Jacques Le Goff : Hommes et femmes du Moyen Âge, Flammarion, 448 p, 25 €.
C. H. Lawrence : Le Monachisme médiéval, Les Belles Lettres, 432 p, 27 €.
Pascale Fautrier : Hildegarde de Bingen. Un secret de naissance, Albin Michel, 352 p, 22 €.
Un trou noir semblait anéantir la civilisation, du moins selon la vision héritée des Lumières, entre le déclin de l’Empire romain et la relève de la Renaissance. Pourrions-nous cependant croire qu’un millénaire soit dépourvu de personnalités marquantes, en même temps que symboliques de cet âge élevé de la chrétienté ? Or Jacques Le Goff, ange de l’Histoire, vient peser les âmes médiévales, avec son livre Hommes et femmes du Moyen Âge, qui, au-delà d’une portée biographique, permet de comprendre les enjeux et la mémoire d’une ère bien plus fascinante qu’il n’y parait. Si l’on y vit à l’ombre de l’Eglise chrétienne, elle est plus lumineuse qu’imaginée, y compris dans le cadre du Monachisme médiéval examiné par C. H. Lawrence. Au point que l’on y trouve également place pour les femmes, comme cette étonnante Hildegarde de Bingen, dont Pascale Fautrier restitue l’identité historique et intellectuelle.
Suave invitation, initiation brillante, somptueusement illustrée, ainsi se présente cette nouvelle édition[1] de l’encyclopédique Hommes et femmes du Moyen Âge, rédigée avec clarté et sous la direction de Jacques Le Goff par une brassée d’historiens zélés. Parmi une bonne partie de l’Europe (n’est-elle pas née au Moyen-Âge ?[2]), et selon la progression chronologique, l’on voyage allègrement du IV° siècle pour Saint Augustin d’Hippone, au tournant de la Renaissance (quoique cette dernière ne soit qu’une certaine continuité) pour Christophe Colomb, qui « agissait comme un homme typiquement médiéval ». Sans omettre, avec un certain humour, des « personnages imaginaires » : il n’est à cet égard pas certain que les lecteurs chrétiens seront ravis de trouver, à mi-chemin d’Arthur et de Satan, de Mélusine et de Renart et de Robin des Bois, la Vierge Marie… Cependant la vérité historique du personnage étant faible, mieux vaut la considérer sous l’angle du développement du culte marial…
Figurer les personnages célèbres peut paraître une façon de dire l’Histoire passablement désuète, tant on s’est évertué à en fouiller la dimension sociale, des mœurs et des sensibilités, comme le font Alain Corbin[3] ou Jean-Claude Bologne[4]. Ce sont cependant, affirme avec pertinence Jacques Le Goff, les « révélateurs de leur temps ». À n’en pas douter, il s’inscrit dans la tradition des Vies parallèles des hommes illustres de Plutarque. Là ne voisinent pas seulement rois guerriers et ecclésiastiques, mais aussi des savants, y compris dans le domaine de la musique, comme Gui d’Arezzo qui inventa le système de notation musicale qui est encore le nôtre, ou Suger, « l’inventeur de l’art gothique », ou encore Raymond Lulle qui appris l’arabe pour convertir les infidèles par l’argumentation plutôt que par l’épée.
Il s’agit d’alors de corriger des présupposés. Bernard Gui, par exemple, n’est pas le fanatique inquisiteur de Toulouse que l’on croit, mais un « juge pondéré ». Autre présupposé, la Renaissance comme nouvelle ère. Ce qui serait une hérésie pour bien des historiens, Jacques Le Goff estime que cette dénomination, si elle est justifiée dans le domaine des arts, devrait plutôt laisser place à un plus long Moyen-Âge qui ne prendrait fin qu’avec l’Encyclopédie des Lumières et la Révolution industrielle, ce qui n’a rien de saugrenu.
Contrairement à ce l’on pense communément, les femmes ne sont pas méprisées au Moyen-Âge. Certes elles ne peuvent être prêtres, mais bien reines, comme Aliénor d’Aquitaine, béguines, moniales, mères supérieures de couvent, Dames de courtoisie, enfin Saintes, ce qui est le sommet de l’humanité pour la Chrétienté. Ainsi, au-delà de Jeanne d’Arc, l’on découvre une aristocrate lettrée du IX° siècle, Dhuoda, une auteur de deux sagas islandaises, Gudrid Thorbjarnardottir, sans omettre la fastueuse Hildegarde de Bingen ou Christine de Pisan.
L’on pourra s’étonner de ne guère trouver ici d’artistes, hors Hildegarde de Bingen déjà nommée, les peintres Cimabue, Giotto et Jean Fouquet, mais songeons qu’ils étaient alors le plus souvent anonymes. La présence d’écrivains doit nous en consoler, lorsqu’ils sont de la carrure de Dante[5] et de Boccace, dont Le Décaméron est « un message de liberté, qui vaut pour la femme comme pour l’homme (chose inouïe pour l’époque !) ». Sans compter la puissance du théologien Saint Thomas d’Aquin, auteur de la monumentale Somme théologique, qui affirmait d'ailleurs en son prologue : « Ainsi est-ce bien une même conclusion que démontrent l’astronome et le physicien, par exemple, que la terre est ronde[6] ». Ce qui, à l’encontre des ignorants qui proclament qu’alors l’on pensait la terre plate, confirme la thèse de Jacques Le Goff : « Mon Moyen-Âge s’éloigne radicalement -il en est presque le contrepied- de l’image d’un Moyen-Âge obscurantiste ». Cette immense période créatrice, technologique, philosophique, musicale, littéraire et poétique[7], s’affirme encore plus à partir du X° siècle pour culminer dans « le temps des cathédrales » pour reprendre le titre de Georges Duby[8].
La naissance des langues romanes, français, italien, ou de l’anglais, sont également des traits saillants d’un Moyen-Âge pourtant abonné au latin. Le courtois Bernard de Ventadour, Chrétien de Troyes, Dante et Chaucer sont parmi les créateurs d’un esprit nouveau. Or pas de personnalités juives ici, car souvent chassés d’Europe, comme Maimonide qui partit écrire au Caire ; peu de musulmanes, hors Averroès, tant ses commentaires d’Aristote plurent aux scolastiques, et Saladin qui chassa les Croisés de Palestine, considéré cependant comme un homme vertueux.
Plaisir de l’esprit, ce volume est également un bonheur pour les yeux : parmi sculptures, peintures et vitraux, ce sont les manuscrits enluminés qui pullulent, colorés, éblouissants. Par exemple ceux consacrés aux Commentaires sur l’Apocalypse par l’abbé Beatus de Liébana, composés à partir de 776. Car le Moyen-Âge c’est aussi l’abandon du papyrus en faveur du parchemin, du volumen en faveur du codex : notre livre.
Les esprits chagrins trouveront peut-être que certaines biographies sont un peu succinctes, oubliant par exemple que le grand Charlemagne fit massacrer 4500 Saxons. Rappelons-leur que ce livre a le mérite d’offrir une vision panoptique du Moyen-Âge, et qu’une telle initiation invite à poursuivre ses recherches, ne serait-ce qu’au moyen de la bibliographie.
Sans nul doute Saint Benoît de Nursie, fondateur entre 530 et 540 de la règle bénédictine, est l’une des personnalités marquante de l’ouvrage de Jacques Le Goff. Il est également l’un des piliers du Monachisme médiéval, bellement rédigé par Clifford Hugh Lawrence, qui, lui aussi, permettra de saper bien des préjugés sur les moines fainéants et oppresseurs, libidineux et abrutis par les messes trop matinales, même si de tels excès ont pu exister.
Avant le IV° siècle, celui qui désirait se consacrer à Dieu recherchait la solitude du désert, entre Egypte et Syrie, comme le fit Saint Jérôme[9]. Ce pourquoi le vocable monachisme vient du grec « monos » qui signifie « seul ». L’anachorète, l’ascète, l’ermite fuient le monde et les passions humaines, choisissent le renoncement, la pauvreté et l’élan vers la transcendance, l’union avec Dieu enfin. Outre Saint Antoine, l’on se rappelle Siméon le Stylite, qui vécut quarante-sept ans isolé au sommet d’une colonne.
Peu à peu cependant, le cénobite préfère la compagnie de ses semblables : sous l’impulsion de Saint Pacôme, l’on s’agrège en communautés. Avec Saint Basile, l’on doit préférer, à la vie solitaire, la loi de la charité, d’où la communauté, où l’on doit obéissance au Père supérieur : l’abbé. C’est toute la justesse de la pensée de Saint Benoît que d’établir cette règle qui veut que le moine partage sa journée entre la prière, le travail et l’étude. Au contraire de règles parfois sévères, voire cruelles, la règle de Saint Benoit est celle d’une « famille spirituelle » indulgente : « Nous espérons, écrit-il, n’inspirer rien de pénible, rien d’accablant ». Choisir d’adhérer à une telle règle est une prison rassurante, mais ouverte en direction de l’altitude de la spiritualité. Voilà de plus qui permet de lutter contre l’acédie, ce démon de l’ennui et de la mélancolie, et de servir à la fois les hommes et Dieu. En Gaule, ce sont les « saints itinérants », Saint Martin de Tours et Saint-Hilaire de Poitiers, qui répandirent le monachisme occidental, puis en Irlande avec Saint Patrick, mais aussi en Espagne, dans l’Empire germanique…
Il fallait alors composer avec le pouvoir politique, qui parfois dotait les monastères. Ce pourquoi, une certaine adaptation étant nécessaire, naquirent d’autres règles, d’autres ordres monastiques. Cluny, fondée en 909 devint une véritable pépinière : « À la fin du XI° siècle, au faîte de sa magnificence, Cluny était à la tête d’un empire monastique comptant des centaines d’abbayes d’obédience et de prieurés dans toute l’Europe occidentale ». Un tel succès s’explique par son message : « le monde séculier irrémédiablement pécheur » n’a pour seul recours que la vie monastique, « seul chemin vers le salut » face à la menace du Jugement dernier. Mais au XII° siècle, des troubles semèrent la confusion. D’aucuns voulaient revenir à « l’Eglise primitive ». Moins de richesse, moins de corruption avec le monde séculier, clamaient-ils. D’où le retour aux mouvements érémitiques, avec Saint Bruno et les chartreux. Revenir à la simplicité christique, tel fut le vœu de Sain François, donc des franciscains et des frères mendiants. À Cîteaux, les cisterciens désiraient une vie « ascétique et isolée ». D’où la célèbre controverse entre cisterciens et clunisiens. D’autres ordres apparurent, parfois militaires à l’occasion des croisades, comme les fameux chevaliers du Temple, parfois hospitaliers. Mais au cours du XIV° siècle, le déclin des effectifs, les guerres et la peste, dispersèrent et fanèrent nombre de communautés monastiques. Le XV° siècle ne les vit pas disparaître, mais diminuer drastiquement…
Ne l’oublions pas : bien vite, le fleuron des monastères devint le scriptorium, où l’on produisait la plus grande majorité des manuscrits, souvent enluminés, sacrés et profanes, tel Aristote traduit presque entièrement par Jacques de Venise au Mont Saint Michel[10], qui peuplaient les bibliothèques du Moyen-Âge.
Moins documentés sont les monastères féminins. Sont-elles « moniales ou servantes ? » La règle est aménagée à l’égard du « sexe faible », qui ne peut travailler aux champs. Les nonnes sont recluses et se voient refuser tout rôle apostolique. Leurs monastères sont soumis à l’autorité de ceux masculins. Ce qui n’empêcha pas la prolifération des « sœurs cisterciennes » et des « béguines », tenantes d’une « forme de vie religieuse plus libre et plus novatrice », quoique vue parfois comme hérétique. Travaillant le tissage, la couture et la broderie, elles subvenaient à leurs besoins et sortaient pour soutenir les pauvres et les malades.
Ecrit en réponse et en remerciement à l’égard de l’hospitalité des Bénédictins de Saint-Benoît-sur-Loire, cet essai ne prétend pas être une somme définitive, mais à une telle modestie répond une érudition amène et roborative. L’on saura ce qu’est un novice et un oblat, l’on connaîtra le rôle éducatif des monastères… Avec soin et alacrité, C. H. Lawrence dresse un tableau riche et documenté, précis et nuancé du bouillonnement du monachisme. Nanti d’une bibliographie et d’un précieux index des lieux et des personnes, de chapitres clairement disposés, de « L’appel du désert » aux « frères mendiants », c’est un ouvrage aussi didactique que plaisant, qui, au-delà de paraître bien austère par son sujet, est tout à fait passionnant. Et bien qu’il ne nous donne pas forcément l’envie de devenir moine, il a la délicieuse capacité de captiver son lecteur.
Le péché mignon des biographies de saints est l’hagiographie, c’est-à-dire une vie idéalisée, en vue d’édifier le lecteur et de le conduire à une adhésion sans faille au bien-fondé de la religion chrétienne et de sa destination divine. Or Pascale Fautrier œuvre avant tout en historienne, montrant qu’Hildegarde de Bingen n’est pas native d’un modeste village de Rhénanie, comme aimerait le laisser croire la pieuse légende. Elle voit le jour en effet en 1098 et, quoique restée peu connue dans la clôture de son couvent des bords du Rhin jusqu’à l’âge de quarante ans, elle est bien native d’un domaine royal, la forteresse de Bökelheim. Certes l’auteure reprend la thèse de Franz Staab, mais ce dernier, mort trop tôt, lui laissa reprendre le flambeau. Une enquête minutieuse permet alors de retracer le parcours d’une femme emblématique.
Nous connaissions les talents de Régine Pernoud, qui commit un agréable Hildegarde de Bingen[11]. Or à cet exercice d’admiration, voire de « prosélytisme chrétien », Pascale Fautrier ajoute une conscience d’historienne critique, voire fort polémique (l’est-elle trop ?) à l’égard de ses prédécesseurs en la matière, y compris Sylvain Gouguenheim[12]. Hildegarde n’a rien d’une jeune moniale inculte, elle est assez vite « magistra » des jeunes oblates, abbesse du monastère de Rupertsberg et déjà connue comme thaumaturge. Mais, à quarante-deux ans, une « tempête visionnaire » l’assaille, au point qu’elle doive consigner ses cosmologiques, prophétiques et apocalyptiques visions dans le Liber Scivias, encouragée en la matière par son « prieur » et secrétaire Volmar. L’équivalent de six cents pages imprimées, trente-cinq fascinantes illustrations de la main de l’auteure, le « Sache les voies du Seigneur » relate et figure vingt-six visions mystiques. Que l’ascétisme, le régime exclusivement végétarien, les migraines ou l’ergot de seigle aient pu contribuer à de telles hallucinantes visions n’enlève rien à leur beauté et à la rectitude de leur théologie morale. Suivront Le Livre des mérites et Le Livre des œuvres divines. Ce dernier est une théologie du cosmos, dans laquelle la terre, le corps humain, l’âme et Dieu sont en relation. Une figure angélique, pour donner un exemple, s’adresse à notre prophétesse : « C’est moi l’énergie suprême, l’énergie ignée. C’est moi qui ai enflammé chaque étincelle de vie. Rien de mortel en moi ne fuse. De toute réalité je décide. Mes ailes supérieures englobent le cercle terrestre, dans la sagesse je suis l’ordonnatrice universelle[13] ». C’est splendide, certes un peu fumeux, mais pas si loin finalement des prophéties de William Blake[14].
Incroyable Hildegarde de Bingen, qui alla jusqu’à prêcher en public contre le fanatisme cathare, puritain, misogyne et antiaristocratique. En un monde dominé par les hommes, elle publia au XII° siècle ses somptueuses affabulations mystiques, qui reçurent l’assentiment des pouvoirs religieux et politiques, séduits par ce qui devient un levier de la gloire de l’Eglise germaine. De plus, porter Hildegarde au pinacle, ce fut un moyen de « lutter contre le rationalisme naissant ».
Malgré ses encyclopédiques connaissances médicales et botaniques dans les pages de son Liber subtilatum diversarum naturarum creaturarum, elle n’est pas un esprit scientifique rationnel, mais une compilatrice inspirée. Ce Livre des subtilités des créatures divines ne permet guère d’identifier toutes leurs plantes ; en revanche son apport dans le cadre de ce que nous appelons la médecine psychosomatique n’est pas sans intérêt. Enfin Les Causes et les remèdes peut aujourd’hui étonner par une certaine « crudité sexuelle », cependant conforme à la théologie du mariage de l’époque.
Pour elle, « l’âme est musique par essence » et « félicité ». Ce pourquoi elle compose de la musique instrumentale et vocale : plus de soixante-dix chants liturgiques et autres hymnes, formant la Symphonie de l'harmonie des révélations célestes, ensemble fascinant.
À la fois théologienne, scientifique à sa manière, musicienne, elle est presque un esprit universel, que Pascale Fautrier s’attache à insérer dans la réalité profuse de son temps, ce au moyen d’une impressionnante érudition. Reste qu’elle est conforme à son époque, lorsqu’elle œuvre en une théologie politique, considérant la nécessité des classes sociales : pour Pascale Fautrier, elle est une « théocrate », ce qui n’est pas forcément un compliment. Surtout, l’essayiste montre qu’elle est un témoin de ce « pouvoir féminin » qui n’a rien de négligeable au XII° siècle. Elle insiste sur « cette quasi-égalité de genre dans la haute aristocratie féodale et cléricale ». Dommage seulement que son opus n’intègre pas de reproductions des enluminures de son modèle, ce que fit celui de Régine Pernoud.
Nous passerons sur les excès de ceux qui phagocytent Hildegarde de Bingen au panthéon de leur pseudo philosophie new age, ou la révèrent comme la sainte patronne des médecines douces. Contentons-nous d’apprécier celle qui fut canonisée, puis déclarée Docteur de l’Eglise en 2012, comme une théologienne, une mystique rare, une scientifique à la mesure de son temps et une merveilleuse compositrice, dans le cadre du chant grégorien.
S’il en était besoin, nos auteurs, non sans le secours de l’étonnante Hildegarde de Bingen, nous ont convaincu de la richesse du Moyen Âge. Ira-t-on jusqu’à ne plus pouvoir trouver l’adjectif « moyenâgeux » comme une insulte, comme une opprobre jetée à la face de l’Histoire d’une humanité précieuse, même si inféodée au christianisme, même si la plus grande moniale associait à ses chants un messianisme politique qui nous laisserait aujourd’hui pour le moins sceptiques. Allons sans tarder écouter ses virtuoses antiennes mariales qui résonnaient dans les cloîtres du monachisme, ses vertigineux répons adressés à l’Esprit suprême ; nul n’est besoin d’être croyant pour plonger en cette extase[15].
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Des livres publiés aux critiques littéraires, en passant par des inédits : essais, sonnets, extraits de romans à venir... Le monde des littératures et d'une pensée politique et esthétique par l'écrivain et photographe Thierry Guinhut.