Marché de La Couarde-sur-mer, Île de Ré. Photo : T. Guinhut.
Métamorphoses du racisme
et de l’antiracisme.
En passant par Buffon, Gobineau et Ibram X. Kendi.
Le racisme est le requin blanc de l’humanité. D’autant que les blancs puissent être l’auteur de ce concept humiliant. Mais il est à craindre qu’il s’agisse là d’un préjugé dont il faudrait limer les dents suraigües. Face à la gueule dentée de l’antiracisme, la contrition blanche ne devrait plus avoir d’autre limite que la disparition. Aussi faut-il que consentants ils s’agenouillent en prière devant la noirceur de leurs crimes esclavagistes et de leur mépris des peaux noires. En dépit de l’expansion peut-être salutaire de l’antiracisme, faut-il laisser croître l’emprise de nouveaux racismes, de métamorphoses de la bête aux crocs sournois ?
Le racisme est un collectivisme. Puisque l’on ne considère pas la personne en fonction de caractéristiques individuelles mais d’une superficielle enveloppe commune qui bouche les yeux de l’observateur prétendu, soit la couleur de la peau, ou, par extension, l’origine géographique (parlons alors de xénophobie) et la religion, comme dans le cas de l’antisémitisme. Le racisme, qui n’a évidemment aucun sens scientifique, ou plus exactement, pour reprendre le néologisme judicieux de Toni Morrison[1], le « colorisme », efface et nie à la fois l’individualisme et le libre arbitre. Cette hiérarchisation hostile a pu conduire jusqu’au génocide, comme lorsque les Allemands massacrèrent 80 % des Héréros au début du XX° siècle, dans l’actuelle Namibie.
« Le racisme est la création des Blancs », tonne dans The Daily Telegraph[2], Liz Jolly, bibliothécaire en chef de la prestigieuse British Library londonienne, en un propos en soi raciste. Forcément, l’institution qu’elle dirige entretient avec son histoire, celle de l’impérialisme britannique et celles de minorités brimées une relation pour le moins suspecte, puisque le philanthrope du XVIIIe siècle qui la dota, Sir Hans Sloane, a financé en partie sa collection de 71 000 objets avec de l’argent de la plantation de canne à sucre de sa femme en Jamaïque, qui utilisait le travail des esclaves. Aussi faut-il décoloniser et colorer l’espace pour en finir avec une violence institutionnelle ! Comment va-t-on rééduquer, moraliser, voire dépecer la bibliothèque universelle ? Un comble, alors qu’à peu de choses près seule la culture occidentale sut s’intéresser aux autres cultures, voire les protéger de la disparition.
En fait, si le racisme parait au naïf et à l’idéologue une création blanche, c’est faute de regarder partout où il s’exhibe et se cache, et faute de documents écrits de la part de peuples aux cultures orales. Puisqu’il s’exprime jusqu’entre ethnies aux semblables couleurs de peaux, il est en quelque sorte atavique à l’humanité, depuis la préhistoire, voire depuis l’animalité. Ce dont témoigne Buffon en parlant des « Nègres de Gorée [qui] font un si grand cas de leur couleur, qui est en effet d’un noir d’ébène profond et éclatant, qu’ils méprisent les autres Nègres qui ne sont pas si noirs, comme les blancs méprisent les basanés […] ils aiment passionnément l’eau de vie, dont ils s’enivrent souvent ; ils vendent leurs enfants, leurs parents, et quelques fois ils se vendent eux-mêmes pour en avoir ».
Ce naturaliste des Lumières, en dépit de la somme des connaissances ordonnées sur la diversité du monde, ne laisse pas d’exsuder quelques pointes que l’on qualifierait aujourd’hui de racistes : les Lapons, par exemple, « paraissent avoir dégénéré de l’espèce humaine, […] ils sont plus grossiers que sauvages, sans courage, sans respect pour soi-même, sans pudeur : ce peuple abject n’a de mœurs qu’assez pour être méprisé ». Plus loin, il examine les peuples africains : « Ceux de Guinée sont extrêmement laids et ont une odeur insupportable ; ceux de Soffala et de Mozambique sont beaux et n’ont aucune mauvaise odeur[3] ». Faut-il cependant ne plus exercer de jugement, certes discutable et destiné à être remis sur le métier ? Ne jetons pas l’opprobre sur les Lumières, tant Montesquieu, De Raynal, donc Diderot, ou Condorcet étaient anti-esclavagistes.
En 1543, Gomes de Zurara, dans sa Chronique de la découverte et de la conquête de la Guinée[4] ne fut guère plus tendre, malgré sa compassion pour les victimes, en prétendant que « les Noirs n’avaient aucune compréhension du bien, ne savaient que vivre dans une paresse de bêtes ». L’immense naturaliste Carl von Linné, dans son Systema Naturae de 1735, établit quant à lui une hiérarchie, depuis le blanc, en passant par le jaune et le rouge, jusqu’au noir, associé à la paresse. Cette prétendue science, datée, est évidemment battue en brèche, car tous les individus issus de tous ces groupes colorés peuvent potentiellement accéder à l’étude, à la culture, à la science, voire y briller.
De quel racisme parle-t-on ? Celui, abject de l’esclavage[5], puis de la ségrégation qui sévit longtemps aux Etats-Unis ; ou celui des Africains esclavagistes en leur continent et leurs ethnies, ou encore des Arabes eux-mêmes continument et férocement esclavagistes, sans omettre leur racisme (en particulier des Algériens) envers les Noirs, sans exclusive cependant. Car si l’on lit l’historien arabe du XIV° siècle, Ibn Khaldûn, d’origine andalouse et yéménite, l’on s’aperçoit que le racisme est consubstantiel à l’Islam : « Au sud de ce Nil est un peuple de Noirs qu’on appelle Lamlam. Ce sont des infidèles ; […] Il n’y a que des hommes plus proches des animaux que d’êtres raisonnables. […] Ils se mangent souvent entre eux. On ne peut les considérer comme des êtres humains[6] ». L’on sait que les Arabes et Berbères d’Al-Andalus[7] ne se privèrent pas d’être violemment racistes et persécuteurs envers les dhimmis juifs et chrétiens. Plus près de nous, pensons également au génocide exercé entre Hutus et Tutsis du Rwanda…
C’est au tout début de ce XX° siècle si fécond en génocides que fut inventé le mot « racisme », alors qu’en 1853 Arthur de Gobineau avait publié son Essai sur l’inégalité des races humaines. Blanches, jaunes et noires, ce sont ces dernières qui sont selon l’écrivain frappées d’infériorité : « Les deux variétés inférieures de notre espèce, la race noire, la race jaune, sont le fond grossier, le coton et la laine, que les familles secondaires de la race blanche assouplissent en y mêlant leur soie tandis que le groupe arian, faisant circuler ses filets plus minces à travers les générations ennoblies, applique à leur surface, en éblouissant chef-d'œuvre, ses arabesques d'argent et d'or ». Notons cependant qu’Arthur de Gobineau n’a qu’un très faible intérêt pour le concept de race aryenne et que le nazisme, en conséquence, n’a pu que travestir le discours de l’essayiste, qui était élogieux à l’égard des Juifs : « que furent les Juifs ? Je le répète, un peuple habile en tout ce qu’il entreprit, un peuple libre, un peuple fort, un peuple intelligent, et qui, avant de perdre bravement, les armes à la main, le titre de nation indépendante, avait fourni au monde presque autant de docteurs que de marchands[8] ».
Cependant l’ouvrage d’Arthur de Gobineau est moins un vulgaire pamphlet qu’une étude scientifique et historique fort documentée, dont la thèse discutable souligne que le mélange des races est le moteur de l’Histoire : « L’espèce blanche, considérée abstractivement, a désormais disparu de la face du monde. Après avoir passé l’âge des dieux, où elle était absolument pure ; l’âge des héros, où les mélanges étaient modérés de force et de nombre ; l’âge des noblesses, où des facultés, grandes encore, n’étaient plus renouvelées par des forces taries, elle s’est acheminée plus ou moins promptement, suivant les lieux, vers la conclusion définitive de tous ses principes, par suite de ses hymens hétérogènes[9] ». Que dirait-il aujourd’hui, à l’ère du métissage !
Car en 2010, les mariages mixtes concernaient 27% des mariages en France. De plus 60% de ces mariages mixtes sont contractés au Maghreb, en Turquie et en Afrique francophone, entre tradition, prescriptions religieuses musulmanes et stratégie d'immigration. En fait il ne s’agit pas de métissage mais d’une endogamie en relation avec le village ou le bled d’origine d’une famille. Ce serait un moindre mal si le risque de consanguinité n’y était considérable, de par des mariages entre cousins, entraînant des déficiences physiques et mentales courantes, des quotients intellectuels faibles. Arthur de Gobineau se scandaliserait à bon droit d’un tel métissage convoqué pour régénérer le sang de ces malheureux Français dont la baisse démographique menace !
Malgré l’érudition d’Arthur de Gobineau, mais une science sans guère de conscience, ou la pseudoscience raciale nazie, le racisme est avant tout une réaction épidermique (c’est le cas de le dire !) à la différence, à l’étrangeté, mue par l’ignorance et l’incapacité d’accéder à une nouvelle connaissance, mais aussi une peur irrationnelle, qui entraîna longtemps l’adage américain : plus la peau est claire, plus la peine est légère ».
Ne tombons pas dans ce qu’il faut reprocher à autrui, soit la généralisation abusive : tout individu à la pigmentation plus ou moins chocolatée - étant entendu qu’il existe du chocolat blanc - n’est pas forcément comptable des excès de son groupe. Et, de plus, comme le dit Ibram X. Kendi, « Nos erreurs étaient généralisées pour devenir les erreurs de notre race ».
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Qui sait si un antiracisme pourrait être le garant d’une réelle équité au point de considérer toutes les couleurs de peau avec le même égard, et de traquer avec justice et pertinence toutes les manifestations indues de racisme. C’est l’idée que défend avec ardeur Ibram X. Kendi (né en 1982) en son Comment devenir antiraciste[10]. Ce professeur fondateur et directeur du centre de recherche sur l’antiracisme de l’American University de Washington D.C. prétend en quatrième de couverture que si l’on croit que « les problèmes se trouvent leurs racines chez des groupes de gens », l’on est raciste ; alors qu’elles sont « dans le pouvoir et la politique », et seule cette dernière option permet pour lui d’être antiraciste ». Il nous semblait pourtant que pouvoir et politique étaient l’apanage de groupes de gens et que dénoncer des groupes de gens n’avait pas forcément à voir avec la pigmentation et l’englobante détestation… Fort heureusement l’on comprend vite qu’il s’agit là de « groupe racial ».
Narrant son adolescence lycéenne, Ibram X. Kendi revient sur lui-même : « je regroupais les jeunes noirs sous un « ils » ». C’est effectivement une forme avérée de « racisme intériorisé ». Au-delà de cette « Introduction raciste » et affinant peu à peu sa pensée en une série de mea culpa, il tient à traquer et contester les iniquités liés aux différences raciales, de façon à permettre un monde plus juste, quoique sans guère d’illusions. Avançant de manière ordonnée des arguments historiques, politiques, biologiques, culturels, comportementaux, sexuels (à l’occasion d’un racisme sexiste), de classe et de genre, à l’assaut du piètre racisme, y compris ethnique entre Afro-Américains et Antillais, en presque une vingtaine de parties, fort documentées et riches d’enseignements, l’essayiste offre une lecture salubre. Il dénonce non seulement l’eugénisme racial, du darwinisme au nazisme, mais aussi la « composante génétique du comportement humain » de Nicholas Wade[11], ou encore les « solidarités de race ». Non sans parvenir à cette conclusion : « la source des idées racistes n’était pas l’ignorance ni la haine, mais l’intérêt.
Nombreux sont les points qui nous paraissent pourtant pêcher. L’« iniquité raciale », par exemple en ce qui concerne les propriétaires de logements, factuelle, n’est cependant pas qu’une affaire de « politique raciale », comme le prétend notre auteur, mais de facteurs divers et complexes, historiques, génétiques, culturels, sanitaires. Il note d’ailleurs que l’espérance de vie des Noirs est plus faible aux Etats-Unis que celle des Blancs, que la surreprésentation des noirs dans la population carcérale est patente, en grande partie à cause de cette guerre contre les drogues probablement contre-productive. Il défend la discrimination positive, en arguant que les non-Blancs ont été défavorisés, mais ce ne sont plus les mêmes personnes qui sont en cause ; et favoriser un étudiant noir de par sa couleur et en dépit de concurrents blancs plus performants, et des Asiatiques que leurs succès scolaires dévalorisent, c’est nier autant l’individu que le mérite, de plus, obérer les chances de la société en son entier. Les thèses de l’essayiste ne s’améliorent guère, lorsqu’il s’agit de climat[12] : « une politique climatique consistant à ne rien faire est une politique raciste. Puisque le Sud de la planète, majoritairement non blanc, est bien plus victime du changement climatique que le Nord ». De surcroit, son grotesque « anticapitalisme » viscéral, qui l’entraîne à prétendre qu’ « aimer le capitalisme revient à aimer le racisme » et que ces derniers « sont nés ensemble », l’empêche de percevoir le sens du capitalisme authentiquement libéral qui en tant que tel ne peut être raciste et dont les libertés économiques sont accessibles à toutes les couleurs de peau. Serait-il raciste de penser que le capitalisme n’est pas fait pour les Noirs…
Lorsque les Noirs représentent 13% de la population des Etats-Unis, « les corps noirs » représentent 21% des morts causés par la police, rapporte-t-il, mais ceux désarmés sont deux fois plus susceptibles d’être tués s’ils sont noirs. Cependant rappelons que le taux de délinquance des Noirs est presque 8 fois plus élevé que chez les Blancs et les premiers tuent bien plus de Noirs. Que le risque pour un policier d'être abattu par un homme noir est 18,5 fois plus important que le risque pour un homme noir désarmé d'être abattu par un policier (Wall Street Journal, le 2/06/2020). Noyons cependant avec l’auteur une « corrélation bien plus forte entre le niveau de criminalité et le taux de chômage qu’entre la criminalité et la race ».
Nous pourrions également discuter l’affirmation selon laquelle l’« antiraciste culturel rejette les standards culturels et égalise les différences culturelles entre les groupes raciaux ». Pour qui ne reconnait pas « les groupes raciaux », l’on risque de choir dans le relativisme et de ne pas vouloir constater si des civilisations sont de meilleur aloi que d’autres selon des critères judicieux[13], ce qui n’empêche en rien l’émergence et la reconnaissance de cultures autres et nouvelles. Pourtant Ibram X. Kendi considère le mot « civilisation » comme « un euphémisme poli pour dire racisme culturel »… Parfois l’on se demande si l’auteur n’est pas aveuglé par son objet d’étude, sans compter par instant un côté donneur de leçons et sculpteur de doxa passablement inquiétant.
Récit autobiographique et roman de formation habilement entrelacé dans essai, depuis la rencontre de ses parents parmi l’église de la libération jusqu’à la maturité de sa pensée et jusqu’à son cancer et celui de son épouse, le livre d’Ibram X. Kendi est d’une lecture stimulante, émouvante, propice à la réflexion du lecteur, y compris critique. Le réquisitoire est argumenté, à charge contre les politiques reaganiennes en particulier, rejetant également « les idées assimilatrices et les idées ségrégationnistes », les unes infantilisantes, les autres injurieuses. « La race est un mirage, ce qui ne diminue pas sa force », dit-il. Ce pourquoi il exècre les « races monolithiques ».
Que Donald Trump ait eu à cet égard des propos discutables, soit ; mais l’associer aux « suprémacistes blancs » est pour le moins excessif, lui accoler l’étiquette de « pouvoir raciste » est indigne, surtout sachant que le chômage des Noirs n’a jamais été aussi bas qu’au printemps dernier et que ce Président a contribué à l’arrêt de la politique judiciaire des « trois coups », soit jusqu’à la prison à vie à la troisième récidive, quelques soient le délit ou le crime. Autre bévue d’Ibram X. Kendi, qui est certainement démocrate : associer les Musulmans à une race, même si ce dernier mot est d’usage bien plus large aux Etats-Unis qu’en France. Pire, il tonne que « la première puissance mondiale [fut] la première à faire le commerce exclusif d’esclaves de la race construite des Africains ». C’est oublier les esclavagistes africains et islamistes, qu’étonnamment il mentionne quelques pages plus loin ! De même, parlant des Musulmans discriminés, il oublie la dimension sexiste, génocidaire de l’Islam. Ainsi des pages exaltantes côtoient des pages pour le moins irritantes…
Nous sommes reconnaissants à notre essayiste de constater l’existence du « racisme anti-Blancs », et de son mea culpa : « Je ne crois plus qu’un Noir ne peut pas être raciste ». Néanmoins il est à craindre que notre essayiste pense trop en termes de Blancs, de Noirs, de races, quoiqu’il s’agisse là d’un tropisme américain, même s’il privilégie l’individu, ce à l’encontre de la notion d’humanité. Autrement dit, un antiracisme qui ne serait pas universaliste serait un faux semblant, versant raciste de l’antiracisme. Ainsi à l’issu de cette lecture, l’on balance entre l’éloge et le blâme…
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Comme ses pères et mères, Ibram X. Kendi, sut améliorer sa condition, plutôt que de sombrer dans le chômage, la drogue et la délinquance. Telles sont les voies de la réussite. Ainsi le sénateur noir de Caroline du Sud, Tim Scott qui rappela, lors d’une intervention à la Convention républicaine, que l’Amérique était la terre des libertés et des réussites. Ses ancêtres ramassaient le coton dans les champs, pourtant, après de brillantes études, il est devenu membre du Congrès, d’abord à la Chambre des représentants, ensuite au Sénat. « Les études et le travail m’ont permis de réussir », a souligné Tim Scott, en une ode aux possibilités offertes par l’Amérique. En effet, l’American Enterprise Institute souligne la progression sociale des hommes noirs aux Etats-Unis : 41% d’entre eux étaient considérés comme pauvres en 1960, ils ne sont plus que 18% aujourd’hui ; 38% faisaient partie de la classe moyenne, ils sont 57% aujourd’hui. En avril 2019, Chicago sut élire maire Lori Lightfoot, une femme noire. Ainsi, elles sont une bonne dizaine à diriger les plus grandes villes, San Francisco, Atlanta, Nouvelle Orléans, Washington. En 1965, il n’y avait que 5 représentants noirs au Congrès, en 2019 ils étaient 52.
Hélas, aux Etats-Unis, une élite identitariste s’appuie sur des groupes identitaires, ethniques et raciaux (à l’exclusion du mâle hétérosexuel blanc), tous groupes victimisés de façon à engranger sans cesse de nouveaux adhérents afin de justifier des discriminations positives et d’opérer de juteuses captations de fonds publics par des agences dédiées. La culture blanche, forcément oppressive, selon un mantra postmarxiste, doit céder la place à d’autres cultures, entraînant dans son discrédit jusqu’à la science qui a le tort d’être occidentalocentrée. De même l’enseignement se voit corrompu par une idéologie qui considère en premier lieu l’origine ethnoraciale des élèves, en fonction de laquelle l’on devra enseigner. Toutes évolutions désastreuses que démonte l’essai de Mike Gonzalez : The Plot to Change America - How Identity Politics is Dividing the Land of the Free[14].
Une perversion de l’antiracisme change ce dernier en racisme pur et dur, sans vergogne, qui ne se cache guère d’être le fer de lance d’une pulsion de violence continue, voire d’un dessein d’extermination au service d’une prise de pouvoir en cours. L’inversion des valeurs permet la soumission d’une partie de l’intelligentsia blanche depuis longtemps remuée par « le sanglot de l’homme blanc[15] », le repentir pour les fautes des pères et des ancêtres supposés. Ce n’est plus la loi du Talion, mais le retour à la culpabilité et au châtiment prononcés jusqu’à la septième génération. Alors que l’on cache sous le tapis les crimes de ses propres ancêtres, esclavagistes noirs africains et arabes et de ses contemporains dans des pays où l’esclavage est encore bien vivace[16]. Aussi soupçonnerait-on, si l’on était mauvais esprit - mais à mauvaise foi, mauvaise foi et demie - qu’il s’agit de faire des Blancs d’aujourd’hui les esclaves de demain, alors qu’ils sont déjà les généreux pourvoyeurs d’aides sociales. Car une leader du mouvement Black Lives Matter, Sasha Johnson, annonce que le combat n'est pas que les Noirs soit l'égal des blancs... mais que les blancs soit réduit en esclavage. Ce n’est là peut-être qu’une extrémiste surexcitée, mais elle montre bien jusqu’où l’esprit de revanche peut envenimer un antiracisme qui devient un mouvement guerrier, véhiculant un projet d’oppression inique, montrant au passage que les leçons de l’Histoire et de l’humanisme peuvent être vaines…
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L’argument ad hominem, ou plus exactement ad colorem, l’emporte sur tout autre : blanc, vous avez tort, noir, vous détenez la vérité inaltérable : sur le plateau d’échec du débat, les blancs non seulement ne jouent plus les premiers, mais sont échec et mat avant d’avoir touché un pion. La blancheur de la peau signe ab ovo la génétique du racisme colonial et systémique - selon une généralisation abyssale - et tout argument est d’avance invalidé, qu’il s’appuie sur l’Histoire, les faits, le droit naturel, la justice…
À force de s’attaquer à une prétendue négrophobie d’Etat et à un racisme systémique et de multiplier les « activismes » violents, ne risque-t-on pas un retour de bâton qui ferait couver un racisme blanc que l’on croyait disparu ou résiduel parmi quelques hordes suprémacistes, que l’on verrait se barder d’étincelles criminelles ? À moins que ce soit là précisément le but recherché, de façon à faussement valider le « Ah, je vous l’avais bien dit », soit la preuve par la provocation.
Après avoir protesté et lutté pendant des décennies contre la ségrégation et l’apartheid, l’on risque d’y revenir, cette fois par une contrainte inverse : ce sont des Noirs qui réclament de se séparer de l’impureté blanche, revendiquant et instituant des bastions communautaires et universitaires fondé sur la couleur de peau.
Comme en toute évolution civilisationnelle, ou révolution marxiste et fasciste, le vocabulaire subit des distorsions, des curetages et des excisions, que l’on agite comme des armes tranchantes : ainsi les mots « racisé », racialisé », décolonialisme, intersectionnel, genré… Le néologisme « racisé », avec son pendant « non racisé » est à cet égard particulièrement abject, alimentant un désir de haine blancophobe.
« Il existe pourtant, en France, une loi sur les discours de haine, discutable au demeurant[17]. Mais devinez qui sera vilipendé, par une « cancel culture « (soit de l’élimination pour éviter le désastreux anglicisme), voire inculpé : le malheureux abruti front nationaliste et identitaire franchouillard qui aura noirci ses indignes menaces et insultes de Blanc indigne ; alors que celui qui en dit autant envers des Blancs parait un justicier à visage découvert. Cette cancel culture » cache à peine un syndrome du lynchage. L’on abat les statues[18], supprime des auteurs, des artistes.
Post mortem, Agatha Christie, l’auteur de du célébrissime Dix petits nègres se voit désavoué par son descendant qui efface le titre jugé raciste (et les nombreuses occurrences du trop coupable mot, pour y substituer un fade « Ils étaient dix ». Le lavage de cerveau militant et consenti offense non seulement à la propriété intellectuelle, mais aussi à la dignité de l’artiste. Au point que le distributeur Amazon a tiré la chasse d’eau désodorisante sur son stock de l’ancien titre. Aussi il est inévitable de se demander si ce blanchiment des saletés racistes ne va pas courir débaptiser les infamants Nègre du Narcisse de Joseph Conrad, Le Nègre de Pierre le Grand de Pouchkine jusqu’aux écrivains à la peau chocolatée à qui il ne serait peut-être plus permis de colorer leur langue : Léopold Sédar Senghor avec Négrutide et humanisme, Aimé Césaire avec Nègre je suis, nègre je resterai, ou notre contemporain Alain Mabanckou avec ses Propos d’un Nègre presque ordinaire, sans compter un silence discret sur les « Negro spiritual »…
Que « nègre » vienne du latin nigrum, sans aucune connotation particulière, semble échapper à nos piètres linguistes ; serait-il respirable de le réhabiliter en toute paix ? Il est vrai que le mot, peut-être irrévocablement, fut sali par les insultes qui le portèrent, par la « traite négrière ». Peine perdue pour toute argumentation nuancée, la bonne conscience intrusive et péremptoire commande le révisionnisme.
De même, une poignée de membres du gouvernement de l’État du New Jersey réclamèrent de retirer Les Aventures d’Huckleberry Finn de Mark Twain de leurs établissements scolaires, au motif de la présence d’insultes et autres stéréotypes raciaux. Sans songer un instant que ce roman du XIXe siècle est à lire en tant qu’ouvrage antiraciste. Les travestissements idéologiques qui voulurent justifier l’esclavage y sont démontés, alors que les personnages esclaves sont plein d’une humanité au service de l’égalité et du droit naturel à la liberté. La volonté de soustraire un tel toman du canon littéraire américain, actée parmi certaines écoles et universités, relève ni plus ni moins de l’imbécile censure. D’autant que si l’on prétend ainsi protéger les jeunes générations contre les mots et les sentiments racistes, le résultat tendra vers l’ignorance et l’absence de sens critique, et surtout l’absence de protection intellectuelle contre le racisme atavique de la rue et de la foule.
Pire encore, l’on va aux Etats-Unis jusqu’à vouloir effacer un immense philosophe de l’Antiquité. Certes Aristote ne réprouvait pas l’esclavage, comme le consensus de l’époque n’imaginait guère de le faire, mais prétendre, au motif qu’il y eut des gens qui ont ressenti directement les conséquences pratiques des vues - dit-on - haineuses d’Aristote, le rayer de l’enseignement témoigne d’un abrutissement de la pensée, tant on oublie ses contributions à la philosophie politique, à la physique, et caetera, au fondement de la civilisation occidentale. Une exhibition prétendument éthique d’aujourd’hui vise à lacérer la culture, qui est plus complexe qu’elle, plus sage en fait…
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Comme les Asiatiques affichent un Quotient Intellectuel plus élevé que les autres, les régressistes antiracistes leur collent un handicap de 140 points au concours d'entrée des universités américaines. Au bénéfice de 130 points de bonus pour les Hispaniques et 310 points de bonus pour les Blacks. La couleur de peau et l’origine ethnique sont devenus des critères prioritaires et politiques, au-delà de l’intelligence, de la culture et des compétences. Ce qui est rapidement contre-productif, dans la mesure où sont sacrifiés in nucleo les réalisations de qualité qui seraient au service de la société entière, outre le sentiment de frustration des uns et de préférence indue des autres. L’injustice prévaut sur l’excellence, la médiocrité est encouragée, l’excellence découragée, y compris chez ceux, Hispaniques ou Blacks, qui se voient recrutés non pour leurs qualités intrinsèques, mais pour leur couleur ethnique, ce qui est attentatoire à l’équité humaine, à l’universalisme. À tel point qu’enfin l’Université de Yale vient d’être accusée de discrimination contre les Blancs et les Asiatiques !
Ainsi le galimatias à la mode parvient à de tels intitulés : « Lutter contre l’islamophobie et le patriarcat dans un contexte décolonialiste et anti-capitaliste : une solution au réchauffement climatique ? » Ou encore : « Inventé par les mâles blancs dominants, les Lumières sont un concept raciste et islamophobe », comme le disent les Frères musulmans et autres décervelés. L’expression serait-elle plus supportable si l’on parlait de « femelles noires » ?
Figuier : Les Races humaines, Hachette, 1873.
Les Merveilles des races humaines, Hachette, 1913.
Bibliothèque A. R. Photo : T. Guinhut.
L’infamie idéologique racialiste se glisse jusque-là où aurait dû être une des plus prestigieuses écoles du monde. Sciences Po Paris vient d’offrir une liste de lectures estivales sur son compte Instagram officiel. Soit une flopée d’ouvrages racialistes colorés, anti-blanc. Le parti pris idéologique « célèbre le militantisme, l'action, la diversité, et la jeunesse », au travers de How To Be An Antiracist, que nous venons de lire ci-dessus avec un esprit critique qui probablement ne plairait guère aux concepteurs de la liste. L’on y trouve en outre : Me and White Supremacy, Why I'm No Longer Talking to White People About Race White Fragility, The Next american revolution. Les titres sont assez clairs sans qu’il soit besoin de traduire. Même s’il faut avoir la prudence d’avouer que nous ne les avons pas lus (ce qui n’est guère le cas de piètres détracteurs), n’est-il pas discutable qu’une école censée éduquer nos futurs politiques promeuve des ouvrages où la couleur de la peau détermine l’identité et les droits, où l’on exècre un privilège blanc fantasmé, où le dogmatisme s’enferre en idéologie tyrannique, appelant cela progressisme, à l’instar des « Indigènes de la République ». Et quoique l’on espère que les étudiants lisent assez bien l’anglais, l’on se demande pourquoi, par exemple, l’on ne recommande plus d’Alexis de Tocqueville De la démocratie en Amérique, les quatre volumes de L’Avènement de la démocratie de Marcel Gauchet et L’Histoire de la philosophie politique de Leo Strauss ; ils ne sont ni noirs ni marxistes…
Le racisme anti français existe bel et bien. A-t-on vu passer ce bel ouvrage qui s'intitulait Nique la France. Devoir d’insolence[19] (à l’explicite couverture exhibant une dame enturbanée qui offre un élégant doigt d’honneur) de Saïd Bouamama ? La haine raciste y fleure bon. Faisons allusion à un odieux essai Les Blancs, les Juifs et nous[20], dont l'auteure franco-algérienne, Houria Bouteldja, employée de l'Institut du Monde Arabe à Paris, et présidente de l'association des « Indigènes de la République », qui aime traiter les Français de « souschiens » ? Ce pourquoi elle fut mise en examen pour « racisme anti-français » par le juge d'instruction du tribunal correctionnel de Toulouse. Même si l’on doit considérer avant tout la liberté d’expression, il faut prendre garde aux jugements et arrêts prononcés par les tribunaux, qui feront jurisprudence. Qui sait s’il s’agira de permettre un racisme alors qu’un autre est condamné… Finalement la Cour d’appel de Lyon l’a condamnée en 2018 à la peine symbolique d’un euro de dommages et intérêts, mais assortie de l’injonction de verser 3000 € à l’association plaingnate, l’AGRIF (Alliance Générale contre le Racisme et pour le respect de l'Identité Française et chrétienne) pour ses frais de procédure et d’avocat. Pensons également à la secrétaire générale du syndicat étudiant, l’UNEF de Lille, Hasfa Askar, qui twitta sans vergogne : « On devrait gazer tous les blancs, cette sous-race ».
Pendant ce temps, le conservateur du Museum of Modern Art de San Francisco , Gary Garrels, a été accusé de suprématisme blanc et a dû démissionner : « Je ne crois pas avoir jamais dit qu’il est important de collectionner les œuvres des artistes blancs. J’ai dit qu’il est important de ne pas exclure les œuvres des artistes blancs ». Ainsi vont les métamorphoses du racisme.
Ce dernier serpente jusque parmi le terrain des sciences. Titania Mcgrath, « poétesse intersectionaliste radicale », va jusqu’à professer : « la science est une fiction irrémédiablement blanche, patriarcale et cisnormative qui n'existe que pour rejeter les identités marginalisées ». Le délire de la dame prétend réfuter « la nature performante de la maladie et du bien-être vers un objectif néolibéral : l'autonomie individuelle comme moyen d'assurer un travail (c'est-à-dire une « main-d'œuvre saine ») au profit du système capitaliste […] Afin de démanteler les structures médicales oppressives, nous devons faire ce qui suit : Fermez tous les hôpitaux, chirurgies, cliniques et autres établissements. Détruisez tous les manuels médicaux et soulevez des façons non scientifiques de savoir ». S’il s’avère en fait qu’il ne s’agit que d’un compte twitter parodique, la parodie sait l’art de radiographier les errements du temps. Ainsi la triste science soviétique du Lyssenkisme et du Stalinisme se voit remplacé par un obscurantisme racialisé et indigénisé au motif de rabattre la suprématie blanche grâce à des camps universitaires de rééducation. Alors qu’il devrait être évident que l’on n’enseigne pas un savoir blanc suprématiste et colonial, parure de l’homme blanc hétérosexuel et raciste, mais un savoir universel de Platon à Einstein, d’Ambroise Paré à Pasteur, de Shakespeare à Murasaki Shikibu…
Ainsi, grâce à l’onction médiatique, Lilian Thuram, un richissime footballeur, risque de se glisser dans la peau de la haine raciale et du communautarisme indu en publiant un livre au titre discutable : La pensée blanche[21]. Certes, il s’agit de dénoncer, non sans pertinence, le sort trop souvent fait à ceux qui portent la couleur noire sur leur visage et l’illusion de la normalité de celui qui porte un faciès blanc, mais il est à craindre, outre qu’il puisse attiser un racisme anti-Blanc, qu’affubler la pensée d’une couleur de peau soit dommageable pour l’humanité que cet essayiste prétend défendre.
SOS racisme n’a pas de pluriel, aussi l’opération risque-t-elle, par un renversement de l’objectif affiché, de glisser vers un l’établissement d’un bastion d’orgueil noir méprisant, voire visant l’exécration, la domination de la blancheur occidentale, à qui l’universalisme des Lumières[22] est dénié. Fracturer la société entre Blancs et Noirs, et en ce sens atomiser la République, est le but avoué de ces groupuscules activistes antihumanistes.
Avatar gauchiste du maccartysme, un fascisme vêtu de chemise noire sévit aux Etats-Unis. Conforme aux canons du fascisme historique il dispose d’une milice armée pour soumettre à sa terreur la population civile et substituer à la démocratie libérale un Etat fondé sur la race noire et débarrassé de l'économie de marché originairement blanche. Ce fascisme incendie des églises et les synagogues, pille des commerces, se livre à des agressions, voire des assassinats (être un partisan de Donald Trump peut vous coûter la vie), à l’encontre de ceux qui n’ont pas la chance d’avoir leur couleur de peau, exige de se substituer à la police honnie. Quand on lui résiste, elle met le feu aux commerces et à des quartiers entiers et pille les magasins tenus par la race ennemie. Une nouvelle race supérieure vise à exproprier autrui, annexer les biens et exercer le pouvoir absolu. Ainsi les villes démocrates, dont les maires refusent l’aide des forces fédérales, sont gangrénées par les « Antifas » et autres « Black Lives Matter », dont la passion marxiste s’enflamme contre la « blanchité » - et plus précisément l’homme blanc hétérosexuel. Une prétendue injustice raciale dépecée depuis des décennies aux Etats-Unis mobilise les factieux pour établir leur totalitarisme. Nul doute que les Républicains et Donald Trump réélu devront ramener l’ordre et la paix.
Concept spécieux et tordu, de plus fluctuant selon les langues et les cultures, la race est une fiction qui n’a aucun sens biologique. Attaché à de superficiels marqueurs, au premier chef la pigmentation, cet arbre qui cache la forêt de l’unité et de la diversité humaine, le racisme est bien un puéril fauteur d’exploitations et de conflits. Si l’on pouvait espérer qu’un « sens de l’Histoire » hégélien, qu’une « fin de l’Histoire » à la Fukuyama pourraient effacer peu à peu le primitivisme du racisme, le progressisme - dont l’atavisme sémantique est d’ordre marxiste -, menace de substituer à de récurrents racismes anti-Noirs et intra-Noirs, un racisme anti-Blanc non moins ravageur, comme l’on tue encore en certaines contrées africaines, du Mali au Malawi, les Noirs albinos. Il est à craindre cependant qu’au-delà de ce colorisme un monstre plus puissant soit à l’œuvre : la libido dominandi, soit la pulsion tyrannique, voire totalitaire.
Thierry Guinhut
Une vie d'écriture et de photographie
[2] 29 August 2020.
[3] Buffon : Œuvres, Histoire naturelle. De l’homme, Furne, 1853, t III, p 297, 268, 269, 295.
[4] Gomes de Zurara : Chronique de Guinée, Chandeigne, 2012.
[6] Ibn Khaldûn : Muqaddima I, Le Livre des exemples, La Pléiade, Gallimard, t I, 2013, p 279.
[8] Arthur de Gobineau : Essai sur l'inégalité des races humaines, Livre I, chapitre 6, Oeuvres, Pléiade, Gallimard, 1983, t 1, p 195.
[9] Artur de Gobineau : Essai sur l’inégalité des races humaines, Firmin Didot, 1884, t II, p 560.
[10] Ibram X. Kendi : Comment devenir antiraciste, Alisio, 2020.
[11] Nicholas Wade : A Troublesome Inheritance. Genes, Races and Human History, Penguin Books, 2014.
[14] Mike Gonzalez : The Plot to Change America- How Identity Politics is Dividing the Land of the Free, Encounter Books, 2020.
[15] Pascal Bruckner : Le Sanglot de l’homme blanc, Seuil, 1983.
[19] Saïd Bouamama : Nique la France. Devoir d’insolence, Z.E.P. 2010.
[20] Houria Bouteldja : Les Blancs, les Juifs et nous. Vers une politique de l’amour révolutionnaire, La Fabrique, 2016.
[21] Lilian Thuram : La Pensée blanche, Philippe Rey, 2020.
[22] Voir : Grandeurs et descendances contrariées des Lumières
"Négresse albinos". Buffon : Œuvres, Histoire naturelle. De l’homme, T XIV, Verdière, 1826.
Photo : T. Guinhut.