Mensonge écologiste et agonie scientifique par Jean de Kervasdoué : Ils ont perdu la raison. Ils croient que la nature est bonne. Les Ecolos nous mentent !
Le 30 janvier 2021, sur thierry-guinhut-litteratures.com

 

Dreiherrenspitze / Pico dei Tre Signori,

Prettau / Predoi, Südtirol / Trentino Alto-Adige.

Photo : T. Guinhut.

 

 

 

Mensonge écologiste et agonie scientifique

par Jean de Kervasdoué :

Ils ont perdu la raison.

Ils croient que la nature est bonne.

Les Ecolos nous mentent !

 

 

Jean de Kervasdoué : Ils ont perdu la raison, Robert Laffont, 2014, 240 p, 19 €.

Jean de Kervasdoué : Ils croient que la nature est bonne, Robert Laffont, 2016, 180 p, 17 €.

Jean de Kervasdoué : Les Ecolos nous mentent, Albin Michel, 2021, 208 p, 18,90 €.

 

 

 

Disparition totale des glaciers en 2030 ! Voilà ce qu’annonçaient Al Gore et le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat en l’an 2006 ; mais aussi la montée d’un mètre des océans pour les cinq années suivantes ! C’est à peine si une hausse d'un peu plus de deux millimètres a été enregistrée depuis, alors que les glaciers, certes bien érodés depuis 1850, sont toujours là. Un réchauffement climatique surévalué, alors que la terre n’a gagné qu’un degré et demi depuis la fin du XVIII° siècle, faussement attribué aux activités humaines, conflue avec une grande peur jetée sur la planète[1]. Pourtant, on l’oublie trop facilement, la nature, niaisement divinisée, et chantée pour les fruits de son jardin, alors qu’elle est aussi faite de champignons insipides ou vénéneux, de virus et métaux lourds salement polluants, n’est vraiment bonne pour l’humanité que tempérée par la science. À cet égard, c’est à un implacable réquisitoire contre la doxa verte, contre la gauche et la droite, la société française toute entière et bien au-delà, que se livre Jean de Kervasdoué. Non pour des raisons partisanes ou strictement idéologiques, mais au nom de la science : que ce soit dans Ils ont perdu la raison, ou dans Ils croient que la nature est bonne, il fustige l’écologisme. Cet ingénieur de renom, « écologue » soucieux de dépollution et de santé, et non « écologiste », prend en effet à rebrousse-poil nos préjugés pour les invalider : diesel, nucléaire, pesticides, OGM, gaz de schiste… Tous sont réhabilités au nom de la science et de la raison, et en contradiction avec tous les sophismes écologistes et autres obscurantismes français. Car l’Etat, ses notables, ses tribuns, ses fonctionnaires et ses électeurs, sont dramatiquement opposés à la science. Tous, autant qu’ils sont, Les Ecolos nous mentent, pour reprendre le titre pugnace de Jean de Kervasdoué, qui a de la suite dans les idées.

 

 

Pourtant venu de la famille de la gauche, Jean de Kervasdoué ne peut que s’en désolidariser. Car elle a abandonné le champ du libre progrès pour celui de la décroissance imposée. Notre perte de compétitivité, notre croissance atone, notre chômage le disent assez. Que l’on se rassure, la droite n’est pas en reste. Sarkozy n’avouait-il pas la raison de son interdiction des Organismes Génétiquement Modifiés : « Parce que les Français croient que c’est dangereux, même si je suis persuadé du contraire ». C’est ainsi que nos politiques trop aisément clientélistes n’écoutent plus que les sirènes de la peur et des écologistes, avec le tragique avenir que l’on devine devant de telles créatures, aux dépens du raisonnement scientifique.

Depuis trente ans qu’ils existent, les Organismes Génétiquement Modifiés, interdits en notre cher hexagone, n’ont tué personne, nourrissent de mieux en mieux les hommes et notre bétail, permettent aux diabétiques de bénéficier d’une meilleure insuline, de sauver des milliers de vie grâce au « riz doré » qui adjoint la « provitamine A » au service d’enfants, autrement aveugles. Sans compter des cotons qui font mieux vivre bien des paysans indiens, des maïs qui réclament 50% d’eau en moins ou de réduire les épandages phytosanitaires. De plus, « la très grande majorité (15 millions) des utilisateurs d’OGM est constituée de paysans à faibles ressources, vivant dans les pays en voie de développement », qui sans eux d’ailleurs n’auraient aucune ressource. Il sera bientôt amusant de constater que les recherches de Monsanto (pour beaucoup le grand Satan américain, certes créateur de l’Agent orange de triste mémoire au Vietnam) s’attachent à rechercher une « technologie qui interviendrait sur l’ARN du varroa et tuerait ce parasite » qui contribue grandement à la surmortalité des abeilles…

Plus anecdotique en apparence, mais dramatique, la polémique française autour du diesel falsifie les chiffres d’une mortalité par cancer du poumon prioritairement due au tabac. D’autant que seuls quelques vieux véhicules sont concernés. Le tour de prestidigitateur n’est là que pour tenter de relever le niveau des taxes, comme si elles n’étaient pas assez confiscatoires.

Quant aux pesticides, si décriés, n’oublie-t-on pas leurs bienfaits ? Leur innocuité contribue à l’excellente espérance de vie des agriculteurs (s’ils prennent garde aux conditions de l’épandage et au respect des dosages), nous nourrit en abondance, voire permettent d’éliminer des toxines naturelles, ce que ne propose pas l’alimentation bio, dont les bénéfices comparés pour la santé humaine sont nuls.

Qu’il s’agisse de notre santé, lorsque l’on veut proscrire des médicaments alors que leurs bénéfices sont bien supérieurs à leurs rares inconvénients, ou le bisphénol A en oubliant combien il contribue à éradiquer le botulisme ; qu’il s’agisse de la gestion de l’énergie lorsque l’on chasse un piètre carbone pour lutter contre un réchauffement climatique à peine avéré et probablement indemne de causes anthropiques ; le principe de précaution paralyse nos esprits autant que notre économie. Car nos meilleurs chercheurs trouvent au-delà de nos frontières des laboratoires accueillants pour mener la construction d’un avenir meilleur : cellule-souches, au service des thérapeutiques de demain, technologies post-nucléaires, OGM bienfaisants… Nous nous abêtissons, en sus de nous appauvrir.

Notre essayiste n’accorde qu’un trop bref passage au gaz de schiste, chez nous interdit. Il nous rappelle pourtant à propos que le gaz de Lacq, exploité par la fracturation hydraulique pendant des décennies, a fait une part de notre fortune, sans le moindre inconvénient environnemental. Pensons alors que le coût de l’énergie a considérablement baissé aux Etats-Unis, au moyen de ce même gaz de schiste, entraînant croissance, emploi et relocalisation d’entreprises. Que le dieu de la peur écologique nous épargne de telles catastrophes !

La rhétorique de la peur atteint son acmé au sujet du nucléaire. Trois morts au plus à Fukushima, 80 à Tchernobyl, des cancers peu nombreux et surtout supputés, alors que la région vidée de ses habitants se peuple d’une faune pléthorique. Certes, Jean de Kervasdoué omet de signaler que le problème de cette centrale nucléaire, comme à Fukushima, n’est pas résolu. Mais il rapporte un fait peu connu : la catastrophe nucléaire de Maïak, dans l’Oural, en 1957, qui tua sur le coup 200 personnes et exposa 500 000 autres aux rayonnements. Or une étude de 1992 n’y conclut qu’à une différence « pas significative » des cas de leucémie. Il est évident qu’il ne s’agit pas de baisser les bras devant les recherches, la sécurité, les projets d’avenir, grâce auxquels le nucléaire (y compris au moyen du thorium hélas occulté) diminuera ses déchets, saura démanteler les vieilles centrales, et bouleverser nos technologies. Car au-delà du trop néfaste principe de précaution, des inventions à peine pensables aujourd’hui sauront nous surprendre. Bien mieux que nos monstres étatiques qui subventionnent à tort et à travers les éoliennes et le photovoltaïque au dépend du consommateur…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pourquoi nos gouvernements prennent-ils « les mauvaises décisions » ? Parce qu’ils ne sont ni des chefs d’entreprises, ni des scientifiques. Parce qu’ils sont des « sophistes » dont l’inculture scientifique est flagrante, dont le seul but est de surfer sur les peurs, d’aller dans le sens de l’obscurantisme et d’une nostalgie d’un passé mythique empreint de santé naturelle qui n’a jamais été, pour racler les voix des électeurs. Quoique ces derniers commencent à se détourner de ces urnes contre-productrices…

C’est ainsi qu’en ces trop brefs essais vulgarisateurs Jean de Kervasdoué déplie sa thèse : « L’Etat n’est plus légitime. Il ne croit plus en la raison, car la seule raison des politiques est devenue la défense de leur raison d’être : l’exercice du pouvoir. Aucun principe, fût-il scientifique, ne règle la vie politique, seules comptent les opinions. » L’ère de la dictature d’opinion, des orateurs du sophisme, a remplacé l’examen rationnel et scientifique. L’idéologie et la pensée magique négligent la réalité, pourtant irréfutable. Quand « les croyances prennent le pas sur les connaissances », marxisme anticapitaliste et anti-libéral, mais aussi écologisme, deviennent, à l’égal du principe de précaution, des doxas « quasi-religieuses », « une forme de paganisme » rétrograde. Cette « religion écologiste, anticapitaliste et rousseauiste, habillée d’agronomie partisane » est celle d’ « un de ses grands prophètes » : Pierre Rabhi, l’auteur, par exemple d’Ecologie et spiritualité[2] au titre révélateur et risible…

Les mantras religieusement assénés sont nombreux. Par exemple le réchauffement climatique (qui stagne depuis vingt ans) dû à des causes anthropiques ; alors que les variations du climat ne cessent de marquer les ères géologiques et historiques, que des scientifiques conspués pour être de dangereux et inconscients « climato-sceptiques » lisent dans l’évolution des taches du soleil un possible refroidissement climatique. Ou la montée du niveau marin, qui n’est que d’1,3 millimètre par an, soit « 30 centimètres depuis 1711 » : rien d’affligeant. Alors que les cancers sont surtout dus au tabac, à l’alcool, à la génétique, au hasard, on les attribue faussement aux pesticides, dont les doses sont infinitésimales. Un mensonge répété mille fois devient une vérité…

Non seulement bien des mesures dites progressistes sont infondées scientifiquement, mais sont économiquement et socialement désastreuses : « inventer des normes nouvelles en matière de bisphénol ou de glyphosate accroît le chômage et nuit à la santé bien plus sûrement que l’éventuelle maîtrise d’effets toxiques supposés ». Ainsi, interdites de recherches, surtaxées, et punies, l’agriculture et l’industrie agro-alimentaire françaises perdent des emplois, obligeant de surcroît le consommateur à acheter à l’étranger : « La France s’interdit toujours de jouir des bienfaits des Plantes Génétiquement Modifiées (PGM). Elles peuvent pourtant offrir une résistance très efficace aux ravageurs et diminuer considérablement l’épandage de pesticides », ce sans « aucun problème sanitaire ou environnemental signalé ».

Notre temps glisse dans la fosse de l’obscurantisme : « Disqualifier les experts, cultiver le soupçon, nourrir la théorie du complot, remettre en cause l’universalité de la science, telles sont les recettes efficaces de ces idéologues ». De surcroît il faut être stupéfait devant « une incompréhensible tolérance des tribunaux pour la violence des écologistes », détruisant des serres confinées au service d’une étude sur « la résistance du riz aux insectes », ou autour de « la résistance d’un cépage OGM à une maladie fréquente de la vigne, le court-noué ».

Pire encore, s’il se peut, lorsque notre essayiste cite un article du Monde, dans lequel Foucard et Larousserie profèrent sans rire l’énormité suivante : « Les ambigüités de l’Académie des Sciences sur le climat sont le révélateur de son décalage avec la société[3] ». Ainsi la vox populi aurait-elle plus de raison que de réels scientifiques, Galilée n’aurait plus qu’à se rhabiller devant les foules de l’ochlocratie[4] qui jurent que la terre plate est au centre du monde solaire !

 

Reste à glisser une interrogation : Jean de Kervasdoué, emporté par son enthousiasme polémique, n’aurait-il pas tendance à occulter une réelle préoccupation, celle d’aliments parfaitement sains et d’une nature propre au service de l’humanité ? Pas le moins du monde ! Dans Ils croient que la nature est bonne, il ne nie pas un instant qu’il faille se prémunir contre les pollutions indésirables, montrant que le progrès scientifiques des pays développés contribuent à un meilleur environnement, au contraire des pays du Sud dont le retard de développement et les structures politiques sont encore en devenir.

L’on ne reprochera rien à la clarté ni à la rigueur de Jean de Kervasdoué. Sauf que ces deux essais glissent sur la même lancée, se répétant parfois un peu. Sauf qu’il aurait certainement fallu consacrer un chapitre entier à Monsanto, ce diable absolu des bonnes âmes vertes, pour tenter d’y voir plus clair, départager le vrai du faux, les méfaits, les scandales sanitaires et les bienfaits du monstre qui ne l’est probablement pas toujours. Ce pourquoi il conclut opportunément en militant en faveur de l’éducation scientifique et de la patience de la lecture.

Ces polémiques essais, malgré des développements que l’on aurait parfois attendus plus conséquents, malgré l’emploi du verbe « convaincre » au lieu de celui de « persuader » (car le sophiste politique ne convainc pas, puisqu’il néglige les faits, la raison, la science) ne sera guère entendu. Hélas, seul un flop visqueux dans le marécage de la cécité idéologique l’accueillera. Alors qu’il devrait être lu et débattu dans nos lycées, dans notre Assemblée Nationale, au plus haut de l’inculte Etat. Sans imaginer un instant que la confusion du débat démocratique et le règne obscurantiste de l’opinion relativiste puissent croire faire la nique à la science et aux réalités. Si avec Jean de Kervasdoué l’on veut être ne serait-ce que l’ombre d’un scientifique, d’un philosophe, sans cesse il faut remettre en cause les préjugés et la doxa. Il n’est d’ailleurs pas interdit, avec les moyens de l’argumentation et de la connaissance, d’appliquer le même traitement à l’essayiste lui-même…

 

 

L’on aurait grand tort de prendre le dernier essai de Jean de Kervasdoué, Les Ecolos nous mentent, pour un pamphlet à deux sous, un amuse badaud, destiné à être brièvement décrié, passé sous silence enfin. Non, l’auteur n’est pas un complotiste[5], encore moins un négationniste, mais un scientifique rigoureux, à l'affut du véritable état des lieux de la planète.

Il y a bien assez de soucis causés par les pollutions, qui ont d’ailleurs baissé de 19% depuis dix ans, et les surconsommations, telle la surpêche qui ratisse les océans au mépris des espèces (ce que notre essayiste dénonce avec vigueur) pour ne pas s’embarrasser des fausses nouvelles (fake news dirait le paresseux anglicisme) véhiculées à pleines brouettes par les écolos, tels que l’apocope familière les nomme. Non la France ne manquera pas d’eau et le bétail, donc la viande, n’en consomme pas puisqu’il la rend à la terre ; non la pollution atmosphérique ne provoque pas 48 000 morts par an ; non la viande rouge n’est pas cancérigène ; non les Organismes Génétiquement Modifiés ne sont pas dangereux, bien au contraire tant ils protègent de la cécité des enfants grâce au riz doré, tant ils protègent les plantes agricoles sans recours à des pesticides, qui ne le sont guère plus, tant les doses sont infinitésimales, comme ce glyphosate qui disparait si vite que l’on peut ressemer deux semaines après son application. Non le bio n’est pas plus sain que les autres fruits, céréales et légumes, que l’on paie de plus en plus cher tant les normes rendent notre agriculture infirme et dépassée par les capacités productives des pays voisins.

Quant aux forêts, hors certaines zones amazoniennes et indonésiennes, elles ne diminuent pas, en particulier en France ; la biodiversité, menacée par endroits, se porte bien ailleurs et se portera encore mieux, grâce aux progrès scientifiques si l’on ne les freine pas. Les abeilles ne disparaissent pas autant que l’on veut nous le faire croire, de plus la culpabilité des pesticides est loin d’être avérée, même si, peut-on ajouter, les monocultures ne leur rendent pas service. Le nucléaire n’a pas tué à Fukushima (ou trois morts comme dit plus haut ?), le tsunami si ; or l’on a fermé Fessenheim encore parfaitement valide, pour y substituer des centrales à charbon et le désinvestissement en faveur de nouvelles centrales nucléaires plus performantes et dévoreuse de déchets, que l’on peut par ailleurs confier en toute sécurité aux enfouissements de Bure, désinvestissement qui est en train de devenir alarmant en frisant la pénurie. Flagrant est le cas du diésel, dont la part (en encore pour les vieux moteurs) est « infime » concernant les cancers du poumon, infiniment plus causés par le tabac, et non par l’exposition aux particules fines, dont les taux d’alarme sont infinitésimalement bas. Et pourtant l’on pense à interdire les véhicules diésel ; voire ceux à moteurs à essence, en faveur des électriques, dont les batteries peu recyclables usent à l’envie de terres rares ! Il faut alors penser à ces éoliennes peu productives, intermittentes, fragiles, à peine recyclables, enrochées sur des milliers de tonnes de béton, et payées au moyen de surfacturations de l’électricité…

Tout cela n’est pas billevesées de l’auteur, mais convictions s’appuyant sur des exemples, des preuves, qui jalonnent l’ouvrage, assurant le procès de la « pensée magique »  et l’assise scientifique du raisonnement et des faits.

Si Jean de Kervasdoué semble parfois se répéter d’ouvrage en ouvrage, ce serait un reproche oiseux à lui faire, tant il nécessaire de réaffirmer les vérités des investigations scientifiques. Il a cependant le mérite de creuser en tous sens son argumentation, de l’enrichir de nouveaux exemples. Car « la méthode expérimentale » le guide, et non les « diabolisations » et la « pensée magique » de la « biodynamie » ou de la « médecine anthroposophique ».

La liste des errements officiels des écologistes est assez effarante, sans qu’il y ait besoin d’ajouter deux cerises pourries sur l’immonde gâteau.

Un, la Justice elle-même n’en est plus une qui soit judicieuse, car au mépris de la science, « les tribunaux s’immisçant dans les querelles scientifiques », elle entérine les allégations des écologistes, sur la nocivité des ondes, quand l’on se plaint de divers troubles alors que l’antenne n’est pas branchée, ou sur le glyphosate.

Deux, « plusieurs éditeurs ont refusé d’envisager la publication de cet ouvrage, considérant que critiquer la bien-pensance écologique dominante, fût-elle infondée, était inenvisageable. Un retour aux années 1950, où l’intelligentsia trouvait qu’il était inconvenant de critiquer le communisme et l’Union Soviétique ! » Est-ce à dire que les précédents éditeurs de Jean de Kervasdoué, soit Gallimard, Robert Laffont, Plon, Fayard, Lattès, Odile Jacob ont failli ? Il faut alors être reconnaissant à Albin Michel de savoir résister au conformisme antiscientifique comminatoire. L’on se moque des détracteurs de Galilée, lui défendant l’héliocentrisme de Copernic, et du Pape qui le fit enfermer, quoiqu’avec clémence. Pourtant l’on constate que Justice et censure éditoriale sont la main dans la main pour accréditer la fausse science verte, mâtinée d’idéologie, de superstition et de tyrannique régression, maîtresse en fustigations au moyen de la peur. Il en ressort que « la nouvelle religion, l’écologisme, excommunie les mal-pensants » !

 

 

Devant de tels délires écologistes, à l’instar du principe de précaution et du concept de « justice climatique », les tyrans du passé se soulèvent de leurs tombes : « Comment n’y avais-je pas pensé ? » disent-ils. Rançonner par les taxes et l’impôt, contraindre par des normes et totalitariser en toute vertu écologiste le peuple et la planète, quelle belle idée ! Drogués au pouvoir et experts en manipulation, les écologistes parviennent à réaliser le rêve du tyran absolu : assoir son appauvrissante tyrannie sur le consentement de l’opinion.  Aussi c’est bien pertinemment que notre essayiste scientifique cite Hannah Arendt : « La liberté d’opinion est une farce si l’information sur les faits n’est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l’objet du débat[6] ».

 

Thierry Guinhut

Une vie d'écriture et de photographie

 

[1] Voir : De l'histoire du climat à l'idéologie écologiste

[2] Pierre Rabhi : Ecologie et spiritualité, Albin Michel, 2006.

[3] Le Monde, 30 novembre 2015.

[4] Ochlocratie : gouvernement par la foule.

[6] Hannah Arendt : La Crise de la culture, Gallimard, 1988, p 103.

 

Section scientifique, Musée Bernard d'Agesci, Niort, Deux-Sèvres.

Photo : T. Guinhut.

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