiques

Du romantisme à la Shoah

Anthologies et poésies féminines

Trois vies d'Heinz M, vers libres

Schlechter : Le Murmure du monde

 

 

 

 

 

 

Pogge

Facéties, satires morales et humanistes

 

 

 

 

 

 

 

Policier

Chesterton, prince de la nouvelle policière

Terry Hayes : Je suis Pilgrim ou le fanatisme

Les crimes de l'artiste : Pobi, Kellerman

Bjorn Larsson : Les Poètes morts

Chesterton father-brown

 

Populisme

Populisme, complotisme et doxa

 

 

 

 

 

 

 

Porter
La Douleur porte un masque de plumes

 

 

 

 

 

 

 

Portugal

Pessoa et la poésie lyrique portugaise

Tavares : un voyage en Inde et en vers

 

 

 

 

 

 

Pound

Ezra Pound, poète politique controversé par Mary de Rachewiltz et Pierre Rival

 

 

 

 

 

 

Powers

Générosité, Chambre aux échos, Sidérations

Orfeo, le Bach du bioterrorisme

L'éco-romancier de L'Arbre-monde

 

 

 

 

 

 

 

Pressburger

L’Obscur royaume, ou l’enfer du XX° siècle

Pressburger

 

Proust

Le baiser à Albertine : À l'ombre des jeunes filles en fleurs

Illustrations, lectures et biographies

Le Mystérieux correspondant, 75 feuillets

Céline et Proust, la recherche du voyage

 

 

 

 

 

 

Pynchon

Contre-jour, une quête de lumière

Fonds perdus du web profond & Vice caché

Vineland, une utopie postmoderne

 

 

 

 

 

 

 

Racisme

Racisme et antiracisme

Pour l'annulation de la Cancel culture

Ecrivains noirs : Wright, Ellison, Baldwin, Scott Heron, Anthologie noire

 

 

 

 

 

 

Rand

Qui est John Galt ? La Source vive, La Grève

Atlas shrugged et La grève libérale

 

 

 

 

 

 

Raspail

Sommes-nous islamophobes ?

Camp-des-Saints

 

Reed Lou

Chansons ou poésie ? L’intégrale

 

 

 

 

 

 

 

Religions et Christianisme

Pourquoi nous ne sommes pas religieux

Catholicisme versus polythéisme

Eloge du blasphème

De Jésus aux chrétiennes uchronies

Le Livre noir de la condition des Chrétiens

D'Holbach : Théologie portative et humour

De l'origine des dieux ou faire parler le ciel

Eloge paradoxal du christianisme

 

 

 

 

 

 

Renaissance

Renaissance historique et humaniste

 

 

 

 

 

 

 

Revel

Socialisme et connaissance inutile

 

 

 

 

 

 

 

Richter Jean-Paul

Le Titan du romantisme allemand

 

 

 

 

 

 

 

Rios

Nouveaux chapeaux pour Alice, Chez Ulysse

 

 

 

 

 

 

Rilke

Sonnets à Orphée, Poésies d'amour

 

 

 

 

 

 

 

Roman 

Adam Thirlwell : Le Livre multiple

Miscellanées littéraires : Cloux, Morrow...

L'identification romanesque : Nabokov, Mann, Flaubert, Orwell...

Nabokov Loilita folio

 

Rome

Causes et leçons de la chute de Rome

Rome de César à Fellini

Romans grecs et latins

 

 

 

 

 

 

 

Ronsard

Pléiade & Sonnet pour Hélène LXVIII

 

 

 

 

 

 

 

Rostand

Cyrano de Bergerac : amours au balcon

 

 

 

 

 

 

Roth Philip

Hitlérienne uchronie contre l'Amérique

Les Contrevies de la Bête qui meurt

 

 

 

 

 

 

Rousseau

Archéologie de l’écologie politique

De l'argument spécieux des inégalités

 

 

 

 

 

 

 

Rushdie

Joseph Anton, plaidoyer pour les libertés

Quichotte, Langages de vérité

Entre Averroès et Ghazali : Deux ans huit mois et vingt-huit nuits

Rushdie 6

 

Russell

De la fumisterie intellectuelle

Pourquoi nous ne sommes pas religieux

Russell F

 

Russie

Islam, Russie, choisir ses ennemis

Golovkina : Les Vaincus ; Annenkov : Journal

Les dystopies de Zamiatine et Platonov

Isaac Babel ou l'écriture rouge

Ludmila Oulitskaia ou l'âme de l'Histoire

Bounine : Coup de soleil, nouvelles

 

 

 

 

 

 

 

Sade

Sade, ou l’athéisme de la sexualité

 

 

 

 

 

 

 

San-Antonio

Rire de tout ? D’Aristote à San-Antonio

 

 

 

 

 

 

 

Sansal

2084, conte orwellien de la théocratie

Le Train d'Erlingen, métaphore des tyrannies

 

Schlink

Filiations allemandes : Le Liseur, Olga

 

 

 

 

 

 

Schmidt Arno

Un faune pour notre temps politique

Le marcheur de l’immortalité

Arno Schmidt Scènes

 

Sciences

Les obsolètes face à l'intelligence artificielle

Agonie scientifique et sophisme français

Transhumanisme, intelligence artificielle, robotique

Tyrannie écologique et suicide économique

Wohlleben : La Vie secrète des arbres

Factualité, catastrophisme et post-vérité

Cosmos de science, d'art et de philosophie

Science et guerre : Volpi, Labatut

L'Eglise est-elle contre la science ?

Inventer la nature : aux origines du monde

Minéralogie et esthétique des pierres

 

 

 

 

 

 

Science-fiction

Philosopher la science fiction

Ballard : un artiste de la science fiction

Carrion : les orphelins du futur

Dyschroniques et écofictions

Gibson : Neuromancien, Identification

Le Guin : La Main gauche de la nuit

Magnason : LoveStar, Kling : Quality Land

Miller : L’Univers de carton, Philip K. Dick

Mnémos ou la mémoire du futur

Silverberg : Roma, Shadrak, stochastique

Simmons : Ilium et Flashback géopolitiques

Sorokine : Le Lard bleu, La Glace, Telluria

Stalker, entre nucléaire et métaphysique

Théorie du tout : Ourednik, McCarthy

 

 

 

 

 

 

 

Self 

Will Self ou la théorie de l'inversion

Parapluie ; No Smoking

 

 

 

 

 

 

 

Sender

Le Fugitif ou l’art du huis-clos

 

 

 

 

 

 

 

Seth

Golden Gate. Un roman en sonnets

Seth Golden gate

 

Shakespeare

Will le magnifique ou John Florio ?

Shakespeare et la traduction des Sonnets

À une jeune Aphrodite de marbre

La Tempête, Othello : Atwood, Chevalier

 

 

 

 

 

 

 

Shelley Mary et Percy Bysshe

Le mythe de Frankenstein

Frankenstein et autres romans gothiques

Le Dernier homme, une peste littéraire

La Révolte de l'Islam

Frankenstein Shelley

 

Shoah

Ecrits des camps, Philosophie de la shoah

De Mein Kampf à la chambre à gaz

Paul Celan minotaure de la poésie

 

 

 

 

 

 

Silverberg

Uchronies et perspectives politiques : Roma aeterna, Shadrak, L'Homme-stochastique

 

 

 

 

 

 

 

Simmons

Ilium et Flashback géopolitiques

 

 

 

 

 

 

Sloterdijk

Les sphères de Peter Sloterdijk : esthétique, éthique politique de la philosophie

Gris politique et Projet Schelling

Contre la « fiscocratie » ou repenser l’impôt

Les Lignes et les jours. Notes 2008-2011

Elégie des grandeurs de la France

Faire parler le ciel. De la théopoésie

Archéologie de l’écologie politique

 

 

 

 

 

 

Smith Adam

Pourquoi je suis libéral

Tempérament et rationalisme politique

 

 

 

 

 

 

 

Smith Patti

De Babel au Livre de jours

 

 

 

 

 

 

Sofsky

Violence et vices politiques

Surveillances étatiques et entrepreneuriales

 

 

 

 

 

 

 

Sollers

Vie divine de Sollers et guerre du goût

Dictionnaire amoureux de Venise

Sollersd-vers-le-paradis-dante

 

Somoza

Daphné disparue et les Muses dangereuses

Les monstres de Croatoan et de Dieu mort

 

 

 

 

 

 

Sonnets

À une jeune Aphrodite de marbre

Barrett Browning et autres sonnettistes 

Marteau : Ecritures  

Pasolini : Sonnets du tourment amoureux

Phénix, Anthologie de sonnets

Seth : Golden Gate, roman en vers

Shakespeare : Six Sonnets traduits

Haushofer : Sonnets de Moabit

Sonnets autobiographiques

Sonnets de l'Art poétique

 

 

 

 

 

 

Sorcières

Sorcières diaboliques et féministes

 

 

 

 

 

 

Sorokine

Le Lard bleu, La Glace, Telluria

 

 

 

 

 

 

 

Sorrentino

Ils ont tous raison, déboires d'un chanteur

 

 

 

 

 

 

 

Sôseki

Rafales d'automne sur un Oreiller d'herbes

Poèmes : du kanshi au haïku

 

 

 

 

 

 

 

Spengler

Déclin de l'Occident de Spengler à nos jours

 

 

 

 

 

 

 

Sport

Vulgarité sportive, de Pline à 0rwell

 

 

 

 

 

 

 

Staël

Libertés politiques et romantiques

 

 

 

 

 

 

Starobinski

De la Mélancolie, Rousseau, Diderot

Starobinski 1

 

Steiner

Oeuvres : tragédie et réelles présences

De l'incendie des livres et des bibliothèques

 

 

 

 

 

 

 

Stendhal

Julien lecteur bafoué, Le Rouge et le noir

L'échelle de l'amour entre Julien et Mathilde

Les spectaculaires funérailles de Julien

 

 

 

 

 

 

 

Stevenson

La Malle en cuir ou la société idéale

Stevenson

 

Stifter

L'Arrière-saison des paysages romantiques

 

 

 

 

 

 

Strauss Leo

Pour une éducation libérale

 

 

 

 

 

 

Strougatski

Stalker, nucléaire et métaphysique

 

 

 

 

 

 

 

Szentkuthy

Le Bréviaire de Saint Orphée, Europa minor

 

 

 

 

 

 

Tabucchi

Anges nocturnes, oiseaux, rêves

 

 

 

 

 

 

 

Temps, horloges

Landes : L'Heure qu'il est ; Ransmayr : Cox

Temps de Chronos et politique des oracles

 

 

 

 

 

 

 

Tesich

Price et Karoo, revanche des anti-héros

Karoo

 

Texier

Le démiurge de L’Alchimie du désir

 

 

 

 

 

 

 

Théâtre et masques

Masques & théâtre, Fondation Bodmer

 

 

 

 

 

 

Thoreau

Journal, Walden et Désobéissance civile

 

 

 

 

 

 

 

Tocqueville

Française tyrannie, actualité de Tocqueville

Au désert des Indiens d’Amérique

 

 

 

 

 

 

Tolstoï

Sonate familiale chez Sofia & Léon Tolstoi, chantre de la désobéissance politique

 

 

 

 

 

 

 

Totalitarismes

Ampuero : la faillite du communisme cubain

Arendt : banalité du mal et de la culture

« Hommage à la culture communiste »

De Mein Kampf à la chambre à gaz

Karl Marx, théoricien du totalitarisme

Lénine et Staline exécuteurs du totalitarisme

Mussolini et le fascisme

Pour l'annulation de la Cancel culture

Muses Academy : Polymnie ou la tyrannie

Tempérament et rationalisme politique 

Hayes : Je suis Pilgrim ; Tejpal

Meerbraum, Mandelstam, Yousafzai

 

 

 

 

 

 

 

Trollope

L’Ange d’Ayala, satire de l’amour

Trollope ange

 

Trump

Entre tyrannie et rhinocérite, éloge et blâme

À la recherche des années Trump : G Millière

 

 

 

 

 

 

 

Tsvetaeva

Poèmes, Carnets, Chroniques d’un goulag

Tsvetaeva Clémence Hiver

 

Ursin

Jean Ursin : La prosopopée des animaux

 

 

 

 

 

 

Utopie, dystopie, uchronie

Etat et utopie de Thomas More

Zamiatine, Nous et l'Etat unitaire

Huxley : Meilleur des mondes, Temps futurs

Orwell, un novlangue politique

Margaret Atwood : La Servante écarlate

Hitlérienne uchronie : Lewis, Burdekin, K.Dick, Roth, Scheers, Walton

Utopies politiques radieuses ou totalitaires : More, Mangel, Paquot, Caron

Dyschroniques, dystopies

Ernest Callenbach : Ecotopia

Herland parfaite république des femmes

A. Waberi : Aux Etats-unis d'Afrique

Alan Moore : V for vendetta, Jérusalem

L'hydre de l'Etat : Karlsson, Sinisalo

 

 

 

 

 

 

Valeurs, relativisme

De Nathalie Heinich à Raymond Boudon

 

 

 

 

 

 

 

Vargas Llosa

Vargas Llosa, romancier des libertés

Aux cinq rues Lima, coffret Pléiade

Littérature et civilisation du spectacle

Rêve du Celte et Temps sauvages

Journal de guerre, Tour du monde

Arguedas ou l’utopie archaïque

Vargas-Llosa-alfaguara

 

Venise

Strates vénitiennes et autres canaux d'encre

 

 

 

 

 

 

 

Vérité

Maîtres de vérité et Vérité nue

 

 

 

 

 

 

Verne

Colonialisme : de Las Casas à Jules Verne

 

 

 

 

 

 

Vesaas

Le Palais de glace

 

 

 

 

 

 

Vigolo

La Virgilia, un amour musical et apollinien

Vigolo Virgilia 1

 

Vila-Matas

Vila-Matas écrivain-funambule

 

 

 

 

 

 

Vin et culture alimentaire

Histoire du vin et de la bonne chère de la Bible à nos jours

 

 

 

 

 

 

Visage

Hans Belting : Faces, histoire du visage

 

 

 

 

 

 

 

Vollmann

Le Livre des violences

Central Europe, La Famille royale

Vollmann famille royale

 

Volpi

Volpi : Klingsor. Labatut : Lumières aveugles

Des cendres du XX°aux cendres du père

Volpi Busca 3

 

Voltaire

Tolérer Voltaire et non le fanatisme

Espmark : Le Voyage de Voltaire

 

 

 

 

 

 

 

Vote

De l’humiliation électorale

Front Socialiste National et antilibéralisme

 

 

 

 

 

 

 

Voyage, villes

Villes imaginaires : Calvino, Anderson

Flâneurs, voyageurs : Benjamin, Woolf

 

 

 

 

 

 

 

Wagner

Tristan und Isolde et l'antisémitisme

 

 

 

 

 

 

 

Walcott

Royaume du fruit-étoile, Heureux voyageur

Walcott poems

 

Walton

Morwenna, Mes vrais enfants

 

 

 

 

 

 

Welsh

Drogues et sexualités : Trainspotting, La Vie sexuelle des soeurs siamoises

 

 

 

 

 

 

 

Whitman

Nouvelles et Feuilles d'herbes

 

 

 

 

 

 

 

Wideman

Trilogie de Homewood, Projet Fanon

Le péché de couleur : Mémoires d'Amérique

Wideman Belin

 

Williams

Stoner, drame d’un professeur de littérature

Williams Stoner939

 

 

Wolfe

Le Règne du langage

 

 

 

 

 

 

Wordsworth

Poésie en vers et poésie en prose

 

 

 

 

 

 

 

Yeats

Derniers poèmes, Nôs irlandais, Lettres

 

 

 

 

 

 

 

Zamiatine

Nous : le bonheur terrible de l'Etat unitaire

 

 

 

 

 

 

Zao Wou-Ki

Le peintre passeur de poètes

 

 

 

 

 

 

 

Zimler

Lazare, Le ghetto de Varsovie

 

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